Chronique Musicale

podcast
Parution : Hebdomadaire
Diffusion : 2023
Format : 15 minute(s)
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Chaque semaine, Denis explore la biographie d’un artiste ou l’histoire d’une chanson emblématique. À travers des anecdotes peu connues et des détails intéressants, découvrez des aspects surprenants de... plus
 
Emission du 24/06/2024
Emission du 22/04/2024
Emission du 15/04/2024
Emission du 27/11/2023
Emission du 25/09/2023
Emission du 26/06/2023
Du milieu des années 1950 à nos jours, la France a connu plusieurs artistes qui ont marqué son histoire musicale. Ces hommes et ces femmes sont bien connus aujourd’hui de beaucoup de Français, qui fredonnent encore ou écoutent avec délectation leurs chansons. L’une d’entre elles est liée intimement à l'histoire d'une ville, Toulouse, qui se confond aussi avec son auteur qui nous a quitté en 2004. Claude Nougaro a écrit à l’aube de ses 40 ans, en 1967, la chanson "Ô Toulouse" comme une ode à sa ville natale, à un moment de sa vie qu'il décrit comme "relativement compliqué". La première version de la chanson a été écrite à Paris, chez Nougaro, avenue des Ternes. Il dira plus tard : « dans les rues de Paris, on m'appelle Toulouse et dans les rues de Toulouse, je m'appelle Nougayork. » C’est son épouse, Odette, qui l'a encouragé à en faire une chanson d'amour plutôt qu'une chanson de ressentiment. « Ô Toulouse ! Mon Toulouse / Toi qu’on nomm’ la “Ville rose”, le ros’ me rend morose », écrivait au départ le chanteur, avec une première version de ce texte guère flatteuse pour qui la cité gasconne évoquait avant tout une enfance difficile, marqué par l'ennui et la solitude. « J’ai lu à mon épouse les premiers mots du texte », a raconté Nougaro, et elle m’a dit : « Quand on évoque sa ville, il faut en faire un chant d’amour, pas un chant de rancune. » Les paroles mélangent des éléments qui renvoient au patrimoine : le canal du Midi, la basilique Saint-Sernin et le palais du Capitole, aux mentalités : les mémés, mais aussi aux transformations de la ville et sa région avec le complexe aéronautique Airbus de Blagnac. La mélodie est basée sur le carillon de l'église des Minimes, que le chanteur entendait enfant. Quant au refrain « Ô mon pais, ô Toulouse, ô Toulouse », il est un clin d’œil à une chanson occitane : « La Toulousaine », écrite en 1845 par l’écrivain Lucien Mengaud. « Toulouse » a été initialement publiée en avril 1967 sur un disque 45 tours par le label Philips. Aujourd’hui et encore plus depuis la disparition du chanteur, elle est devenue un hymne et un symbole de l'identité de la ville. Si Nougaro, le poète qui faisait jazzer, a chanté comme nul autre sur sa ville, d’autres artistes pas forcément Toulousains qui sont tombés eux aussi sous le charme de la Ville rose, ont chanté sur elle. Parmi eux, citons le groupe britannique The Stranglers et les locaux, Zebda, Bigflo et Oli, ou encore les Fabulous Trobadors. Le père de Nougaro était chanteur d'opéra et sa mère Liette, professeur de piano. Alors, lorsque le couple part en tournée, il confie l’enfant aux grands-parents. « C’était un temps de chamaillerie dans la maison du quartier des Minimes », raconte Marc Lemonier dans une biographie du fils de Toulousains d'origine italienne. C’est dans ce quartier des Minimes, aujourd'hui encore à l'écart des circuits touristiques, que le cancre au cartable "bourré de coups de poing" se castagnait avec les enfants de réfugiés espagnols. Dans le cœur historique de la ville, dans l'élégant Capitole, le grand-père paternel était planton et le père fut baryton. "J'ai chanté sur la tête à papa", disait Claude Nougaro, tout près de l'opéra où son père avait récolté les bravos comme vedette du « Bel canto ». A Toulouse et en souvenir de son empreinte culturelle, il existe aujourd’hui un petit jardin et une esplanade Claude Nougaro, une salle de concert et un prix de l'écriture Claude Nougaro. Après plus de 50 ans de carrière, "L'homme aux semelles de swing" est mort le 4 Mars 2004 à l'âge de 74 ans des suites d’un cancer. Lors de ses obsèques, dans sa ville natale, les "Nougaronnais" se pressaient à la basilique Saint-Sernin dont les carillons égrenaient les premières notes de « Toulouse ». Sa famille dispersa ses cendres dans les eaux de la Garonne, « ce tapis roulant, la grande personne dont je suis l'enfant » comme il aimait le dire, non loin du loft dominant le fleuve qu'il avait acquis. Très loin de la pop culture dominante, le chanteur gascon et jongleur de mots n’avait jamais été dans la mode du moment et n’avait pas fait de concession pour faire carrière. C’est pour cela que les gens se reconnaissent en lui et qu’ils partagent les mêmes valeurs d'engagement et d'intégrité. L’empreinte du poète chanteur est à jamais lié à sa ville, matérialisée par une sculpture grandeur nature, avec un bronze installé au cœur de la ville rose et dans un lieu créé par sa fille Cécile, aménagé tout près du Port de l'Embouchure. Plus qu’un simple musée consacré à l’artiste et à son œuvre, c’est une véritable immersion dans la vie du chanteur toulousain qui attend les visiteurs à bord de la péniche Maison Nougaro. On y apprend par exemple l’un des surnoms de Nougaro, repris dans une de ces chansons : « Le petit taureau ». Ainsi dénommé par un de ses amis, il évoque son physique trapu et viril et son jeu de scène caractéristique et parfois trépignant. Je termine cette chronique musicale blue note avec un commentaire du quotidien suisse de Genève Le Temps paru peu après la disparition de Claude Nougaro : « Le "motsicien", comme les jazzmen avec les sons, s'était approprié à sa manière les richesses du vocabulaire. Entre onomatopées et allitérations, Nougaro, entré en chanson autant par amour pour la trompette d'Armstrong que la force tranquille des couplets de Piaf, n'aurait pas osé passer sous silence sa passion précoce pour la bossa-nova. L'artiste qui a beaucoup joué sur ses racines hybrides et butiné à plusieurs sources musicales dispose dans son testament de chansons devenues intemporelles et aimées d’un public qui ne l’oubliera pas de sitôt. » Voilà ! Nous allons maintenant déambuler dans les rues de la ville rose ! Et parce que personne n'a vraiment réussi à donner une âme à cette chanson comme l'a fait Nougaro, c’est lui que nous allons entendre. Mais pour le fun, je vous suggère l’écoute de de « Toulouse » dans une version jazz acoustique proposé par Gad Elmaleh sur l’album « Dansez sur moi » sorti en 2021, qui est une collection de reprises issues du répertoire du chanteur gascon. Belle journée et à bientôt ! Claude Nougaro - Toulouse Liens : Claude Nougaro - Toulouse https://youtu.be/0aBk54wMqjA Claude Nougaro - Toulouse (Live 2002) https://youtu.be/-VrEeAxSiLc Gad Elmaleh - Toulouse https://youtu.be/MLLB7GMb0wc ... lire la suite
Emission du 19/06/2023
Cette chronique musicale les amis sera multifaces. En effet, j'ai l'occasion aujourd'hui d'aborder rien de moins que 6 sujets à la fois avec plus ou moins de détails et de profondeur. Je vais donc vous parler d'un interprète, d'une chanson, de son auteur compositeur, d'un pays cousin, d’un conte de noël et d'un genre musical que certains qualifient de sacré s'agissant de la pratique ou l’utilisation des hymnes ; un des aspects de la liturgie chrétienne. Sur la plateforme bien connue de téléchargement bandcamp, l’album « Voyez dit l'Évangile » de Richard Banville sorti en juin 2013 est présenté ainsi :« Originaire du Québec, Richard est auteur-compositeur-interprète. Ses compositions font des incursions au centre même de l'âme humaine. Elles s'inspirent du message intense de l'Évangile. Tantôt méditatives, tantôt joyeuses, ses chansons nous transportent dans son univers rempli d'intériorité. Avec des textes triés sur le volet qui vise à offrir à l'auditeur un partage inspiré par des textes et des vérités bibliques, cet album se veut un moment d'arrêt et de réflexion. Écrit sur une période de plus de vingt ans, il est principalement le cheminement de vie d'un chrétien, désireux de partager sa foi en chanson. » Cela fait très longtemps que Richard Banville baigne dans l’univers de la musique. Il fait partie de cette génération d’artistes québécois qui, comme Richard Toupin par exemple, ont profondément marqué la musique chrétienne contemporaine canadienne. On trouve peu de choses sur son parcours et peu d’éléments biographiques finalement le concernant. On sait juste qu’il se convertit, donne sa vie à Jésus-Christ en 1983, disons encore, qu’il décide de laisser Dieu piloter son existence. Cette expérience dans le domaine de la foi le conduit à s’intéresser aux Écritures, puis à écrire et composer ses propres chansons. Pour réaliser son album, il fait appel au duo canadien Sebastian Demrey & Jimmy Lahaie, qui s’entourent d’une équipe de musiciens que l’on a l’habitude de retrouver, depuis la fin des années 90, dans les productions québécoises mais aussi françaises. Notamment pour Dan Luiten, Pierre Lachat, Peggy Polito ou encore Luc Dumont. Enregistré à Montréal, l’album reçoit un bel accueil de la critique, avec deux nominations aux Covenant Awards 2013 pour la catégorie "Album et chanson francophone de l'année". Les Covenant Awards sont l’équivalent de nos Victoires de la musique ou des Angels Awards en France. C’est une association qui décerne des récompenses à l'industrie canadienne dans la musique gospel et qui tend à promouvoir la croissance et les activités de la musique chrétienne au Canada. Le disque possède une facture musicale folk et pop, avec aussi une couleur et expression Worship louange contemporaine. Avec des chansons à textes dont l’objectif est d’encourager, d’édifier et de partager les valeurs bibliques, et de l’évangile en particulier qui veut nous parler du sens de la venue de Jésus. D’où le nom de l’album « Voyez ! Dit l’évangile ». La chanson de Richard Banville « Jour après jour » figure en 3° position d’un CD qui comprend 11 titres. Nous l’écouterons tout à l’heure dans une version revisitée d’un très vieux cantique écrit et composé par Ruben Saillens, un personnage haut en couleur sur lequel je voudrais m’arrêter quelques instants. Un document historique et biographique édité par l’église baptiste de Vesoul et disponible sur leur site internet nous en apprend beaucoup sur ce personnage emblématique du monde évangélique de la fin du 19°siècle et la première moitié du 20°. « Venu des Cévennes, Ruben Saillens avec son épouse Jeanne, a mené une vie prolifique pour le protestantisme français, au contact de tous les mouvements et tendances de l’époque, marquée par ce que l’on appelle des réveils spirituels mais en s’affranchissant des cloisonnements. Citons la Mission Populaire, l’Eglise Libre, l’Eglise Réformée, les Quakers, l’Armée du Salut, et l’Eglise baptiste, dont Ruben sera un des membres fondateurs en France. Tout un ensemble de courants d’églises auxquels il fournira un nombre impressionnant de cantiques spirituels. Ruben Saillens est l'auteur ou le traducteur de plus de 160 hymnes et cantiques, réunis pour la plupart dans le recueil "Sur les ailes de la foi", qui fut pendant longtemps la référence pour servir à l’animation des cultes évangéliques francophones. Selon saint Augustin « L'hymne est tout à la fois un chant, un poème, une louange, et cela pour Dieu. La louange de Dieu sous forme de cantique s'appelle donc un hymne » Saillens est aussi le compositeur de « La Cévenole », chant emblématique des protestants français méridionaux, entonné chaque année lors de l'Assemblée du Désert au Mas Soubeyran. Son discours, et le public qu’il touche a dépassé toutes les classes sociales de l’époque. Alors qu’il prêche l’évangile à Rouen, il est invité sans délai par la reine Wilhelmine des Pays-Bas. Il déclare : « l’Evangile est le même pour tous ! Et il répètera sa prédication faisant attendre la monarque » Ruben Saillens est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages théologiques sur divers thèmes bibliques et spirituels et puis aussi du magnifique conte de noël : Le Père Martin Écrit à la fin du 19° siècle, il fut repris par l’écrivain Léon Tolstoï, qui le transposa à la vie russe et l'inséra dans ses Œuvres Complètes. Une version anonyme du Père Martin lui était tombée sous les yeux, et il en avait rédigé une imitation sans en connaître l'origine. À la protestation courtoise et étonnée de l'auteur français, le grand romancier répondit en s'excusant de ce plagiat involontaire et reconnut que son récit n'était "qu'une adaptation aux mœurs russes" du Père Martin de Ruben Saillens. Depuis, ce conte a été traduit en 20 langues. Dans les paroles de la chanson qui nous intéresse, il est fait allusion au tout début, à cette réalité spirituelle qui demande une petite explication tout de même pour qui n’est pas familiarisé avec la bible. « Mort avec Christ d'une mort volontaire, je vis au ciel déjà sur cette terre. » Ce sont les premiers mots que l’on entend dans « Jour après jour ». Mais à quoi est-il fait allusion ici ? Sans entrer dans une étude théologique compliquée et détaillée que je n’ai pas le temps de développer, j’espère que cette explication courte et simple conviendra. Le texte biblique sur lequel Ruben Saillens s’appuie est de l’apôtre Paul qui explique dans sa lettre aux Romains que « Si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, etc… » Si je synthétise à l’extrême ce passage que j’ai volontairement abrégé, cela signifie que Jésus venu parmi les hommes. Mort sur une croix pour nos fautes, Il est ressuscité. En conséquence et parce que nous croyons cela par un acte de foi, notre avenir dépasse la perspective du cercueil enfoui 2 mètres sous terre ou l’incinération. Il y a une vie après la mort : voilà l’Esperance du chrétien ! Pour conclure et je reviens à présent sur notre sujet, musical à la base. Il est malheureusement très difficile de se procurer l’album physique de Richard Banville. A ma connaissance, on ne le trouve pas dans les points de ventes habituels pour ce genre de productions. Reste les plateformes de téléchargement dont je ne suis pas coutumier, en vieux récalcitrant et un brin méfiant à l’égard de notre ère numérique moderne. Attaché que je suis aussi à m’attarder sur un livret de disque ou de vinyle pour y trouver les milles informations indispensables à la découverte d’un artiste ou d’un groupe. L’album de Richard Banville s’appelle « Voyez ! Dit l’évangile » et la chanson qui suit : « Jour après jour ».  Bonne journée à chacun ! Richard Banville - Jour après jour  Paroles de la chanson : Mort avec Christ d'une mort volontaire, je vis au ciel déjà sur cette terre. En attendant son glorieux retour, je suis gardé par lui de jour en jour. Refrain Jour après jour gardé, jour après jour, je suis aimé. Jour après jour à l'abri de ton aile, c'est le repos et la vie éternelle. Il n'est de douleurs que son cœur ne partage. Il n'est de fardeaux dont il ne me soulage. Il n'est de pleurs qu'il ne daigne tarir. Il n'est de maux qu'il ne puisse guérir. Refrain Et son regard qui me sourit des cieux, jour après jour me rend heureux. À mes soupirs s'incline son oreille ; lorsque je dors, près de moi son cœur veille. Quand, pour toujours, mes yeux se fermeront, ses bras puissants au ciel me porteront. Liens : Richard Banville - Je r​ê​verai nous deux Biographie de Ruben et Jeanne Saillens https://eglisebaptiste-vesoul.fr/biographies/biographie-ruben-et-jeanne-saillens/ ... lire la suite
