La Mission évangélique tzigane Vie et Lumière à Belfort
12 février 2024 - 106x
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Bonjour à tous, je suis aujourd'hui avec André qui est pasteur de l'Église de Belfort « Vie et lumière » qui représente la mission évangélique tzigane. Bonjour André !
Bonjour Benjamin !
Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?
Sur Belfort, nous avons une église depuis à peu près 8 ans. Nous allons avoir un bâtiment. Nous sommes déjà dedans depuis le mois de novembre de l'année dernière et nous allons avoir ce bâtiment d'ici la fin de l'année.
D'accord, on est en 2023. Je précise pour nos auditeurs si jamais on a une petite rediffusion. Et donc du coup, depuis combien de temps tu es pasteur ?
Depuis 1987, cela fait 36 ans que je suis pasteur.
Toujours à Belfort ?
Toujours non. J'étais d'abord pasteur sur Colmar, ensuite sur Mulhouse et sur Belfort.
Tu me disais que tu n'étais pas tellement connu sous le nom d'André ?
C'est ça ? Dans la mission tzigane, nous avons tous des surnoms, moi c’est Dédé. Et effectivement, dans le cadre de la mission tzigane, tout le monde le connaît sous le nom de Dédé de Belfort.
Est-ce que tu peux nous dire quels sont les effets marquants peut-être de l'histoire de cette église sur Belfort ?
Etant alsacien, étant sur Mulhouse à ce moment-là, nous avions à cœur d'évangéliser le Territoire de Belfort et on a commencé dans les années 1995 parce qu’il y a eu une famille sur Leval, donc Leval c'est tout au début du Territoire de Belfort quand on vient d’Alsace. Il y a eu toute une famille qui s’est convertit en l'espace d'un hiver et les anciens musiciens qui sont devenus aujourd'hui des musiciens pour le Seigneur. Et à cause de ce résultat qui était encourageant, nous avons continué à évangéliser sur le territoire. Mais à l'époque, c'était relativement compliqué. On a eu pas mal de déboires, pas mal de problèmes même entre nous. On ne savait pas trop comment gérer cette nouvelle situation d’église. Et il a fallu attendre effectivement 2015 où nous avons personnellement, je me suis engagé avec un frère qui était déjà sur place, qui est justement issu de cette famille de Leval qui entre-temps est devenu Pasteur et on a décidé de prendre en main clairement cette œuvre ici sur Belfort.
Et il y a des belles choses qui se sont passées depuis cette date-là ? Je sais que par exemple, alors je ne sais pas si c'était situé exactement à Belfort mais il y a pasteur, je pense à Jean Peterschmitt, on a prié pour sa femme dans une dans une mission « Vie et Lumière » justement.
Effectivement c’est ce qu'il dit dans son propre livre de témoignage.
Oui, on a prié pour sa femme qui a été guéri d'une maladie et tout ça s'est passé sous une tente ?
C'est ça, sous un chapiteau, puisque on a l'habitude tous les étés de tourner avec des chapiteaux dans toute la France.
Vous faites des conventions, je crois. Ça s'appelle comme ça ?
Oui, c'est ça, on a 2 grands rassemblements dans l'année. Le premier, on le nomme retraite spirituelle qui a lieu à Gien, sur notre terrain dans Le Loire et Cher. Ce rassemblement-là a plutôt pour but de se rencontrer entre tous les pasteurs. Bien sûr quand les pasteurs viennent, ils viennent avec toute leur famille, donc ce sont des très grands rassemblements et le but est de voir un peu tous les problèmes, tous les soucis que nous avons dans nos différentes églises, soucis nationaux et autres. Et le deuxième rassemblement qu'on appelle convention qui se déroule fin août, sachant que la retraite spirituelle c’est débuts mai et la Convention c'est fin août. C'est plutôt un rassemblement d'évangélisation, où nous sommes souvent très nombreux sur des terrains de droite, de gauche en France, selon, selon un peu ce que l'État aussi, l’Etat nous assiste énormément dans cette requête de terrain et nous entoure. Et dans ces rassemblements, c'est surtout de l'évangélisation. Il y a à peu près 40 000 personnes, parfois sur des terrains. Cette année on était que 25 000 parce qu'il y a eu pas mal de soucis. Mais à la retraite spirituelle, nous étions 40 000 personnes sur un même terrain, en caravane, c'était remarquable.
Et le dernier, il a eu lieu où ?
Le dernier a eu lieu à Grostenquin en Moselle. Donc je pense que beaucoup en ont entendu parler dans les informations.
Vous avez un petit centre qui est à vous à Gien.
Oui nous avons là-bas une école biblique où sont formés tous les ans 100 à 200 étudiants en vue d'être pasteurs.
Vous avez un magazine aussi je crois ?
C'est ça la revue « vie et lumière » qui a été fondé parle fondateur de notre mission Clément Le Cossec qui a mis en place aussi et l’école biblique et cette fameuse revue « vie et lumière » qui est distribuée non seulement en France mais dans quelques pays francophones.
Est-ce qu'on peut revenir justement sur l'histoire de Le Cossec ?
