Aujourd'hui, j'aimerais vous emmener dans un vaste et nouveau laboratoire expérimental.
Si vous avez fait des études de médecine ou de pharmacie, on a dû vous apprendre qu'en chimie, rien ne se perd, tout se transforme.
« Faire d’une chose, autre chose ! ». Difficile de mieux résumer le concept du mashup, document composite et œuvre audio ou télévisuelle originale composée de fragments d'œuvres préexistantes, qui consiste à superposer l’image ou la partie vocale d’une piste sur une ou plusieurs autres.
En gros, il s’agit de faire du neuf avec du vieux, et de réaliser des mélanges étonnants qui peuvent aussi bien amuser, tourner en dérision que vous faire redécouvrir un standard bien connu.
Cette pratique est tellement florissante dans le cinéma qu'un festival lui est dédié depuis 2011 : Le mashup film festival de Paris.
Julien Lahmi qui en a été le directeur le présente ainsi « Il y a quatre nouveaux langages qui révolutionnent le cinéma aujourd’hui : la série, le transmédia, la réalité virtuelle / et le mashup. Et ce dernier met l’art du montage au cœur du processus en créant des mariages insolites.
Le mashup dans le domaine musical est un morceau de musique ou chanté composé par collage ou superposition de pistes musicales venant de deux compositions différentes et étrangères l'une de l'autre.
Mais plus implicitement ç'est une œuvre qui mélange deux ou plusieurs genres a priori éloignés.
Mashup! Ce terme anglais, qui vient du verbe to mash, n’a pas réellement d’équivalent français. Il signifie réduire en purée et, par extension, mélanger ou mixer. Le mashup, c’est l’art d’associer, de combiner différentes choses ou sources. Cela s’applique aux domaines de la musique, de l'audiovisuel, de la vidéo ou encore de l’informatique.
Il y a ici cette notion de détournement que le dictionnaire résume ainsi : « Quelque chose allait quelque part, et on l’emmène ailleurs »
C’est donner une direction qui n’aurait pas été prise seule. On détourne un cours d’eau, une idée, une conversation, des images.
Ainsi voit-on fleurir aux quatre coins d'internet une foule d’œuvres aussi minuscules que redoublant d’ingéniosité, réunies désormais sous le terme mashup.
Les sites de partage vidéo ont marqué l’avènement d’un autre type de mashup. Le principe est le même que dans la musique, mais cette fois, il s’agit de changer la bande-son d’une séquence vidéo, d’une bande-annonce ou d’un extrait de film pour lui donner un nouveau sens, le plus souvent humoristique.
Enfin, le mashup est aussi un terme informatique qui fait référence à l’utilisation des ressources d’un logiciel, proposées librement cette fois, via une interface de programmation, pour créer une nouvelle application, telles des cartes personnalisées pour son site ou son blog.
Mais revenons dans le domaine qui nous intéresse : la musique.
Faire un mashup en musique, appelé aussi blend ou bastard pop, c’est mixer deux chansons pour en créer une nouvelle, en adaptant les voix de l’une à l’instrumental de l’autre ou, carrément, en les superposant. C’est un genre musical hybride, une technique désormais à la portée de tous avec le numérique et les logiciels de création musicale grand public.
Ici, la contrainte est de raconter une histoire originale en associant des séquences musicales connues.
Parmi les mashups célèbres, on peut citer une triple combinaison : le « Grey album » : traduction « L'album gris », du musicien de hip-hop américain Danger Mouse, qui reprend les musiques du « White album » ou album blanc, bien connu des Beatles, mais avec l'originalité d'y intégrer les paroles du « Black album » du rappeur américain Jay-Z(i).
En mashup tout est possible et envisageable !
Avec par exemple ce mix improbable de « Creep » signé Radiohead et du tube « All I want for Christmas is you » de Mariah Carey.
Que se passe-t-il ici ? Comment se peut-il que la tristesse du chanteur Thom Yorke s’harmonise sur une chanson de Noël ?
Le groupe Pomplamoose de son côté propose une version très intéressante, un mashup combinant les chansons « I will survive » de Gloria Gaynor avec « This love » de Maroon 5.
Côté français où le phénomène est moins répandu, citons le mashup du « Chanteur » de Daniel Balavoine avec « Digital love », une musique de Daft Punk.
Et pour conclure cette chronique mashupsiale, nous allons poursuivre avec celui proposé par Igor Kuzmanovski qui a combiné, mixé deux chansons ultraconnues. « The long train running » des Doobie Brothers avec « Get lucky » de Daft Punk, encore eux. Leur style se prête à merveille à ce genre d’exercice.
Voilà ! Vous ne saviez rien ou pas grand-chose du mashup : je vous ai dit aujourd’hui tout ce que j’en ai appris.
Daft Punk vs The Doobie Brothers - Get lucky vs The long train running
Liens :
Daniel Balavoine vs Daft Punk - Chanteur Digital
https://youtu.be/-pqvrJOl1Gk
Daft Punk vs The Doobie Brothers - Get lucky vs The long train running
https://youtu.be/udjV1Udvrl4
Pomplamoose (ft. Andie Case) - I will survive vs This love (Gloria Gaynor vs Maroon 5)
https://youtu.be/bgAIPwTlnHg
Chaque semaine, Denis explore la biographie d’un artiste ou l’histoire d’une chanson emblématique. À travers des anecdotes peu connues et des détails intéressants, découvrez des aspects surprenants de la vie des musiciens et de leurs œuvres musicales. Plongez dans l’univers des chansons célèbres, enrichissez vos connaissances musicales et redécouvrez vos artistes préférés sous un nouveau jour.