Emission du 12/06/2023
Emission du 05/06/2023
Si l’on devait faire un inventaire du nombre de chansons d’amour dans le répertoire de la chanson française et même internationale, je pense qu’on obtiendrait un pourcentage élevé, si ce n’est majoritaire. Je n’ai pas trouvé de chiffres statistiques pour étayer mes dires mais on ne doit pas être très loin de la vérité. D’ailleurs et pour aller dans le sens de l’importance à parler de l’amour dans les chansons, un ouvrage est paru récemment. Co-écrit par Daniela Lombroso et Joseph Agostini, préfacé par le pianiste et arrangeur André Manoukian, il est intitulé : "Les chansons d’amour guérissent le cœur du monde". Lorsque je parle de chansons d’amour, cela va pour l’amour de la dulcinée ou du prince charmant évidemment mais aussi de son pays, d’un terroir, d’une ville ou encore de Dieu, d’un père, d’une mère, d’un fils, d’une figure historique, etc… Comme la plupart de leurs collègues artistes dans la chanson française, Anne Coste et Jacinthe Madelin, Nano et Jass pour les intimes, qui forment depuis 2014 le duo des Frangines, se sont elles aussi prêtés à l’exercice de proposer à leur public une belle histoire d’amour. En essayant de traduire au mieux en musique et avec des mots le sentiment amoureux ou mieux encore : le pouvoir de l’amour. Lorsque j’ai entendu pour la première fois la chanson « Donnez-moi » des Frangines, cela m’a renvoyé à un texte antique célèbre. Etant un lecteur depuis longtemps de la bible, particulièrement des écrits de l’apôtre Paul, j’ai tout de suite fait le rapprochement entre les paroles du texte de leur chanson et certains éléments de la lettre de Paul aux Corinthiens au chapitre 13 : un passage très connu pour les chrétiens, qui traite avec beaucoup de profondeur sur le thème de l’amour. Paul de Tarse ou saint Paul est perçu souvent comme un génial « poseur de concepts », comme celui qui a établi les bases de la doctrine chrétienne, mais même s’il ne faut peut-être pas mettre poésie et prière tout à fait sur le même plan, on retrouve dans ses écrits bien des éléments et formes poétiques intéressantes. De la part de Vianney qui participe activement en tant que compositeur et dans la coécriture de cette chanson avec les Frangines, il n’est pas très étonnant de se retrouver sur le terrain de la foi. Le chanteur ne s’est jamais caché de son engagement chrétien et on peut entendre cela dans quelques interviews données ici et là. Je ne sais pas jusqu’à quel point se rapprochent Les Frangines de Vianney pour ce qui concerne leur croyance en Dieu, mais force est de constater que sur ce titre, elles ont souhaité emmener leur public sur le terrain d’un des fondements divins : l’amour porté, alimenté par les deux plus grands commandements de la bible : « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. ». Dans leur chanson « Donnez-moi », Les Frangines veulent faire passer aussi l'idée que l'amour est basé sur ce que l'on est et non sur ce que l'on a. Par ailleurs, les deux amies sont aussi très impliquées dans des œuvres sociales : l’association Lazare qui œuvre pour les sans-abris et une autre pour soutenir les pompiers de Paris. // Avec la chanson « Le cri d’Alep », elles souhaitent également sensibiliser aux problèmes des réfugiés syriens. Lorsqu’au printemps 2019 les Frangines qui ne sont pas du tout sœurs de sang sortent « Donnez-moi », elles ont déjà acquis une certaine notoriété en proposant une musique pop folk acoustique très accessible. Mais c’est ce titre qui va les asseoir durablement dans ce genre et plus largement dans le paysage musical français. Anne et Jacinthe qui forme le duo se connaissent de par leur enfance passé ensemble. En grandissant, elles ont gardé la même complicité et partagé une passion commune pour la musique et la poésie. Les textes des poètes classiques et romantiques font partie de leurs lectures favorites. C’est ainsi qu’elle se font remarquer en 2015 avec la reprise mélodieuse d’un poème de Victor Hugo : « Demain dès l’aube » L’année précédente, elles avaient lancé leur propre chaîne YouTube et commencé à y poster leurs chansons. Musicalement, les influences vont de Barbara, Le Forestier, Bachelet à Goldman et Joe Dassin, de la variété française jusqu’à la country. Leur aventure de groupe musical commence réellement quand elles lancent une campagne de crowdfunding qui leur permet d'enregistrer leur premier EP. Affublées de leur tenue fétiche combinaisons pastel et salopettes en jean, les deux sœurs de cœur deviennent Les Frangines pour le public. S’enchaineront leurs premières grandes scènes en faisant la première partie de Claudio Capéo. Mais la rencontre la plus importante se produit avec le chanteur Vianney qui laisse sur « Donnez-moi » sa touche personnelle très reconnaissable. Ils vont s'accorder sur leur vision artistique et travailler ensemble très naturellement. Le texte biblique sur lequel s’appuie Les Frangines dans leur chanson est un peu trop long pour le joindre intégralement à cette chronique. Je vous invite donc à vous rendre sur notre site www.radioomega.fr pour retrouver l’intégralité de ce passage qui a une portée spirituelle éminemment pratique mais aussi poétique. « Je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres. » déclare Paul aux chrétiens de Corinthe au début de notre ère, mais cela s’adresse tout autant à nous aujourd’hui : « J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J'aurais beau être prophète ou devin, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, s'il me manque l'amour, je ne suis rien, etc… L'amour prend patience, rend service. Il n’est pas jaloux, ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil. Il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai. L’amour supporte tout, fait confiance en tout, espère tout et endure tout. L'amour ne passera jamais. * Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et l’amour ; mais la plus grande des trois, c'est l’amour. » De ce texte issu de la bible, Les Frangines vont en tirer cette simple conclusion : « À quoi bon les honneurs et la gloire si je m'aime pas, si je t'aime pas, ça rime à quoi ? Aimer c'est recevoir et savoir tout donner. C'est s'oublier et voir ce qu'on a oublié. Sans amour nos vies sont dérisoires. » Liens : Les Frangines - Donnez-moi https://youtu.be/FL-_fqJfAZ8 Les Frangines - Demain dès l’aube  https://youtu.be/SGLv4XoiLo8 Les Frangines - Le cri d’Alep https://youtu.be/uDvlUfBizvA Livre - Les chansons d’amour guérissent le cœur du monde https://www.dailymotion.com/video/x8i3qd8 * Un jour, les prophéties disparaîtront, le don des langues cessera, la connaissance que nous avons de Dieu disparaîtra. En effet notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles. Quand viendra l'achèvement, ce qui est partiel disparaîtra. Quand j'étais un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j'ai fait disparaître ce qui faisait de moi un enfant. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m'a connu. ... lire la suite
Emission du 29/05/2023
Savez-vous quel est le point commun entre la Bible et "Forrest Gump", ce film américain de Robert Zemeckis sorti en salle en 1994 et récompensé plusieurs fois aux Oscars et aux Golden Globes ? Eh bien, parmi les titres de la bande originale de ce film, figure la chanson « Turn ! Turn ! Turn ! » interprété par le groupe américain The Byrds et dont les paroles proviennent presque exclusivement de la bible. « Turn! To everything there is a season » est une chanson écrite à la fin des années 1950 par le chanteur folk américain Pete Seeger, qui en a fait une démo en 1961. Les paroles sont au dernier vers près, adaptées mot pour mot du livre de l'Ecclésiaste 3, l’un des livres de sagesse de l’Ancien Testament qui commence par "Il y a un temps pour tout". Le célèbre songwriter a utilisé la version King James de la Bible lors de la création de sa chanson. Un texte qui a été écrit sous l’inspiration de Dieu, aux alentours de 950 ans av JC par Salomon, ce roi hébreu qui a incarné la sagesse par excellence. Seeger a bien sur réarrangé la séquence des mots pour caler la mélodie et la musique. En 1988, il a déclaré : « Je ne lisais pas trop la bible d'habitude, une page de temps en temps peut-être » Contrairement à ce qu’on peut trouver dans des worships songs, des chants de louange ou des gospels, cette chanson est l'une des rares à avoir une grande séquence de texte biblique mis en musique dans le répertoire profane, séculier. Les paroles se rapportent aux saisons changeantes de nos vies, bonnes et mauvaises. Les mots tourner, tourner : turn en anglais, sont utilisés tout au long de la chanson, au milieu des versets de l'Ecclésiaste. A la fin du texte, Pete Seeger a juste rajouté les mots suivants : "un temps pour la paix, je jure qu'il n'est pas trop tard." La chanson a été initialement publiée par The Limeliters sous le nom de « To everything there is a season » en 1962. Un mois plus tard, Seeger a sorti la chanson sur son album « The bitter and the sweet ». Dans une interview de 1988 avec l’auteur-compositeur et journaliste Paul Zollo du magazine American Songwriter, Seeger a déclaré : « J'ai reçu une lettre de mon éditeur qui me disait : Pete, je ne peux pas vendre ces chansons de protestation que tu écris. Ça m’a mis en colère et j'ai répondu : 'Je ne peux pas écrire le genre de chansons que tu veux. Tu dois aller chez quelqu'un d'autre pour cela. Le seul genre de chanson que je sais écrire, ce sont des protest songs » Les protest songs sont des chansons protestataires, engagées ou contestataires issues d’un genre musical ayant une portée sociale ou politique. « J'ai sorti un bout de papier de ma poche » raconte encore le musicien « et j'ai fini par prendre ce texte de la Bible sur lequel j'ai plaqué une mélodie dessus en 15 minutes avec mon magnéto, que je le lui ai envoyé. J'ai reçu une lettre de lui la semaine suivante qui disait : Fantastique ! Exactement ce que je recherche. En moins de deux mois, il l'avait vendu au groupe folk Limeliters, puis aux Byrds dont j’ai beaucoup apprécié la version. Toutes ces guitares électriques qui résonnent : e​lles sonnent comme des cloches. » La chanson a été reprise presque immédiatement par Judy Collins en 1963, mais ce sont les Byrds qui en ont fait la version la plus populaire. Quand ils ont commencé à bosser sur cette chanson, Jim McGuinn et David Crosby, les deux guitaristes chanteurs du groupe, ont créé de nouveaux arrangements musicaux. Il leur a fallu cinq jours et 78 prises pour terminer la chanson qui a connu par la suite un succès international. Voici une traduction incomplète de cette chanson qui nous occupe aujourd’hui pour cette chronique musicale. « Pour tout, il y a une saison, un temps pour toutes choses sous le ciel. Un temps pour naître, un temps pour mourir. Un temps pour planter, un temps pour récolter. Un temps pour rire, un temps pour pleurer. Pour tout (Turn, Turn, Turn), il y a une saison et un temps pour toutes choses sous le ciel. Un temps pour construire, un temps pour abattre. Le temps de l'amour, celui de la haine. Un temps pour se taire, et un temps pour parler. Un temps pour la paix, je vous jure que ce n’est pas trop tard »  Parmi toutes les reprises existantes de ce titre, on peut remarquer deux tendances, manières de l’interpréter : plutôt calme et posée selon l’usage de la musique folk tel qu’elle a été pensée à l’origine par Pete Seeger ou plus pêchu et rock à l’image de la version des Byrds. La chanson qui est sortie pendant la période de la guerre du Vietnam, eut une résonance très forte auprès du peuple américain qui aspirait à voir ce conflit se terminer. « Turn, Turn, Turn » a été enregistré par de nombreux artistes au fil des ans, dont Dolly Parton, Roch Voisine, Amy Grant et Bruce Springsteen. Loin d’être un livre poussiéreux au contenu ennuyeux et dépassé, la Bible continue d’inspirer des artistes de toutes convictions grâce à la beauté et à la puissance de ses textes. Plusieurs expressions du livre de l’Ecclésiaste dont est issue la chanson ont traversé les siècles comme "Se croiser les bras", "Rien de nouveau sous le soleil", "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière", ou encore, le célèbre "Vanité des vanités, tout est vanité". Pour l’Ecclésiaste, il y a un rythme à respecter, une marche à suivre pour l’humain. Dans la nature comme dans la vie, la sagesse est de se montrer patient, sans chercher à précipiter les évènements, et de savoir accueillir et apprécier chaque chose au moment où elle se présente. C’est une invitation à vivre le présent, sans regret pour le passé ou illusion sur l’avenir. Mais c’est aussi une invitation à réfléchir sur Dieu comme on peut le lire à la fin de ce texte de la bible choisi par Pete Seeger mais non inclus dans sa chanson : « Il (Dieu) fait toute chose bonne en son temps ; même il a mis dans leur cœur la pensée de l'éternité, bien que l'homme ne puisse pas saisir l'œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin. » Allez ! Je vous laisse avec cette réflexion existentielle et l’écoute de « Turn, Turn, Turn » par les Byrds. Belle journée à chacun ! The Byrds - Turn! Turn! Turn! Liens: The Byrds - Turn! Turn! Turn! https://youtu.be/snZKnES4ng4 Pam Thum - Turn! Turn! Turn! (Intro) https://youtu.be/ut-T21rT7JU Dolly Parton - Turn, Turn, Turn https://youtu.be/dgiXsCy-gDc Judy Collins & Pete Seeger - Turn! Turn! Turn! https://youtu.be/n0xzyhoeu1Y Amy Grant - Turn, Turn, Turn https://youtu.be/CQNhr0zcmTE ... lire la suite