Justement, lorsque Le Cossec a démarré cette œuvre. Moi, bien sûr, je ne faisais pas partie de la mission. Je pense que je n'étais même pas né puisque c'était dans les années 1950. D’ailleurs on a fêté il n’y a pas longtemps les 70 ans de la mission « Vie et lumière » et en fait c'est le frère Le Cossec qui a eu un appel, parce qu'un jour des tsiganes sont rentrés dans son église, puisqu'il était pasteur des assemblées de Dieu en Bretagne, et parce que les tsiganes, un jour, sont arrivées chez lui et ont formulé le désir d'être baptisés d'eau. Et ils ne connaissaient absolument rien de ces gens-là. En discutant avec eux, il s'est rendu compte que ces gens étaient vraiment convertis, mais que personne ne voulait en réalité les baptiser parce qu’ils étaient relativement mystérieux, inconnus et le pasteur Le Cossec les a pris en main, à décider de les baptiser dans la mer à ce moment-là. Et C'est ainsi qu'est né le réveil des tsiganes, puisque parmi eux, il y avait un frère qui s'était converti avec sa famille à cause d'un miracle. Un miracle qui a eu lieu dans sa famille. Une guérison qui avait été donnée par les médecins comme incurables. Et devant le miracle de Dieu, cette famille a cherché à connaître davantage la Bible et à connaître davantage Dieu. Et ce pasteur Le Cossec, touché par cet événement, a ensuite eu à cœur de réellement s'occuper du peuple tsigane, jusqu'au point de quitter son église locale, de quitter même à un moment donné les assemblées de Dieu et de s'engager pleinement dans cette aventure extraordinaire. Il a d'ailleurs fait un livre qui s'appelle : « Mon aventure parmi les tziganes ». Et ça fait maintenant plus de 70 ans que ça dure, avec des évangélisations dans le monde entier, jusqu'en Inde, jusqu'aux États-Unis. Le frère était un missionnaire, pour nous il était un apôtre. Il a fondé pratiquement toutes les grandes œuvres, de droite, de gauche parmi les tziganes. Il est à l'origine de tout cela, on lui en est bien sûr très reconnaissant.
C'est une histoire donc très riche. Cette communauté finalement n'existait pas et depuis il y a plusieurs personnes au sein de la communauté tziganes qui sont devenues chrétiens.
On estime environ à 150 000 chrétiens en France. Et nous sommes plus de 2 800 pasteurs. Ça c'est un chiffre officiel, le chiffre des pasteurs, puisqu’il est bien sûr tenu à jour par notre secrétariat national.
J'aimerais savoir quand est-ce que vous vous réunissez, pour ceux qui seraient intéressés de venir vous voir et à quelle heure ?
Notre église se situe 2 bis rue Jean Dolfuss, à Belfort. C'est l'ancienne église des Mennonites pour ceux qui la connaîtraient. Nous nous réunissons mardi soir à 20h00 pour une réunion de prière, jeudi soir à 20h00 pour une réunion d'évangélisation et bien sûr le dimanche à 10h00 pour notre culte.
Et justement, André, tu me précisais que vos églises sont ouvertes autant aux tziganes qu'aux non tziganes ?
C'est ça, exactement. J'en suis d'ailleurs la preuve vivante. Moi et mon beau-frère, tous les 2, nous avons rejoint la mission tzigane. Nous avons non seulement été accueillis chaleureusement. En plus, aujourd'hui, nous sommes pasteurs dans cette mission. Donc c'est vrai que le but premier de cette église, c'est l'évangélisation des gens du voyage au sens large, de tous les gens du voyage dans le monde entier. Mais bien sûr, tous les gens qui nous rejoignent, tous les gens qui sont attirés par notre foi, notre manière de pratiquer, nos réunions, nos chants, nos cultes sont bienvenus chez nous, il y a aucune porte fermée pour qui que ce soit.
Alors tu me disais que la foi des chrétiens tziganes, elle avait aussi une spécificité qui te plaisait beaucoup.
C'est ce qui m'a accroché dès le départ, j'ai été frappé par cette foi qui croyait tout simplement dans la parole de Dieu. Ce qui était écrit était vrai, et cette foi là, ça m'a toujours convenu. La sincérité aussi dans la manière de l'exprimer, sincérité dans les prières : lorsqu'il faut pleurer, ils pleurent, lorsqu'il faut crier, ils crient, lorsqu'il faut murmurer, ils murmurent. C'est naturel, il n’y a rien de travailler, il n'y a rien pour épater les autres, c'est naturel, c'est comme ça.
Oui, c'est la spontanéité et l'authenticité qui va avec en fait. C'est vrai que nous parfois on est dans une éducation de la retenue : « Mets tes mains sur la table, tiens-toi droit, ne rigole pas trop fort, les petites choses comme ça ». Et c'est vrai qu’ils nous remettent en question en fait ces chrétiens, finalement. Et en plus, comme tu disais, il croit : si Dieu le dit, c'est que c'est vrai et il n’y a pas à chercher.
C'est ça tout à fait. Et ça produit des miracles, ça produit des choses exceptionnelles. Parce que je pense que Dieu se réjouit de cette foi-là. Jésus a dit qu'il faut que nous devenions comme des petits enfants. Alors ce n’est pas d'une manière péjorative qu'on parle d'enfants. Croire tout simplement ce que Dieu dit. Nous croyons ce que Dieu dit et nous le confessons. Et quand nous parlons de lui, quand ils parlent de lui, ils parlent vraiment avec de l'enthousiasme, de tout leur cœur. Et encore une fois, quand ils prient, ils s'adressent à Dieu, ils ne s'occupent pas de ce qui est autour d'eux, ils ne s'occupent pas de leurs voisins. Ils parlent à Dieu et c'est leurs cœurs qui se déversent.
Eh bien merci beaucoup André. On aura l'occasion de t'entendre de nouveau à la radio dans une autre émission, parce qu'on a encore pas mal de questions à te poser. Merci à toi.