Emission du 23/05/2023
Lors d’une précédente occasion, j’avais parlé succinctement de la fabrication de 2 chansons célèbres par le moyen du livre « Toutes les chansons d'amour ont une histoire » de Frédéric Zeitoun Je vous propose de puiser à nouveau là-dedans pour cette chronique musicale hebdomadaire. "Tout l'or des hommes" est l'un des rares succès de Céline Dion à avoir été écrit ni par Eddy Marnay, l'auteur et le découvreur de ses débuts, ni par Jean-Jacques Goldman. Cependant ce dernier est tout de même indirectement lié à l'émergence de cette chanson. Soucieux de monter autour de Céline une équipe performante d'auteurs compositeurs pour un nouvel album, Jean-Jacques Goldman fait appel à trois complices : Erick Benzi, Gildas Arzel et Jacques Veneruso, le trio qui officiait dans le groupe Canada, prestataire des années 80. Dans le podcast qui sera disponible sur le site de notre radio, nos auditeurs, grâce au clip vidéo, pourront découvrir et visualiser toute la bande qui accompagnait Céline Dion pour cet évènement. Des trois musiciens que j’ai cités, Jacques Veneruso, malgré qu’il soit peu en vue médiatiquement, est sans conteste le plus présent au box-office des faiseurs de tubes : Pagny, Garou, Fiori, Noah lui doivent déjà quelques-uns de leur disque d'or. Et donc, à chacun des protagonistes, Goldman expose le problème clairement : Céline est devenue aux yeux du grand public une célébrité internationale mais pour tous ceux qui la connaissent et qui la côtoie dans l'intimité, elle est étonnante de simplicité et d'humanité. C’est Jacques Veneruso qui avait écrit le précédent succès francophone de la chanteuse « Sous le vent » interprété en duo avec Garou. La mission du musicien et auteur compositeur, s'il l'accepte, sera de rendre en chanson cette vraie qualité de proximité et d'accessibilité de Céline et ce ne sera pas pour lui mission impossible. À peine a-t-il raccroché le téléphone qu'il se met au travail. Le challenge le stimule: en partant de l'idée d'authenticité et de vérité sentimentale, il concocte paroles et musique de "Tout l'or des hommes" Le message est on ne peut plus clair: rien ne compte en définitive excepté l'amour des proches. « Tout l'or des hommes ne vaut plus rien si tu es loin de moi. » chante la québécoise dans le refrain. « Tout l'amour du monde ne me fait rien. Alors surtout ne change pas ! » A l'écoute de la maquette, Jean-Jacques Goldman félicite Veneruso. Selon lui, l'auteur a mis dans le mille. Céline Dion est immédiatement séduite. Le clip, réalisé par Yannick Saillet, sort en octobre 2003. Il est tourné dans l'Ouest des États-Unis, dans le désert des Mojaves, Mohavi en anglais. « Tout l'or des hommes » devient un succès dans toute la francophonie en passant huit semaines à la première place du hit-parade au Québec. Il figure dans le top 10 des pays francophones, n°3 en France où il est certifié disque d'argent. Céline Dion - tout l'or des hommes Liens : Céline Dion - tout l'or des hommes (Version courte) https://youtu.be/jRr9v-23RH4... lire la suite
Emission du 14/05/2023
Dans les années 70, la musique chrétienne contemporaine, (Contempory Christian Music) bourdonnait et se frayait une place honorable dans le paysage musical. C'est ce qui a aidé les adolescents de l'époque comme moi à s'intéresser à l'église et à sa musique. Des gens et des groupes comme Larry Norman, Petra, Keith Green, Pâturages, Amy Grant et bien d'autres ont été parmi les pionniers et les porteurs du flambeau du genre. Dans cette bonne effervescence, un musicien hors pair s’est forgé au fil du temps un style personnel tout à fait original. Focus aujourd’hui sur la carrière et le parcours de Phil Keaggy et aujourd’hui on peut le dire : un vétéran qui, à 71 ans, recèle encore de belles ressources artistiques. A mon sens, il mérite bien plus que cette 25ième place attribué par le magazine américain Rolling Stone dans le classement des meilleurs guitaristes au monde. Mais je suis persuadé que Phil Keaggy se moque complètement de tout cela. Et effectivement, ce n’est pas du tout important. L’essentiel est ailleurs : dans l’émotion et la vitalité qu’il dégage avec sa musique, alors qu’il reste une personne simple et attachante, un authentique musicien alliant virtuosité et simplicité, puissance et légèreté. Phil Keaggy est peut-être le musicien le plus grandement respecté, tant dans la musique chrétienne contemporaine que dans le milieu séculier. Il est probablement un des plus prolifiques artistes avec une soixantaine d'albums à son actif dont 24 instrumentaux, pour une carrière musicale qui a débuté en 1966, sans compter ses multiples collaborations avec divers artistes. Jusqu’à assez récemment, par exemple, avec le bassiste de Peter Gabriel : Tony Levin et Jerry Marotta, le batteur de Costello et Mc Cartney pour l’album instrumental « Bucket list » paru en 2019. Phil est reconnu comme l'un des très bons guitaristes de cette planète, malgré sa petite taille et alors qu’il lui manque les deux phalanges à l'extrémité du majeur de la main droite, suite à un accident à l'âge de quatre ans dans une manipulation malheureuse de la vieille pompe à eau de la ferme familiale. Phil Keaggy est né et a grandi au sein d'une grande famille catholique. Neuvième de dix enfants et tout jeune, il écoutait Elvis Presley. Dans une maison où la musique ne s'arrêtait jamais, son père, pour son dixième anniversaire, lui a offert une guitare Sears Silvertone. C'est ainsi que tout a commencé pour le futur virtuose. Par la suite, il a cherché à progresser avec son instrument. C’est ainsi qu’à douze ans, il s’est produit devant son école primaire. En huitième année, l’équivalent de notre 4° au collège, c’est-à-dire vraiment très jeune, il devient professionnel avec un groupe appelé The Squires avec qui il enregistre deux 45 trs. C’est dans cette période que son engouement pour les Beatles débute, ce qui se ressentira souvent dans sa manière de chanter et de composer et ce qui fera dire à certains qu’il aurait pu être le 5° Beatles. Pour l’anecdote, Keaggy et McCartney ont eu l’occasion de jouer ensemble en 1991 de manière informelle lors d’un mariage commun. Dès la fin du lycée, en 1970, Phil fonde le groupe Glass Harp avec son ami d’enfance John Sferra à la batterie et Dan Pecchio à la basse avec qui est enregistré leur premier album éponyme. Cette formation très prometteuse qui acquiert une envergure nationale réalise plusieurs tournées à travers les USA et hérite d’une popularité considérable dans son Ohio natal, en faisant les premières parties des concerts des Kinks, d’Iron Butterfly, Yes, Traffic et Chicago, ainsi qu’en se produisant au prestigieux Carnegie Hall de New York. A la fin des années 60, Phil Keaggy était déjà une vedette de rock, avec tout ce qui en résulte : célébrité, filles et addictions - sex drogues & R’nRoll. « La 18e année de ma vie a été très sombre », explique Keaggy. « J'étais déjà dans la drogue. En 1969, j'expérimentais le LSD. J'avais fait quelques trips et c'était terrible. Je pensais que cela pourrait améliorer ma capacité créative en musique, mais ce n'était pas le cas. Une fois, j'ai entendu une cassette de moi jouant quand j'étais camé, et c'était affreux ». Le 14 Février 1970, alors qu'il se défonçait au LSD dans la salle d'un hôtel, ses parents furent impliqués dans un accident de la route. Son père meurt sur le coup et sa mère peu de temps après à l'hôpital. Cet évènement tragique va marquer profondément le guitariste et amener un changement radical. A la suite d’intenses discussions avec ses sœurs qui étaient chrétiennes, il entend parler de la consolation, de la paix et la tranquillité qu’il peut trouver en Jésus-Christ. C’est ainsi qu’il se tourne vers Lui et devient à son tour un chrétien né de nouveau. L’expression "né de nouveau", "born again" en anglais, signifie littéralement "né d’en haut". Selon la bible et la foi chrétienne, tout homme ou femme a besoin d’un changement intérieur, d’une transformation spirituelle. La nouvelle naissance, le fait d’être "né de nouveau" est un acte de Dieu par lequel sa présence bienveillante est accordée à la personne qui croit et englobe le fait de devenir enfants de Dieu par la foi dans le nom de Jésus-Christ. En vivant cette expérience spirituelle forte en 1970, Phil Keaggy commence à parler de sa nouvelle foi aux fans de Glass Harp qui ne comprennent pas vraiment de quoi il parle. L’année suivante, Keaggy quitte le groupe et enregistre son premier album solo, « What a day ». Depuis lors, il n’a jamais cessé d’enregistrer, d’écrire et composer chansons et musique récoltant plusieurs récompenses dans l’industrie du disque pour son travail. Quel est le genre de musique joué par Phil Keaggy ? Phil est reconnu pour sa passion d'explorateur à la guitare qui est parvenu à maîtriser son art. C'est un des guitaristes à qui l’on demande souvent de jouer sur un album studio. Performant tant à l'électrique qu'à l'acoustique, il donne aussi bien dans le rock que la balade celtique, en passant par le jazz et le garage rock, le classique, les orchestrations et même le style espagnol avec par exemple, l’album " Light of Madrid ". D'un album à l'autre, on ne sait jamais à quoi s'attendre avec lui, mais la qualité et l’innovation est toujours au rdv. Keaggy a souvent été répertorié comme l'un des meilleurs guitaristes au monde de "finger-style" et "finger-picking". Il excelle particulièrement dans l’utilisation des pédales loop qui permette d’enregistrer des séquences musicales en boucle. Cette technique qu’il maîtrise à merveille lui permet d’enrichir sa palette sonore lorsqu’il se produit souvent seul sur scène. Notamment en produisant des effets de percussions qui permettent de rythmer son jeu de guitare. Il est également un spécialiste depuis très longtemps de l' Ebow, un autre gadget et appareil pour guitare électrique qui, lorsqu'il est bien utilisé, peut simuler le son des cordes, des cors et des bois d'orchestre en produisant un sustain infini. Et puis accessoirement, Phil a cette facilité à chanter à l’unisson sur la mélodie qu’il joue à la guitare, une technique proche du scat dans le jazz ou les syllabes sont remplacées par les notes vocales juxtaposées à celle de son instrument. Enfin si vous aimez les longs solos de guitare, avec le lien que je mettrai dans le podcast, écoutez celui du magnifique morceau instrumental « March of the clouds » ou celui de presque 7mn sur le titre « Time » qui figure sur le double album live « How the west was one » avec les groupes David et 2nd Chapter of Acts, qu’il accompagnait en 1977, lors d’une tournée magistrale de 18 concerts dans tout l'ouest des États-Unis. Avant d’écouter un titre de Phil Keaggy et pour conclure, je vous laisse un extrait d’interview, évocation de son parcours et de sa vie, où il disait ceci : « Très sincèrement, je suis un homme moyen, qui a des sentiments moyens chaque jour. J’aime Dieu et pourrais l’aimer encore davantage. Je veux vivre en paix et rendre les gens heureux avec l’art que j’essaie de créer et dans lequel je baigne. Je veux également apporter l’espoir que j’ai trouvé. Cela est peut-être comme le pouvoir d’une fleur, car vous ne pouvez pas plaire à tout le monde, mais vous avez besoin de trouver comment vivre en paix. Parce que si les gens regardent de près ce que j’ai vécu, ils pourront voir que je suis un homme ordinaire qui aime Dieu, la vie, la famille et la musique » Liens : Phil Keaggy - Tender love https://youtu.be/BdxvLQ_LNBE Phil Keaggy - What a day https://youtu.be/8xJZU8CHuig Phil Keaggy - March of the clouds https://youtu.be/_mYdIKl27vs Phil Keaggy - Time https://youtu.be/cav9aawrdd4 https://youtu.be/Jc72XLx6kvU Phil Keaggy - Light of Madrid https://youtu.be/HIU2LyL8mBU Phil Keaggy - Shades of green (pedal loop) https://youtu.be/3wpn6LVxX0s Oui Phil Keaggy a fait sienne cette parole du Psaume 33 dans une version de la Bible en langue contemporaine qui nous dit : « Utilisez des guitares pour renforcer vos alléluias ! » ... lire la suite
Emission du 07/05/2023
Dans une précédente chronique sur le thème abordant le genre Musique Chrétienne Contemporaine, j’avais conclu avec une chanson de Keith Green. Je vous propose aujourd’hui de faire un peu plus connaissance avec ce compositeur pianiste chanteur américain émérite qui a marqué plusieurs générations avec ses chansons et le message qui les accompagnait. Dès l’âge de 11 ans, alors qu’il signe en 1964 son premier contrat pour un label dans l’industrie du disque, Keith Green fût programmé pour une carrière musicale commerciale. Mais percuté par l’évangile dans la mouvance des Jesus’s people de la fin des années 60, une toute autre destinée s’est présentée à lui. Pour ma part, l’histoire assez extraordinaire et peu banale de cet artiste m’avait accompagné au début des années 80 dans mes premiers pas de vie chrétienne. Keith Gordon Green est né en 1953 à New York près de Brooklyn. Sa mère était chanteuse dans des Big bands et son père instituteur. Un an plus tard, sa famille déménage près de Los Angeles et s'installe dans les vergers nouvellement développés de la vallée de San Fernando, à seulement quelques kilomètres de Hollywood, qui jouera un rôle important dans l'avenir de Keith. Connu pour sa foi chrétienne intense et ses efforts incessants pour la partager avec d'autres, il a évolué dans le registre gospel américain, on dirait aujourd’hui la Louange Contemporaine en anglais: Praise & Worship music. Keith Green avait 15 ans la première fois qu'il a fugué de la maison. Il a commencé un journal et l'a tenu pendant des années alors qu'il recherchait l'aventure, le succès musical et la vérité spirituelle. Quoiqu’étant d'origine juive, il a grandi en lisant le Nouveau Testament dans la bible. Il appelait ça " la drôle de combinaison ". Tout cela le laissait insatisfait mais avec un esprit grand ouvert ce qui le mena directement aux drogues, au mysticisme oriental et à l'amour-libre pratiques issues du mouvement hippie, très en vogue à cette époque. À 19 ans, il rencontre Melody, elle aussi musicienne et en recherche de spiritualité, qu’il épouse un an plus tard. Mais alors que sa quête spirituelle intense et sincère le mène au bord du désespoir, Keith, à 21 ans, trouve enfin la vérité qu'il recherchait. Ce qui, autrefois, le rendait confus, lui semblait maintenant clair et évident ; il disait alors fièrement à tout le monde, « Je suis un juif chrétien ». Dès que Keith a ouver t son cœur à Jésus, lui et Mélody, ont mis à disposition leur maison. Quiconque qui avait un besoin, voulait se débarrasser de la drogue ou ne plus être dans la rue, était le bienvenu. Naturellement, le nom de Jésus était pleinement partagé. Non seulement la vie de Keith avait connu un changement radical, mais cela fît de lui un musicien et compositeur beaucoup plus accompli. Sa soif de célébrité, devenue inutile, était maintenant derrière lui. Ses chansons reflètent à présent la joie absolue de trouver Jésus, d’être au quotidien avec lui et de voir sa propre vie radicalement transformée. Ce degré d’intensité spirituelle l'a non seulement menée au delà des zones de confort de la plupart des personnes de son entourage, notamment dans le milieu du show business, mais elle l'a aussi constamment amené à se surpasser. En quelque sorte Keith Green fût un type de Jean-Baptiste, afin d'appeler les gens et encore plus les chrétiens, à vivre une vie à la ressemblance de celui qu’ils voulaient suivre. Pour Keith, rencontrer Jésus était une chose. Lui ressembler en était une autre. Dans les derniers mois de sa vie, Dieu a orienté de nouveau le cœur de Keith en dehors de l’église. Il a voulu retourner dans les rues, dans les prisons, pour atteindre ceux qui souffraient et qui ne connaissaient pas Dieu. Il aurait voulu leur chanter et leur dire combien Jésus les aimait. Mais le 28 Juillet 1982, il y eut cet accident d'avion et alors qu’il n’avait que 28 ans, Keith s'en est allé à la maison céleste pour demeurer plus près de celui qu’il servait et honorait. Bien qu’il ait achevé sa course terrestre ; sa vie et sa musique ont encore aujourd’hui un impact énorme. Ses chansons et ses messages passionnés ont toujours un retentissement dans les cœurs. Keith a dit un jour : « A ma mort, je voudrais que l'on se rappelle de moi simplement comme d’un chrétien aimant Jésus »  Keith Green était un homme de conviction et il est juste de dire qu'il a atteint son but. Quand ses convictions l'ont amené à saisir et comprendre le prix et la valeur éternelle qu’il y a à s’attacher à la personne de Jésus, il a vendu et cédé tous ce qu'il avait : ambitions, possessions et rêves, afin de gagner son amour, un amour divin qui transforme et donne la paix. Ce faisant, il est devenu un homme rempli de piété. Il est également resté ce frère, cet ami dont on garde un précieux souvenir, ce qui manque à des millions de personnes dans ce monde. Alors ! Quel type de musique joue Keith Green ? Si vous aimez Billy Joël vers lequel on pourrait le rapprocher le plus pour le style, et une musique douce, harmonieuse, la plupart du temps classée soft rock mais aussi Praise and Worship, avec parfois des éléments de musique classique et acoustique : alors vous trouverez votre bonheur en parcourant la discographie de ce musicien. Rapidement, je la passe en revue avec le premier album sorti en 1977 intitulé, « For him who has ears to hear », en français « Que celui qui a des oreilles entende » Le second opus s’appelle « No compromise ». Le 3ième : « So you wanna go back to Egypt », sur le thème de la sortie des hébreux de l’Egypte des pharaons, paraît en 1980. « The Keith Green collection », l’année suivante n’est pas une compilation. Il ne contient que des inédits dont la magnifique chanson « Your love broke through » écrite par Phil Keaggy & Randy Stonehill. Juste avant son décès en1982 paraissait un de ses meilleurs albums à mes yeux : « Songs for the sheperd », « Chansons pour le Berger » et puis l’année suivante : un album concept très particulier qui réunissait quelques chansons écrites depuis longtemps dont une longue pièce instrumentale et chantée de 12 mn qui a donné le titre au cd : « The prodigual son », sur le thème de la parabole du fils prodigue dans l’évangile de Luc. Enfin, les ultimes bandes posthumes enregistrées par Keith Green sont réunis dans deux productions : la première : « I only want to see you there » et puis l’album « Jesus commands us to go » en 1984 qui réunit quelques enregistrements en public avec un gros travail de production de Bill Maxwell qui fût le batteur du groupe de jazz rock Koinonia à la même époque. On peut y entendre sur certains titres des orchestrations et instruments rajoutés sur la voix et le piano de Keith enregistrés seuls à l’origine. S’il est certes décédé très jeune, à l’âge de 28 ans, Keith Green ne laisse pas cette impression de n’avoir été qu’une étoile filante qui n’aurait brillé qu’un court instant. Plus de 40 ans après, sa mémoire et même auprès des jeunes générations, reste intact et on peut affirmer qu’il a marqué durablement la scène musicale chrétienne dans ce qu’on appelle la Musique Chrétienne Contemporaine. Pour conclure, je vous propose le son du début des années 80 avec une chanson de cet immense artiste qui figure sur son premier album et qui va nous permettre de faire le lien avec la prochaine chronique musicale dédié à Phil Keaggy qui a coécrit et composé ce morceau intitulé « Your love broke through » Le texte dit ceci dans les 2 couplets : « Comme un rêveur qui essayait de construire une autoroute vers le ciel, J’ai vu tous mes espoirs s'écrouler et je n'ai jamais su pourquoi jusqu'à aujourd'hui. Lorsque tu as éloigné les nuages qui pendaient comme des rideaux devant mes yeux. J'étais aveugle toutes ces années perdues alors que je pensais être si sage. Toute ma vie, j'ai cherché cette folle partie manquante Avec une seule touche, tu es venu rouler la pierre qui pesait sur mon cœur. » Et arrive le refrain : « Tu m'as pris par surprise. Ce fût comme se réveiller du rêve le plus long. Mais c’était bien réel, jusqu'à ce que ton amour éclate. J'étais perdu dans mes fantasmes. Cela m'a aveuglé jusqu'à ce que ton amour éclate. » Et il est question ici de l’amour de Dieu comme vous l’aurez peut-être compris. Belle journée et à bientôt ! Liens : Keith Green TV show à l’âge de 11 ans https://youtu.be/OCrpBnWTkaU Keith Green Live on The 700 Club 1977 (Your love broke through) https://youtu.be/rLtwfY5zMno Reliquat : Il a été une de ces voix audibles pour l’Eglise de son temps, qui a résonné sur une décennie seulement puisqu’il est décédé prématurément à l’âge de 28 ans. Son message était un appel à vivre une vie chrétienne sans compromis. Cela a produit des chansons marquantes et très profondes et un ouvrage biographique des plus intéressant intitulé « No compromise » traduit en plusieurs langues, et donc lu par beaucoup de personnes dans le monde. Auteur et compositeur, avec sa femme Melody Green, de plusieurs hymnes modernes populaires comme « O Lord, You're Beautiful » et « There Is A Redeemer », ainsi que les succès « Your Love Broke Through » et « You Put This Love In My Heart », ils ont également fondé ensemble Last Days Ministries, un organisme qui vient en aide aux toxicomanes, aux prostituées et aux sans-abris, une association caritative qui fonctionne encore à ce jour et qui reste comme un héritage et une empreinte profonde de son œuvre qui fût, je l’ai dit, très courte. Pour beaucoup de ceux et celles qui l’ont connu et suivi, Keith Green est plus qu'un musicien disparu, il fut un prophète. Il fut un prophète en ce sens qu'il encourageait tous les gens qu'il rencontrait, les exhortant à poursuivre plus profondément leur relation avec Jésus. Et alors qu’il mettait en lumière la pauvreté de l’église dans son pays, il a su par ses textes et ses interventions publiques la conduire dans une remise en question profonde. Cependant jamais dans ses chansons, nous ne sentons de jugement sur nous à cause de l’amour de Dieu qu’il avait expérimenté dans sa propre vie qui fût fortement tiraillée avant de devenir chrétien. Décédé depuis plus de 40 ans, il continue ses exhortations à travers ses chants, sa musique et ses messages. Keith Green pensait qu'il aurait pu rencontrer Jésus beaucoup plus tôt s’il n’y avait eu des chrétiens qui menaient des doubles vies. Il insistait souvent sur cette réalité trop visible en disant : « Si vous louez et adorez Jésus avec votre bouche mais que votre vie ne le loue pas et ne l'adore pas, il y a quelque chose qui va de travers ! ». Il disait aussi : « Aimer Dieu doit être notre priorité mais il ne peut pas nous forcer à l'aimer de tout notre cœur. C'est là le travail sur nous-même que nous devons effectuer, aimer Dieu. Toute autre chose n'est qu'une imitation de chrétienté. » Keith composait souvent ses chansons lors de ses propres luttes spirituelles comme dans plusieurs des chansons de l’album « No compromise ». Il pointait le doigt vers lui même en toute honnêteté et vulnérabilité, mais il quittait la proximité de Dieu afin de pouvoir nous convaincre à notre tour. Il savait que le voyage vers le ciel passait souvent par les vallées boueuses et venteuses. Nous manquons quelque chose d'essentiel quand nous nous arrêtons sur la fragilité et l'humanité de ceux qui sont venus sur le terrain de la foi avant nous. Keith était loin de la perfection, mais il était affamé de justice, demandant constamment à l'esprit saint : « Changes mon cœur, montre-moi mes erreurs ». Et quand il était convaincu des actions nécessaires à entreprendre, il agissait. S'il avait besoin de se repentir, il se repentait. S'il devait téléphoner à une personne pour demander pardon, il ne tardait pas. Après avoir essayé pendant des années de comprendre la sainteté de Dieu, remettant en cause parfois son propre salut, Keith a hérité d'une compréhension plus profonde du sacrifice de Jésus sur la croix. Ce n'était pas qu’il soit devenu moins intéressé au sujet de la pureté et de la sainteté. Mais il était maintenant motivé plus par l'amour et moins par la quête de trouver Jésus. Sur terre, Keith a lutté avec les mêmes problèmes que nous. Il y avait tout son travail pour écrire des chansons et s’occuper d’une famille grandissante avec tout ce que cela comporte. Il a appris, au milieu de ce travail, l'importance de s'arrêter, de se tenir simplement devant Dieu et d’apprécier sa présence. C'est peut-être, plus que tout autre chose, l'héritage que Keith Green aurait voulu que nous gardions. Au cours des sept petites mais riches années à chercher à mieux connaître Jésus suite à sa conversion, Dieu a amené Keith à donner des concerts parmi des foules de quelques dizaines de personnes ainsi que dans des stades de plus de 12.000 personnes. Ils venaient simplement pour l'entendre, lui et seulement lui, avec le message que le Seigneur lui donnait. Ses disques atteignaient le sommet des palmarès chrétiens et quant à un moment donné, il a commencé à donner ses albums simplement pour ce que les gens pouvaient payer, beaucoup ne l’ont pas compris notamment parmi ceux de l’industrie du disque. Ses vues étaient souvent controversées mais toujours droites et claires. Etre au service du Dieu de la bible en montrant par des actes concrets et rendre accessible pour tous le projet de Dieu pour nous. ... lire la suite
Emission du 30/04/2023
Aujourd'hui, j'ai souhaité vous parler d'un genre musical qui a la particularité d’englober absolument presque tous les styles de musique pourvu que ce soit audible. Focus et quelques explications à propos de la CCM ou Contempory Christian Music, en français la Musique Chrétienne Contemporaine. Une courte mais juste définition est donnée par une célèbre encyclopédie universelle en ligne : "La Musique Chrétienne Contemporaine est un genre de musique populaire moderne qui émerge à la fin des années 1960, portée par des artistes et des groupes chrétiens qui se concentrent sur des sujets liés à la foi chrétienne." Mais creusons un peu plus le sujet ! Si l'on parle bien ici de musique chrétienne, le réflexe pourrait être d'associer cette appellation uniquement à de la musique sacrée ou religieuse. C'est un peu plus complexe que cela ! Il peut donc être utile de préciser ce que l'on entend vraiment par la Musique Chrétienne Contemporaine, et rappeler au passage ce qu'est le but de la musiq ue d'un point de vue théologique. Selon ce que j’en comprends des Ecritures, la musique est un moyen donné par Dieu à l'Eglise et bien avant au peuple hébreu, qui a pour intention l’adoration, la louange, l’encouragement, l’évangélisation, l'enseignement, avec un but principal : célébrer Dieu. Un style de musique très spécifique convient parfaitement à cette description et usage: c'est la musique de louange, en anglais Worship Music qui fera l'objet prochainement d'un autre billet. Mais la Musique Chrétienne Contemporaine a une dimension beaucoup plus large. Sa principale vertu, à mon sens, mais qui ne fait pas l'unanimité, c'est qu'elle cherche à atteindre un public non initié, tous les publics en fait. Si certaines chansons et musiques ont cette connotation louange, musique sacrée, et donc la célébration pour Dieu, d'autres compositions ont pour sujets des thèmes tout à fait universels tels que l'amour, l'amitié, la souffrance, la peine et la joie, la fraternité, etc...mais avec le prisme, l'environnement de l'espérance et de la foi. Et à ce stade de cette chronique, admettons ensemble que musique et foi ne sont pas du tout incompatibles. L'origine de la Musique Chrétienne Contemporaine, également appelée parfois Musique Inspirante, commence à partir des Eglises évangéliques d'Amérique du Nord, et gagnera plus tard les milieux catholiques. C’est un genre de musique populaire moderne et un aspect des médias chrétiens d'aujourd'hui, qui se concentre lyriquement sur des questions liées à la foi chrétienne et stylistiquement enraciné dans une multitude de genres musicaux très populaires, dépassant le cadre liturgique protestant des hymnes et des gospel songs, la musique qui prévalait dans les églises à l'époque.  Initialement appelé Musique de Jésus, aujourd'hui, le terme Musique Chrétienne Contemporaine est généralement utilisé pour désigner la pop musique, mais comprend également pléthore de genres tels que le rock, le hard rock, le white métal et le rock progressif, le rock alternatif, le hip hop, le Rn’B et le rap, la musique latine, le gospel traditionnel et moderne, la country ainsi que le R&Blues, la soul, le reggae et le blues. On pourra parler alors de gospel jazz, de gospel country, de soul gospel, de pop gospel, etc...   Aux Etats Unis, le phénomène est si répandu et solidement ancré que l'organisation Gospel Music Association a créé les Doves Awards pour récompenser des réalisations exceptionnelles dans l'industrie de la musique chrétienne ainsi que les groupes et artistes dans des catégories variées. Depuis 1969, les prix sont remis chaque année durant une cérémonie officielle qui se déroule à Nashville. Ces Dove Awards sont les équivalents de nos Victoires de la musique en France et des Grammy Awards décernés dans la musique séculière aux USA. La Musique Chrétienne Contemporaine est utilisée dans deux cadres principaux : tourné vers un public chrétien dans l'église, et à destination d’un auditoire non chrétien dans le but de faire connaître l'évangile. Les artistes, musiciens, auteurs, compositeurs, chanteurs utilisent leur vécu pour partager leurs croyances spirituelles. L'idée de base est de faire connaître le message de l'évangile véhiculé au travers de genres musicaux d'actualité avec certains codes connus de tous, et donc plus familiers des auditeurs contemporains. Comme pour l'avènement de la radio et de la télévision en leur temps, la Musique Chrétienne Contemporaine a été un sujet de controverse de diverses manières dès le début.  Les principaux détracteurs estiment que le concept de musique pop/rock chrétienne est un phénomène inhabituel, puisque historiquement, la musique rock a été associée à des thèmes tels que la promiscuité sexuelle, la rébellion, la drogue et l'alcool ; des sujets considérés comme incompatibles avec les enseignements du christianisme. Pour nuancer cette analyse négative et juste à la fois, en partie, un très bon article de Luiz Renato da Silva Rocha vient nous rappeler que "La musique, quelle qu'elle soit, est importante dans la vie de l’être humain, parce qu’elle joue un rôle fondamental dans le processus de socialisation. C’est quelque chose qui nous touche particulièrement, et ce, de tout temps, quelles que soient les cultures, races, périodes et nations. Autrement dit, la musique est universelle" Convaincus des limites et de la pauvreté d'un mode de vie basé sur la drogue, le sexe libre et la politique radicale, des artistes touchées par le renouveau du Jésus Mouvement comme Larry Norman, Phil Keaggy et Keith Green deviennent les précurseurs et principaux fers de lance à la fin des années 60 et début 70 de la Jesus Music appelé donc ensuite Musique Chrétienne Contemporaine. D’autres les rejoindront rapidement : Amy Grant et Sandi Patty, les groupes Petra et Love song, Don Francisco, John Michael Talbot et Ralph Carmichael, le Trio Toupin au Québec, le Trio Roffidal en France et bien d'autres qui vont creuser durablement le sillon de cette nouvelle tendance musicale. Illustration sonore pour conclure cette chronique musicale avec un des poèmes le plus connu de la bible, le psaume 23, mis en musique par Keith Green qui a grandement contribué à l’essor de cette Musique Chrétienne Contemporaine qui était notre sujet du jour. « The Lord is my Shepherd, I shall not want. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. » nous dit le texte « Il me conduit au calme près des eaux paisibles. Même si je passe par la vallée obscure, je ne redoute aucun mal, Seigneur, car tu m’accompagnes. Tu me conduis, voilà ce qui me rassure ! Oui, tous les jours de ma vie, ta bonté, ta générosité me suivront pas à pas. Seigneur. »   Belle journée à vous et à bientôt ! Keith Green - The Lord is my shepherd Liens : Keith Green - The Lord is my shepherd https://youtu.be/MFLRMWlCOow ... lire la suite
Emission du 24/04/2023
Critique de disque Vianney - Dabadi + Album "N’attendons pas" Parmi quelques chroniques musicales inexploitées et placées au fond d’un tiroir, celle qui suit me donne l’occasion de présenter un album sorti en 2020 dans le registre nouvelle chanson française. Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! Après les passages de moults variants tartempions belliqueux, et à l’aulne d’une reprise durable de spectacles et de concerts, Vianney Bureau dit Vianney était reparti à la rencontre de son public dont il était privé depuis plus de 2 ans pour cause de crise sanitaire. Avec la tournée "N'attendons pas", achevée à la fin de l’année dernière, Vianney a annoncé sur les réseaux sociaux qu'il souhaite faire une pause de quelques années sans concerts mais aussi qu’il continuera d’écrire de nouvelles chansons. Si le chanteur ébouriffé reste un des chouchous du public, l'intérêt qu'il suscite avec ses récentes participations télévisuelles, son dernier album ne se dément pas. Pour cette chronique consacrée au jeune chanteur, il était prévu initialement un portrait évoquant une tranche importante de son parcours. Mais au regard de l’actualité, il y a un intérêt certain à revenir sur ce troisième album studio de Néné le charcutier, surnom pour le moins ridicule que lui donnaient ses parents. Sorti très précisément le 30 octobre 2020, et comme pour le précédent en grande partie, Vianney qui tient, inconsciemment ou pas, à s’affranchir des modes / en est l'auteur-compositeur intégral, jouant des guitares acoustiques, électriques, ainsi que la plupart des pianos et claviers. « Pour ce 3° opus, j’ai travaillé vraiment seul, » dit-il « cela me prend du temps mais c'est mon bonheur de chercher le bon micro, le bon son, d'apprendre à écrire les parties de cordes. » Sur la couverture de la pochette du cd ou en plus grand format avec le vinyle, il est suspendu dans les airs, volant tel un acrobate au-dessus de l'eau, avec pour seul accessoire sa guitare acoustique.  Alors qu’il y a chez lui une manière assez constante de travailler pour écrire les chansons, initiés déjà dans les précédents disques, Vianney avait dévoilé qu'il s'inspire parfois de ses promenades et ses rencontres à pied, en taxi, bus ou vélo. Des tranches de vie, des histoires, des situations vécues ou entendues qui sont autant d'occasions d'alimenter son répertoire. « Je profite alors de ces moments-là », dit-il, « pour m'isoler et noter sur mon téléphone portable les émotions, remous et tempêtes intérieures : les miennes et celles des autres. » Sur le rôle des artistes, dans cette période si troublée lié au covid 19, et alors qu’il a le sentiment d’être un privilégié depuis déjà quelques années, il dit vouloir proposer de vraiment s’évader, pour le coup. « Il fallait du courage pour sortir un album dans ces conditions mais on y est allé, comme au cinéma » fait-il remarquer. Et même s’il dit qu’il l’a réalisé comme si c’était le dernier, il ne semble pas prêt de s’arrêter en si bon chemin. En tout cas, si je m’appuie sur ses diverses déclarations, sur l’impression qu’il dégage, fort est de constater que le succès n’est pas sa raison d’être. Ce qu’on peut dire aussi sans trop se tromper, c’est que Vianney a fait de son dernier opus une œuvre personnelle, intime et sincère. Dans plusieurs morceaux, on a l’impression de vivre un moment avec lui. Comme dans la chanson « Beau-Papa » qui parle avec justesse de l’adoption, // avec un très joli clip, touchant d’honnêteté, tout en subtilité. En s’adressant à sa fille d’adoption, il égrène ces mots d’une infinie tendresse : « Non je ne volerai jamais la place du premier qui t’a dit « je t’aime » Sur ton visage on voit son visage et c’est ainsi que tu es belle. De vous à moi, c’est moi j’avoue qui me suis invité dans sa vie là, où elle n’a rien demandé. Et si l'averse nous touche, toi et moi, prends ma main de beau-papa ! Pour être un peu plus complet sur le profil artistique du personnage que certains considèrent comme le nouveau Goldman de la chanson française, on peut noter qu’il lui arrive d’écrire et composer régulièrement pour d’autres : un album entier pour la jeune Erza Muqoli, et puis une chanson par ci par là, notamment pour les Frangines, Kendji Girac, BlackM, Mentissa et quelques autres encore. Avec 11 titres, l’album de Vianney qui a dépassé le statut éphémère de nouveauté s’appelle : « N’attendons pas ». C’est une de ces bonnes choses utiles à posséder dans ces temps de crises répétées que je qualifierai d’essentiel. Pour continuer de cerner les diverses facettes de l'artiste, il me semble intéressant d’aborder sa relation à Dieu, à la foi. Cela fait partie intégrante du personnage. C'est donc à prendre en compte ! Vianney est croyant et il ne s'en est jamais caché. Il le revendique même. Dans une interview accordée à Télématin sur France 2 en juillet 2021, l'artiste expliquait même pourquoi ça l'aide à gérer certaines épreuves et oriente sa relation aux autres. Dans une autre interview exclusive donnée à TF1 pour l'émission Sept à Huit, Vianney avait raconté qu’il croise régulièrement d'autres célébrités à l'église : « J’en vois deux ou trois mais qui se cachent. Je ne leur en veux pas, mais j’ai toujours pensé qu’il fallait assumer qui on était » dit-il. « Bien sûr, on m’a posé des questions quand j’ai évoqué mes croyances, mais franchement je n’en ai jamais souffert. Les gens ont toujours été compréhensifs. » Il aurait été intéressant aussi de revenir sur la participation du chanteur dans "The Voice", le télé crochet le plus connu du paysage audiovisuel français ainsi que dans l’émission de divertissement "Rendez-vous en terre inconnue", mais le temps manque pour aller plus loin aujourd’hui. Juste dire, que concernant cette belle expérience humaine vécue dans un voyage immersion en Ethiopie, Vianney a produit la très jolie chanson et single « Dabali ». Si Vianney est devenu l'un des chanteurs préférés des français, le jeune trentenaire, aimé des 7 à 77 ans, garde pourtant les pieds sur terre. Comme il l'a expliqué dans une interview accordée à Télématin et diffusée sur France 2, « Je pense que la foi nous permet de moins nous abîmer. Ce qui nous abîme c'est quand on commence à croire qu'on est le centre du monde ». Pour Vianney, son espérance au Dieu de l’évangile l’aide à replacer certaines choses : « Je pense que la foi, ça nous rappelle qu'on est réellement qu'une poussière. Moi, je suis une poussière super heureuse. » Peut-être que le crédo du chanteur en tant que citoyen du monde pourrait se résumer à cette citation d’Antoine de Saint-Exupéry que l’on peut lire dans la célèbre fable '’Le Petit Prince'’ : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». Citation qui est intégrée en partie dans une des chansons de ce troisième album qui nous intéresse aujourd’hui, qui est une ode aux personnes oubliées, qu’on laisse de côté ou qu’on ne remarque pas, mais qui cachent de nombreux trésors. « Les gens qu’on ne voyait pas sont des trésors oubliés, sont des livres jamais lus. Moi j’ai vu au fond de toi un vieux roman qui m’a plu. » Texte sublime et très poignant lorsque l’on comprend la genèse de cette chanson assez bien illustrée d’ailleurs dans le clip // qui parle d’un SDF parisien côtoyé trop rapidement par Vianney. Cette histoire et le décès de cet homme d’une seule rencontre vont inspirer les mots de cette magnifique chanson. Liens : Vianney - N'attendons pas https://youtu.be/8nUd4IId9l0 Vianney - Merci pour ça https://youtu.be/I5wcp8mlr70 Vianney - Beau-papa https://youtu.be/8yOuNrT0dOw Vianney - Dabali https://youtu.be/TYWCGfofggg Vianney la rencontre - Rendez-vous en terre inconnue https://youtu.be/aC7aluWEO98 ... lire la suite
Emission du 17/04/2023
Emission du 03/04/2023
En cherchant à compléter et enrichir le 3° volet de cette chronique musicale sur les contes musicaux, et avant de nous arrêter sur celui de "Pierre et sa montgolfière", je me suis rendu compte que certains de ces récits manquaient cruellement à l’appel dans cette liste inventaire. Comment donc ne pas parler ou à minima citer "Giboulin et Giboulette" des frères Panel en 2003, "La clé des rêves", une histoire imaginée et écrite par Emilie Cohen-Sabban & Philomène Martinelli, mise en musique par Yannick Canton, "La planète merveilleuse" dans les années 80 de Jean Jacques Debout. Quant à "Émilie jolie", une œuvre du chanteur Philippe Chatel, elle date de 1979. Un soir, la petite fille imagine rejoindre les personnages de son livre d'image... Le spectacle peut commencer ! Et puis impossible de ne pas évoquer Guillaume Aldebert allias Aldebert, un de nos auteurs compositeurs de chansons et comptines le plus doué et prolifique de cette génération. Ses "histoires extraordinaires" racontent les aventures de Gaspard, un petit garçon ordinaire, dans un univers teinté de fantastique ! L’excellent "Piccolo, saxo et compagnie" ou "La petite histoire d'un grand orchestre" est un conte musical pédagogique culte imaginé en 1956 par Jean Broussolle pour le scénario et André Popp pour la musique. On est dans une démarche assez similaire à celle de "Pierre et le loup", avec une découverte des différents instruments d’un orchestre symphonique. Ce conte musical qui a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 2006, nous entraîne dans le Royaume de la Musique. Les différentes familles d'instruments ne se connaissent pas et vivent séparées les unes des autres. Mais un jour, la famille des cordes entend parler de celle des saxophones et l'invite à lui rendre visite. Je vous laisse deviner la suite. Lors des deux précédents volets de cette chronique sur les contes musicaux, nous avons fait état que le conte narré et la musique s’attirent mutuellement et naturellement. Le site internet Histoire musicales nous l’explique plus en détail. « Dans le processus d’écriture d’un conte musical, on constate que la musique remplit la fonction de relier l’imagination au désir de s’exprimer. La musique d’un conte pour enfant n’est jamais seulement de la musique : elle est toujours juxtaposée aux mots et aux images suggérés par l’histoire. Bien entendu, le moment de la composition présuppose un processus de sélection, de choix et de classification des matériaux sonores, à mettre en relation les uns avec les autres, dans des élaborations artistiques libres et créatives. » Mais revenons à "Pierre et sa montgolfière". De quoi est-il question ici ? Ce conte musical contemporain nous plonge dans l'univers d'un enfant orphelin en quête du pays des adoptés. Parviendra-t-il à le rejoindre et que trouvera-t-il au bout du voyage ? Tout commence en 2018. Comme Prokofiev pour "Pierre et le loup", Serge Hubert écrit d'une traite le conte "Pierre et sa montgolfière" et compose 7 chants pour accompagner l'aventure du petit orphelin. A noter la participation dans cette production de la famille Prigent pour certaines parties musicales et vocales. Afin d’apporter une touche visuelle, le musicien fait appel à l’illustratrice lyonnaise Elvine, qui a déjà publié par le passé une quinzaine d’albums et qui réalise ici un travail remarquable. « J'ai eu envie assez rapidement de tester l'aventure proposée par Serge », explique Elvine, « Parce que je trouvais que c'était un projet passionnant. En lisant l'histoire de ce petit Pierre, nous pouvons tous nous identifier à ce petit bonhomme en quête d'identité. On a tous besoin de tendre vers quelque chose de plus haut, de plus grand. Nous sommes tous un peu des aventuriers qui avons besoin de trouver le but, le sens de notre vie. » En plus de baigner dans le 4° art, Serge Hubert est aussi enseignant spécialisé auprès d'un public en difficulté. Passionné de musique et de voyage, il utilise souvent les livres pour enfants afin de transporter ses élèves dans des histoires extraordinaires, mais aussi pour développer leur imaginaire. « Je pense que certaines histoires et certaines illustrations peuvent faire la différence dans la vie de ces jeunes qui ont parfois un quotidien difficile. Le thème de "Pierre et sa montgolfière" a cette capacité de les émouvoir, de les toucher », explique le musicien chanteur. « Ce projet est né à la suite d'une expérience bouleversante vécue alors que j'étais en voyage humanitaire au Sénégal pour m'occuper des enfants des rues à Dakar. J'y ai vu des centaines d'enfants de 8 à 12 ans mendier, sans famille, avec pour seul objectif d'essayer de survivre au jour le jour. En prenant le temps d’écouter quelques-uns d’entre eux et alors qu’ils me racontaient leurs fardeaux, leurs peines, leurs souffrances, tout est resté profondément gravé dans mon cœur. En écrivant "Pierre et sa montgolfière", toutes ces histoires me sont revenues en mémoire. » Ce conte musical relate l'odyssée de Pierre, un orphelin de 10 ans qui, suite à la perte de ses parents dans un tremblement de terre, tente de survivre dans une décharge. Un jour, au milieu des détritus, il découvre une bouteille qui contient un message l'invitant à rejoindre le pays des adoptés. Il entreprend alors le périlleux voyage vers cette contrée, qui lui fait rencontrer bien des imprévus et obstacles. Il croisera la route de Martin le vieux marin, des frères Fripon, la jeune fille Zia et un mystérieux mais bienveillant Semeur d’espoir. « "Pierre et sa montgolfière", c'est une sorte de quête vers sa propre destinée, le voyage retour vers Dieu notre père, amené avec une sorte de parabole. Une parabole ; c'est un récit, une histoire qui renferme une vérité cachée. Ici, la vérité, c'est qu'au fond on est tous orphelins sur cette terre, tant qu’on n’a pas découvert notre Créateur. Le projet est donc une façon originale de transmettre le message biblique à tous. J'avais des tas de mélodies de musique qui me tournaient dans la tête » raconte Serge Hub. « Et j'ai compris assez vite que "Pierre et sa montgolfière" devait prendre la forme d’un conte musical. La musique à cette faculté de nous transmettre les émotions des personnages. Ce petit bonhomme en quête d’un avenir meilleur nous fait vibrer lorsqu’il partage ses peines mais aussi ses espoirs. »  Alors, est ce que le jeune garçon parviendra au bout de sa quête d’espérance. Je vous laisse découvrir cela en lisant et en écoutant le livre cd disponible aux Editions Scriptura, ou en vous rendant à l’un des prochains spectacles en live prévu pour ce printemps. La tranche d'âge visée est celle des 6 /10 ans, mais les plus petits et les plus grands apprécieront certainement. Je vous le garantis ! A très bientôt ! Liens : https://histoiresmusicales.com/blog/les-histoires-et-les-contes-musicaux-pour-enfant/#conte-musical-la-rencontre Interview Serge Hub https://www.radioomega.fr/podcast-om94898f Editions Scriptura https://www.editions-scriptura.com/livre/pierre-et-sa-montgolfiere/ ... lire la suite
Emission du 27/03/2023
Emission du 20/03/2023
Emission du 13/03/2023
Emission du 27/02/2023
Né en pleine ségrégation raciale, il reste encore aujourd’hui la référence du gospel dans le monde. Du jour, il y a fort longtemps, où Mme Roosevelt les a invités à venir chanter à la Maison-Blanche, puis lorsque le gouvernement américain en a fait des ambassadeurs de bonne volonté, le Golden Gate Quartet demeure l’un des emblèmes principaux de la musique religieuse afro-américaine.  Le gospel est une aventure humaine profonde. Et cette musique est le fondement même de la musique moderne. Elle est au carrefour d’autres rythmes : le blues, le jazz, la soul, le rock est quelque part le rap, on ne se doute pas à quel point. Dans les plantations, par peur des représailles des oppresseurs blancs, les esclaves chantaient, parfois, mais le plus souvent « parlaient en rythme » leurs mélopées d’espoir. Ensemble vocal américain de gospel et de negro spirituals, le Golden Gate Quartet, a été fondé par quatre étudiants à Norfolk aux États-Unis en 1934 sous le nom, au départ, de Golden Gates Jubilee Singers. En 1937, ils enregistrent dans une chambre d'hôtel, le morceau « Gospel Train » sur un 78 tour, l’ancêtre du vinyle. Dès sa constitution, le groupe se produit dans les églises, intervient sur les chaînes de radios locales, adoptant certaines des prouesses vocales des Mills Brothers telles que l’imitation par la voix des instruments de musique. Sans nier l’influence de cette formation célèbre de cette époque dans le registre pop jazz, certains titres développés par le Golden Gate démontrent que, nourris du style de leurs aînés, ils l’ont déjà amélioré en ajoutant leur propre originalité : la mise en musique et en chanson d’une histoire vécue avec un formidable et inépuisable réservoir : celui des récits bibliques. Peu de temps après, l'ensemble est engagé pour se produire au Café Society, à New York, le premier club de jazz à pratiquer l’intégration raciale. C'est là qu'ils sont remarqués en 1940 par Eleanor Roosevelt qui les invite à se produire en 1941 à Washington pour l'investiture de son mari de président. Ils sont ainsi les premiers chanteurs noirs à se produire à la Maison-Blanche dans un pays alors en pleine ségrégation. Plus tard, renommé Golden Gate Quartet, le groupe exporte le gospel en Europe et décide de s’installer à Paris en 1959. L’année suivante, il passe au Casino de Paris avec Line Renaud, où dans la salle, se trouve Elvis Presley, venu spécialement d'Allemagne les écouter lors d'une permission. Depuis la première date à l'Olympia en 1955, le Golden Gate a connu une vraie histoire d'amour avec la France. « On a chanté avec Sacha Distel, Henri Salvador, Dick Rivers, Michel Jonasz...et c'est incroyable d'être toujours là », avoue Paul Brembly. « C'est crucial pour nous de continuer à faire passer notre message de paix, de foi et de respect des différences. » Clyde Wright dans le groupe depuis 1954 et Paul Brembly depuis 1971 assurent une direction artistique rigoureuse dans le respect et l’authenticité d’une musique inspirée par un peuple qui revendique ses racines et ses espoirs par des chants traditionnels. Accompagnés souvent par un trio de fidèles musiciens, ils explorent toutes les possibilités vocales, du chant murmuré à la voix devenue instrument en préservant toujours une connivence avec le public qui rend le Gate si apprécié lors de chacune de ses prestations. Le quartet s’est produit dans près d’une centaine de pays à travers le monde sans que jamais ne s’éteigne la flamme, et qui se transmet inexorablement en dépit des inévitables changements de chanteurs qui évoluent dans le groupe. En annonçant en janvier 2007 qu'il souhaitait quitter la scène définitivement, le Golden Gate Quartet avait entamé une longue tournée d'adieu mondiale. Mais c’est bien contre toute attente qu’il sortit un nouvel album en 2010 : « Incredible ». 80 ans après avoir surgi dans le vieux sud de la ségrégation, il illustre encore sa vitalité créative en publiant en 2014 l’album événement dont le titre : « The Golden Gate Quartet 80 Years », est à la mesure du sens de l'innovation dont il a toujours fait preuve. « Depuis bientôt 9 décennies, nous faisons de la musique spirituelle qui nous invite à nous rapprocher de Dieu », souligne le leader actuel du groupe, Paul Brembly, lui-même neveu d'un des fondateurs du Quartet. « C'est notre musique classique à nous, ce sont nos racines. Il y a d'abord eu le negrospiritual, ensuite le gospel, le jazz, le blues, et le R&B, et c'est donc tout un spectre musical qui est regroupé ». Habitué des festivals de jazz renommé comme Jazz à Vienne, le Golden Gate Quartet chante encore les jours meilleurs, inspirés par une foi en Dieu indéfectible. En 2019, est sorti un nouvel album intitulé « Music is avec 3 ??? » Il est une réflexion sur l’avenir d’une formation vocale historique confrontée, au fil des décennies, aux soubresauts musicaux et aux aspirations d’un public en constante évolution. Si un groupe légendaire comme le Golden Gate Quartet ne peut traverser le temps ni braver les modes sans quelques mouvances, le style, le son et surtout l’esprit des « Gates » est, lui, resté totalement intact. The Golden Gate Quartet - Shadrack Liens : The Golden Gate Quartet - Nobody knows the trouble I've seen https://youtu.be/vtWQ9Mgi084 The Golden Gate Quartet - Shadrack https://youtu.be/3R0Vmyi0IJ0 https://www.musiquesdumonde.fr/THE-GOLDEN-GATE-QUARTET,1547 ... lire la suite
Emission du 19/02/2023
Vous avez sans doute déjà vu ou entendu parler du langage des signes, à la télé sur la chaîne public sénat notamment ou de manière plus confidentielle dans une réunion. Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'il existe une transcription musicale en langue des signes. Voici plusieurs mois j'ai abordé le sujet du chansigne ou langage des signes dans la musique et le chant. À l'occasion d'une chronique présentant le groupe gospel Solideo qui a intégré ce paramètre dans ses concerts, j'avais évoqué en quelques lignes cette discipline où méthode qui se développe de plus en plus lors d'événements culturels, favorisés en cela par la loi du handicap de février 2005. Celle-ci avait apporté une reconnaissance officielle de la langue des signes française comme une  langue à part entière. Depuis cet acte fondateur, les sourds français connaissent une meilleure accessibilité aux services publics et sociaux, aux médias et à la culture. A cette époque, j'étais absolument ignorant de cette activité qui présente tellement d'intérêt et d'avancées pour les personnes sourdes et malentendantes. Piqué alors par la curiosité, j'ai procédé à quelques recherches sur ce sujet et, bien aidé par un article dense, précis et riche de la revue Omagazine, il ne m'a pas fallu beaucoup plus de raisons pour présenter cette affaire dans une chronique. « Bien qu’on n’ait pas identifié tous les véritables créateurs, la langue des signes a toujours existé depuis la naissance de l’humanité. En revanche, cette pratique gestuelle n’est pas universelle puisque chaque pays possède sa propre langue : une interprétation, une grammaire et un vocabulaire. D’ailleurs, elle est reconnue comme une langue à part entière par la loi et dans la constitution dans certaines nations. Par exemple, aux États-Unis, on pratique l’American Sign Language, l’ASL. Au Brésil, on utilise la Língua de Sinais Brasileira ou LBS et la Deutsche Gebärdensprache en Allemagne. Chez nous, la langue des signes française ou LSF, est mise en valeur en 1771 par le grand travail de l’abbé de l’Épée, précurseur de l’enseignement de la langue gestuelle. Comme dans l’expression vocale, la communication gestuelle est propre à un pays ou à une communauté vis-à-vis de son histoire ou même de sa conception linguistique. »   Voici encore quelques éléments d'information supplémentaires que j'ai gardé pour nous aujourd'hui dans un aspect plus technique. Je cite encore Omagazine: « Ce travail d’interprétation, de traduction est aussi un processus de création lorsque le corps se met en mouvement, expressif mais silencieux, pour chanter ! Le chansigne est donc l’art d’interpréter ou de traduire la musique avec des gestes corporels. Cette forme d’expression permet de faire ressentir le rythme et les vibrations d’une chanson auprès des personnes sourdes ou malentendantes. Suivant la tonalité et le style de jeu d’une chanson, l’interprète des signes doit non seulement mettre en valeur la dimension sonore, mais aussi celle visuelle. Le chansigne s’apparente à une danse. Pour ressentir l’ambiance musicale, l’initiative chorégraphique va être prise en compte. Traduire en signes c’est bien, mais le transcrire par une sensibilité musicale devant les spectateurs, c’est mieux. Effectivement, le chansigneur construit son travail scénique par l’émotion gestuelle du visage et du corps en fonction du texte proposé et de la fréquence, aiguë ou grave, du morceau. Que l'on soit sourd ou entendant, tout le monde peut pratiquer cette forme d’expression en respectant l’identité de cette langue culturelle. » Pour conclure et en fin de compte, il apparaît que chanter en langue des signes se traduit par une syntaxe gestuelle qui peut interpréter un rythme et les paroles d’une chanson. Dans la musique, il n’est donc pas obligatoire d’avoir une voix. Les mains et le corps sont de très bons outils musicaux. D’ailleurs, on peut prendre l’exemple du rappeur français d'origine camerounaise Ichon qui a sorti récemment en 2020 son clip poétique « Litanie » en langage des signes. Lors d’un concert d’Eminem en 2018, une interprète hors du commun a fait le buzz aux Etats-Unis. Cette jeune femme dont le métier est de traduire des paroles en langues des signes s'est spécialisée dans la traduction de chansons de rap, caractérisées par un débit de parole très élevé. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux ces interprètes du chansigne venant de la culture sourde à s’investir dans cet exercice. Découverte d’un vaste territoire musical mis en lumière par les signes. Liens : https://omagazine.fr/le-chansigne-ou-la-musique-en-langue-de-signes/ ... lire la suite
Emission du 13/02/2023
Emission du 06/02/2023
"Je n'aime pas le jazz mais ça j'aime bien" : peut-être connaissez-vous ce concept fort qui propose en deux volumes une initiation au jazz // avec / une compilation idéale en plusieurs CD, réunissant environ 120 titres, les plus marquants et les moins 'prise de tête' entre guillemets, par quelques-uns des interprètes les plus connus que cette musique nous a donnés. Dans ce catalogue précieux et varié édité par le label Sony et illustré par des dessins de Sampé figure « Take five », un titre instrumental de 2mn56 du Dave Brubeck Quartet. C’est avec ce morceau d’anthologie que nous bouclons notre série sur le jazz : ce genre musical né aux Etats Unis au début du précédent millénaire, combinaison et croisements de musique ouest-africaine et européenne. Donc ! Pas question aujourd’hui de nous attarder sur les bases et les caractéristiques de l’harmonie jazz : les intervalles, la construction et le chiffrage des accords, les gammes utilisées pour l’improvisation, les blue notes*, et la syncope par exemple.  Mettons cela de côté et contentons-nous de tendre l'oreille, à l'écoute et à la découverte peut être pour certains, d'un standard incontournable de ce style. « Take five » est une pièce instrumentale dont l’air se sifflote avec aisance. Ce morceau repris par de nombreux interprètes a obtenu un succès international, bien au-delà du périmètre restreint du jazz. Et presque tout le monde a déjà entendu cette mélodie au moins une fois dans sa vie. Le titre vient probablement d'un jeu de mot sur l'expression anglaise « Take five », qui peut signifier « Pause de cinq minutes ». En 1961, Dave Brubeck déclara au critique et animateur Ralph Gleason dans l'émission télévisée californienne Jazz Casual ; que le jazz avait perdu certaines de ses qualités audacieuses. Il affirmait que celui-ci ne défiait plus le public de manière rythmique comme il l'avait fait à ses débuts. "Il est temps que les musiciens de jazz reprennent leur rôle initial d'entraîner le public dans un rythme plus aventureux", déclarait-il. Brubeck avait donc l’intention, avec ses musiciens, de secouer un peu les choses. Et c'est exactement ce qu'il a fait avec la chanson « Take five » et plus globalement avec l'album « Time out » qui se voulait novateur à l’époque, grâce à une expérimentation de signatures rythmiques inhabituelles dans le jazz. « Take five » était la troisième plage sur cet album d’un peu plus de 38mn avec 7 morceaux, enregistré en 1959. C'était l'année où Miles Davis et Gil Evans ont initié le public de jazz à la musique modale, avec l'album historique « Kind of blue » alors que John Coltrane sortait l’immense « Giant steps ». Beaucoup de nouveautés se produisaient dans le jazz à cette époque, mais rythmiquement, la musique était encore jouée principalement en quatre temps. Brubeck s'est toujours intéressé à la polyrythmie et à la polytonalité. Des notions qui animent la musique africaine mais qui sont aussi étroitement liées au classique. Columbia, le label du célèbre pianiste n'était pas au courant de ses projets de bousculer la norme d’alors. Quand il leur a finalement fait part de ce sur quoi il travaillait, le service marketing est devenu nerveux à l'idée de sortir l'album. Ils voulaient des classiques de Broadway, des airs standard et des chansons d'amour. L’album est sorti en 1960, mais uniquement parce que le président de Columbia, Goddard Lieberson, est intervenu. Celui-ci aimait vraiment beaucoup ce que faisait Brubeck. Ainsi, au lieu de retravailler des standards de jazz ou des airs du moment, il y avait « Blue rondo à la Turk », une chanson en 9/8, ainsi que « Pick up sticks », « Strange meadow lark » et « Take five » qui était un ajout de dernière minute. Une grande partie de l'album était sur le point d'être finalisé lorsque Brubeck a décidé d'ajouter cette mélodie jouée sur un rythme à cinq temps ; soit 5 noires par mesure, ou 5/4, rythme rarissime dans le jazz des années 1950, et dans la musique en général. "Dave avait l'habitude de me présenter tout le temps pour le solo de batterie", explique le batteur Joe Morello. "Alors je partais en 5/4. C'est comme ça que tout a commencé. Puis j'ai demandé à Dave : toi qui es le compositeur du groupe, pourquoi n'écrirais-tu pas une chanson complète avec cette base rythmique ? Finalement, c’est Desmond qui a dit : je vais le faire !" Morello faisait référence au saxophoniste alto Paul Desmond, qui a joué pour la première fois avec Brubeck à la fin des années 1940 avant de rejoindre son trio en 1951 pour en devenir une pièce maîtresse. Desmond est crédité d'avoir composé « Take five », mais l’ensemble et le résultat final était un projet de groupe, avec Desmond fournissant deux idées principales, deux thèmes mis ensemble que Brubeck a mis en forme. "Nous répétons le premier thème, puis nous progressons vers ce que nous appelons un pont, pour revenir au premier thème, et improvisons ensuite sur le changement d'accord en Mi bémol mineur. On ajoute un solo de batterie et le tour est joué." Le quatuor a enregistré la mélodie en deux prises, et quand cela a été fait, Paul Desmond a pensé que la pièce était juste bonne à jeter. « Take five » est devenu la face A d'un disque 45 tours, uniquement parce que l'autre succès de l’album "Blue rondo à la Turk" était un titre trop long pour que les disc-jockeys puissent le passer à l'antenne. « Take five » qui demeure à ce jour un des singles de jazz le plus vendu de tous les temps a donné naissance depuis à un certain nombre de compositions de jazz en cinq-quatre temps écrites par de nombreux musiciens. C'est un standard de jazz à part entière qui resta une condition requise pour Dave Brubeck chaque fois qu'il jouait en live. La version en public instrumentale et vocale que nous allons écouter maintenant va nous permettre d’apprécier une belle association artistique, un peu éloignée de l’originale. Avec ce « Take five live » qui est un album en public de 1962 enregistré à New York, la chanteuse de jazz vocal américaine Carmen McRae est accompagnée au piano par Dave Brubeck et un très discret saxophone. « Ne veux-tu pas t'arrêter et prendre un peu de temps avec moi » : chante Carmen McRae. « Just take five ! Prends juste cinq minutes. Arrête ta journée bien remplie ! Et prends le temps de voir si j’existe ! » Il est indéniable que le jazz fait partie intégrante du monde moderne et qu’aujourd’hui, il est universellement répandu. On ne peut plus le considérer comme une simple mode. C’est une musique qui s’écoute. Réservé il y a cinquante ans à une élite d’initiés, à la ferveur jalouse, le jazz a conquis un public immense. Cette forme musicale provoque souvent chez l’amateur le même genre de délectation qu’un morceau classique. Que d’autres fibres soient atteintes est évident, mais le connaisseur goûte la valeur d’une improvisation, ou d’une harmonie, aussi bien en écoutant Miles Davis que Bartok. « Take five ». Il est maintenant temps de prendre les 5 mn requises pour écouter ça ! Dave Brubeck & Carmen McRae - Take five 1961 *Dans le jazz ou le blues, la note bleue est une note jouée ou chantée avec un léger abaissement, d'un demi-ton au maximum, et qui donne sa couleur musicale au blues, note reprise plus tard par le jazz. Liens : Dave Brubeck & Carmen McRae - Take five (1961) https://youtu.be/3qIwH5Kt7xw... lire la suite
Emission du 30/01/2023
Nous poursuivons notre série en 5 volets sur le jazz, un genre musical né il y a un peu plus d’un siècle. Après deux premiers chapitres qui nous ont permis de mieux en cerner les origines. Et après un portrait rétrospectif de Nat King Cole la semaine passée, focus cette semaine sur le musicien de jazz fusion américain Kirk Whalum. Il n’est sans doute pas le plus illustre, mais en demeurant un de ses plus fidèles et dévoués représentants, il fait honneur à un style de musique qui n’appartient pas qu’aux initiés. Si Kirk Whalum, qui est né le 11 juillet 1958 à Memphis, dans le Tennessee aux États-Unis, n’est finalement qu’un détail de l’histoire, ce saxophoniste ténor a su gagner les galons qui font de lui aujourd’hui une de ces grandes figures du jazz. En 1983, Kirk Whalum attire l'attention du claviériste, arrangeur et producteur de jazz américain Bob James qui l'invite 2 ans plus tard à jouer sur son album « Twelve ». Le style musical décontracté et nonchalant du saxophoniste devient rapidement sa marque de fabrique et poussent des artistes comme Quincy Jones, Whitney Houston ou Barbra Streisand à vouloir travailler avec lui. C’est ainsi que depuis la deuxième moitié des années 1980, Whalum se fait définitivement un nom en tant que musicien de scène et de studio, jouant sur les albums d'une grande variété d'artistes, notamment ceux de Larry Carlton, Luther Vandross, Al Jarreau ou encore Jean-Michel Jarre, lors d’un concert à Houston, en hommage aux astronautes disparus tragiquement dans l'explosion de la navette spatiale Challenger. C'est aussi à lui que l'on doit le solo de saxophone sur la très célèbre ballade de Whitney Houston, « I will always love you » dans le film Bodyguard. Il signe à ce jour plus d’une vingtaine d’albums solos dont la magnifique série « The gospel according to jazz  - Chapter I, II , III and IV». En français : le gospel qui s’accorde avec le jazz chapitre 1,2,3 et 4 ; un projet qui s’est étalé sur 17 ans, de 1998 à 2015. Il anime également une émission sur le thème de la foi : « The Bible in your ear », littéralement la bible dans ton oreille que je pourrais traduire aussi par la bible dans le creux de ton oreille ou à l’écoute de la bible. Dans ces programmes assez originaux, il lit des passages de la Bible et joue du saxophone. Mais pas en même temps, je vous rassure. Les 4 albums de « The gospel according to jazz » sont tous des enregistrements en live avec un niveau exceptionnel de qualité et d’interprétation. Figuraient alors dans le personnel invité, entre autres : George Duke au clavier, les guitaristes Norman Brown et Paul Jackson Jr, Lenny Castro aux percussions, ou encore Tata Vega et Lalah Hathaway pour le chant. La liste est longue comme un bras. L’une de ces productions, le chapitre III, enregistré le 13 octobre 2007, au temple de l'église presbytérienne Reid AME à Washington DC, devant 3000 personnes, se veut une occasion d’apporter un message d’espoir, de foi et d’encouragement. Il a été enregistré en direct par trois générations de la famille Whalum : oncle, neveux, cousins, frère et fils de Kirk Whalum, accompagnés de quelques noms renommés dans le jazz, le gospel et rythm&blues. Ce « Gospel according to jazz : chapitre III » arrive dix ans après le premier. Je l’avais présenté à l’époque ici même sur cette antenne. L’émotion est assez forte, et il n’échappera à personne qu’une somme imposante de travail aura été nécessaire pour exprimer autant de talent et de virtuosité. Quant à l’inspiration, elle vient tout droit du gospel, d’où l’appellation pour ce registre musical particulier de gospel jazz qui permet d’incorporer des éléments relatifs à la foi dans des thèmes musicaux purement jazz. Cela se traduit par des arrangements gospel mettant en valeurs les voix solistes et les chœurs avec des contenus pour les textes issus d’expériences vécues et de passages bibliques qui ne sont pas sans rappeler l’esprit originels des gospel songs et negro spirituals. Tout cela dans une grande variété d’influences sonores et ethniques. A ce propos, Kirk Whalum expliquait que les styles de célébration qui nous ont été transmis au départ par des ancêtres européens ne sont en aucune façon le seul niveau référence. L’Afrique, l'Amérique du Sud, les Caraïbes, l'Asie … Si énormes et vastes sont les sources d’inspiration pour construire et apporter une musique de célébration pour Dieu. Dans la chanson intitulée « Because you loved me », on retrouve encore cette élévation et dimension spirituelle, une démarche personnelle recherchée par Kirk Whalum et partagée par les musiciens qui l’entouraient. « Cet arrangement m’a été donné par mes amis proches en Angleterre, James McMillan et Peter Murray », raconte Whalum. « La chanson, enregistrée par Céline Dion, est une de mes préférées depuis longtemps. J’ai toujours pensé qu’elle figurait dans la catégorie des chansons qui sont « plus évangéliques que beaucoup de chansons évangéliques ! » Le message est profondément simple : « Je suis tout ce que je suis parce que tu m’aimes. » Un message qui va à la fois horizontalement et verticalement, à la fois pour Dieu et pour ceux qui nous ont aimés d’une manière authentique permettant d’édifier une base solide sur laquelle nous pouvons nous tenir. » Les paroles disent ceci : « Tu étais ma force quand j'étais faible. Tu étais ma voix quand je ne pouvais pas parler. Tu étais mes yeux quand je ne pouvais pas voir. Tu m'as donné la foi. Parce que tu as cru que je suis tout ce que je suis, because you loved me, parce que tu m'as aimé. Une lumière a percé dans la nuit faisant briller ton amour dans ma vie Tu es mon inspiration. Mon monde est meilleur grâce à toi ! » Toujours dans ce troisième album de la série « Gospel according to jazz » sorti en 2010, le saxophoniste avait choisi « The thrill is gone » une chanson issu du répertoire blues que l’on pourrait traduire par "L’effroi est parti", écrite par Rick Darnell et Roy Hawkins en 1951 et popularisée par BB.King en 1970. Il existe aussi une version soul remarquable de Frankie Beverly avec le groupe Maze. Elle correspond à une période et l’expérience vécue par Kirk lui-même, ayant été délivré d'habitudes et de dépendances diverses, mais aussi à cause de plusieurs histoires dont il avait entendu parler ou été témoin. En relation avec cela, Kirk Whalum cite ces quelques mots de l’évangile de Jean : « "Si le Christ vous affranchit vous serez réellement libre." Il n'y a rien chez l'homme d’aussi stupéfiant et génial, que de vivre ce genre de libération » souligne le musicien, « lorsque la lumière s’impose dans notre existence après des années de ténèbres et que tous les mensonges et la condamnation accumulée sur nous // disparaissent comme la brume. C’est cette célébration de victoire qu’il faut entendre dans « The thrill is gone ». La semaine prochaine, changement de cadre et de style avec un focus sur un standard incontournable dans le jazz ; le morceau « Take five » du Dave Brubeck Quartet. Ce sera notre dernier volet de cette série. Kirk Whalum - The thrill is gone Liens: Kirk Whalum - The thrill is gone https://youtu.be/5Kv4BIoheNE Kirk Whalum - Thy Kingdom Come https://youtu.be/aLy2GjVOfPk ... lire la suite
Emission du 23/01/2023
Et nous poursuivons notre quête de vérité et de belles histoires à propos du jazz commencé il y a deux semaines. 3° volet de ce jour avec une des figures emblématiques dans le genre : le crooner Nat King Cole. « Unforgettable, that's what you are. Inoubliable, c'est ce que tu es Inoubliable que tu sois loin ou proche. Comme une chanson d'amour qui s'accroche à moi. Comme le fait de penser à toi ne me rend pas indifférent, jamais quelqu'un avant n'a fait autant. » Qui mieux que Nat King Cole a su le premier transcrire l’émotion de ce titre resté indémodable ? " Unforgettable " est une chanson écrite par Irving Gordon et publiée en 1951. La version la plus populaire de ce titre a été enregistrée par Nat King Cole la même année à partir de l’album du même nom, avec un arrangement de Nelson Riddle. Sur le très intéressant blog de Frederic Grolleau, l’artiste noir américain nous est présenté ainsi : « À l’âge d’or où chanter se disait aussi 'crooner', Nat King Cole marqua à jamais l’histoire du jazz vocal de son élégante empreinte. Ils étaient peu à s’aventurer avec son aisance sur les chemins subtils du chant soufflé à l’oreille comme dans « Funny », « Smile » ou « Mona Lisa ». Un demi-siècle plus tard, Nat Cole est indispensable. Mieux encore : Unforgettable ! Inoubliable. » Fin de citation Dans le genre crooner jazz, parmi les plus illustres qui ont marqué l'histoire de cette musique aux États-Unis, particulièrement dans la seconde moitié du 20° siècle, il y a Frank Sinatra bien sûr, Tony Bennett, Dean Martin ou encore Sammy Davis Jr. Mais impossible de ne pas évoquer celui qui a inspiré sans doute tous les autres : Nat King Cole. Chanteur, pianiste, producteur de musique, Nathaniel Adam Coles dit Nat King Cole a enregistré plus de 100 chansons. Il a aussi vécu l’histoire de l’Amérique à lui tout seul : ségrégation, cinéma, show télé, activisme politique. Né le 17 mars 1919 en Alabama aux Etats-Unis et fils d’un pasteur d’une église baptiste, Cole est élevé dans une famille croyante. Sa mère qui dirige alors le chœur lui apprend à jouer de l’orgue. Il enchaîne avec le piano dès 12 ans, étudiant le jazz, le gospel mais aussi la musique classique européenne. Inspiré par le pionnier Earl Hines, Nat encore adolescent commence à se produire avec son frère Eddie à la basse. En 1937, il s’installe à Los Angeles et forment le Nat King Cole Trio avec le guitariste Oscar Moore, le bassiste Wesley Prince et lui-même au piano : une nouveauté à une époque où les big band sont très à la mode. Le groupe rencontre un franc succès et sera vite sollicité par le label Decca puis Capitol. C’est dans cette même période que Nat débute sa carrière de chanteur avec la sortie de son amusant single « Straighten up and fly high » en 1943. D’abord fidèle au style jazz et après que sa carrière soit réellement lancée, Nat King Cole enregistre par la suite des morceaux plus orientés pop à destination du grand public. Parmi ses titres à succès on peut citer quelques références phare « Unforgettable », « Too young » et « L-O-V-E ». En 1956, il est le premier afro-américain à présenter une émission de télé dans une Amérique encore ravagée par le racisme. Nat King Cole a d’ailleurs toujours refusé de donner des concerts dans des salles où la ségrégation était présente. Fin des années 50, début des années 60, il enregistre ses derniers succès et fait ses premiers pas au cinéma. Le 15 février 1965, il meurt des suites d’un cancer du poumon à Santa Monica en Californie. En 2009, une dizaine d’artistes rendent hommage au crooner sur « Re generations », une compilation des meilleurs titres du chanteur repris et remasterisés. Suivront plusieurs initiatives de ce genre qui reprendront les + grandes chansons du musicien : Marvin Gaye et Oscar Peterson en 1965, Georges Benson en 2013 et plus récemment : Gregory Porter en 2017. Et puis, impossible de ne pas mentionner l’hommage en janvier 1992 de Natalie Cole, la fille du crooner, avec l’album « Still unforgettable live » qui avait inclus 2 duos virtuels avec son père, enregistré lors d’un magnifique concert au Civic Auditorium de Pasadena en Californie. L’institution Billboard avait alors commenté : « Grâce à la magie de la technologie numérique, un duo père et fille sur cette chanson intemporelle qui se gonfle d'une orchestration luxuriante et d'harmonies émouvantes. » Nat King Cole n’a que 45 ans lorsqu’il s’éteint le 15 février 1965. Le chanteur disparaît au sommet de sa carrière et, aujourd’hui encore, il compte parmi les références de la musique américaine. Natalie Cole & Nat King Cole - Unforgettable Liens: Natalie Cole & Nat King Cole - Unforgettable https://youtu.be/nCIfzivMs1s http://www.lagazettedhector.fr/nat-king-cole/ http://www.fredericgrolleau.com/2019/11/nat-king-cole-unforgettable-1951.html ... lire la suite
Emission du 16/01/2023
Où est né le jazz ? Un très bon et court article du jazz observer en donne une assez bonne réponse. Le jazz est né à la Nouvelle-Orléans dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ville portuaire, elle était peuplée de gens venant de partout, qui partageaient leur culture et leur musique. De la musique du monde entier pouvait donc être entendue dans les rues de la capitale de la Louisiane. C’était également l'un des seuls endroits en Amérique qui permettait aux esclaves de posséder des tambours. L'Afrique de l'Ouest, berceau et terre d’origine de nombreux esclaves, abritait de riches traditions musicales qui se sont perpétuées dans les plantations. Lorsque l'esclavage a été aboli et que la guerre civile américaine a pris fin en 1865, de nombreux anciens esclaves ont trouvé des emplois de musiciens, les mettant en contact avec d'autres styles musicaux. Le jazz est né dans ce nouveau monde d'émancipation et de liberté, stimulant un esprit d'expérimentation et d'expression qui sera l'élément clé de ce style. Le jazz est souvent pensé comme étant fondé sur les traditions musicales d'Afrique de l'Ouest avec le rythme, le feeling, le blues et d'Europe, avec ses accords harmoniques et sa riche variété d'instruments. Mais il est intéressant de noter que le jazz ancien incorporait également des hymnes d'église, des chants d'esclaves, des chants issus de la campagne et un rythme de style cubain. Cependant, celui-ci n'a pas connu de grande percée avant les années 1890, lorsque le « Ragtime », un précurseur du jazz, a commencé à attirer l'oreille des Américains blancs. Le plus célèbre des artistes de l'époque était Scott Joplin, un texan noir américain qui composa 44 pièces originales dans ce style jusqu’à sa mort en 1917. C'est à cette époque que d'autres artistes commencèrent à ajouter de l'improvisation au son, une composante cruciale de ce qui allait devenir le jazz moderne. L'ère du jazz a vraiment connu un essor important dans les années 1920 lorsque la musique est devenue populaire aux États-Unis et en Europe. Les années folles avec la prohibition, les bars clandestins, et un grand intérêt pour la musique ont propulsé le jazz dans le courant dominant et ont fait du jour au lendemain le succès de musiciens noirs tels que Louis Armstrong, Duke Ellington et Count Basie. L'ère du jazz a culminé avec le concert historique de Benny Goodman en 1938 dans la salle mythique du Carnegie Hall, réunissant des musiciens de diverses origines ethniques. À ce stade, le jazz des années 1920 et 30 commençait déjà à céder du terrain au phénomène du Big Band, même si des musiciens comme Ellington et Armstrong continueront à développer le jazz dans un forme plus classique jusqu'à leur mort. Cette domination du jazz a culminé jusqu’à la crise économique ou Grande Dépression des années 30 dans le monde. C’est ainsi qu’il a continué d'évoluer en faisant surgir de nouveaux styles et sous-genres. Pour mieux appréhender ce style que beaucoup considèrent comme technique et plutôt confidentiel, il est bon maintenant de décoder quelques termes propres qui lui sont attachés. Le chorus est une improvisation sur une grille de séquence harmonique. L’improvisation est une démarche créative sur la séquence harmonique d’un thème. Le musicien peut laisser libre cours à son inspiration. Le pont est un passage, plus ou moins développé et long, servant de transition entre deux phrases ou deux sections d'une œuvre et qui permet de passer d’un thème à un autre. Le scat est une forme d'improvisation vocale où des onomatopées sont utilisées plutôt que des paroles. Citons Billy Holiday, Dizzy Gillespie ou encore Michel Jonasz. On a souvent dit que l'inventeur du scat ne serait autre que Louis Armstrong. L’Histoire raconte qu'un jour de 1926 alors qu'il avait fait tomber accidentellement les feuilles sur lesquelles se trouvaient les paroles de la chanson « Heebie jeebies », il aurait continué de chanter sans se démonter en remplaçant le texte par des onomatopées. Face à un genre de chant si déstructuré, il fallait bien trouver une légende crédible, et qui mieux que Louis Amstrong, grande figure du jazz s'il en est, pouvait apporter un tel crédit. Une section rythmique dans le jazz est un ensemble des instruments qui marquent le tempo. Généralement, on y retrouve la batterie et la contrebasse, parfois accompagnées par le piano ou la guitare. Le tempo c’est la cadence choisie pour jouer un thème : lent, médium-swing ou rapide. Enfin, le thème est une idée musicale, mélodique, harmonique ou rythmique sur laquelle on bâtit une composition. Cinq instruments emblématiques sont couramment associés au jazz : le saxophone, la trompette, le trombone, la clarinette et le piano mais il mobilise cependant d'autres instruments différents, comme la guitare, la batterie, et la contrebasse. De Jelly Roll Morton, King Oliver, Louis Armstrong et Sidney Bechet qui popularisèrent le jazz Nouvelle-Orléans à Miles Davis qui jouait un Jazz fusion bien différent du jazz traditionnel, en passant par Duke Ellington ou Candy Dulfer, le jazz s'est enrichi d'une multitude d'influences au cours du temps et reste encore aujourd'hui un style de musique interprété partout dans le monde. Enfin, pour conclure ce second volet, citons Louis Armstrong connu sous les surnoms de « Dippermouth » ou encore « Satchmo », qui a dit un jour pour illustrer la grande variété et richesse du jazz : "Si vous devez vous demandez ce qu'est le jazz, vous ne le saurez jamais." La semaine prochaine nous nous intéresserons plus en détail à l’histoire, la carrière et l’envergure d’une des belles figures de ce vaste genre musical qui nous occupe : Nat King Cole. Bing Crosby & Louis Armstrong - Now you has jazz Liens: Glenn Miller - In the mood https://youtu.be/aME0qvhZ37o Django Reinhardt - Nuages https://youtu.be/OvNPDdcaPzI Bing Crosby & Louis Armstrong - Now you has jazz from the film "High Society" (1956) https://youtu.be/26TIfLT-1Xk ... lire la suite
Emission du 09/01/2023
Emission du 02/01/2023
Moins d’un an après la sortie du volume 1, la compilation hommage « L’Héritage Goldman Vol 2 » est venu remplir les bacs des disquaires de l’hexagone un peu avant noël 2022. Disponible évidemment sur toutes les plateformes de téléchargement, cette affaire qui se prolonge a retenu une fois de plus mon attention, mais je ne suis pas certain qu’elle trouve ici son épilogue comme je le suggèrerai à la fin de ce billet. Si quelques protagonistes et jeunes pousses de la chanson françaises du projet de départ sont encore là, à l’instar d’un Nérac, Céphaz ou Lilian Renaud, il est intéressant de noter cette fois-ci, la présence de quelques noms plus chevronnés ou médiatisés comme Carla Bruni, Patricia Kass ou encore Céline Dion. Michael Jones enfile une fois de plus le rôle de maître de cérémonie, faisant admirablement le lien entre les deux générations en lice, en compagnie d’Erik Benzi, l’initiateur, producteur et arrangeur de cette seconde réalisation dont l’efficacité n’est plus à prouver. C’est lui qui avait été aux manettes des 4 derniers albums de l’homme en or. Les deux musiciens, amis de plus de quarante ans de Goldman, étaient donc les mieux placés pour s’aventurer sur ce terrain parfois glissant des reprises. Les arrangements classiques et gospels du précédent opus et celtique cette fois-ci ont été réalisés dans l’objectif de donner une véritable valeur ajoutée aux chansons, indispensable pour ne pas laisser dire que l’original était mieux. Qui ne connaît pas Jean-Jacques Goldman, né le 11 octobre 1951 dans le 19e arrondissement de Paris ? C’est un des artistes français le plus doué et complet de sa génération, également producteur pour d’autres, dans la variété et pop de la chanson française. Il a d'abord joué dans le groupe gospel des Red Mountain Gospellers, ce qui peut expliquer la couleur gospel de L’héritage Goldman Vol 1, puis avec The Phalanster, et enfin avec Taï Phong dans une veine rock progressif par certains côtés. Mais c'est principalement sa carrière solo qui lui a permis de s'imposer comme l'un des chanteurs les plus populaires de sa génération, souvent choisi comme personnalité préférée des français, et une référence non contestée à ce jour, en tant qu’auteur compositeur. Comme je l’avais annoncé au mois de janvier 2022, cette séquence hommage célébrant une œuvre intemporelle revêt une couleur plus celtique avec quelques incontournables de Jean Jacques Goldman : « En passant », « Né en 17 à Leidenstadt », « On ira » ou encore « La mémoire d’Abraham » que Céline Dion revisite dans une magnifique version remaniée aux sons des flûtes celtiques, présentes dans bien des titres tout comme les mandolines, cornemuses et violons fiddle. Mais comment se détermine le choix des chansons et des interprètes pour un tel projet ? Erik Benzi l’explique ainsi : « On a choisi les chansons potentielles de l'album en même temps que les interprètes dans le but de pouvoir mettre en valeur l'émotion de la chanson. Ça donne aussi une épaisseur supplémentaire à un artiste s'il peut interpréter plusieurs chansons plutôt qu'une seule. Lilian Renaud, par exemple, est un de ces précieux interprètes dans sa manière de s'approprier un texte tout en respectant le sens et l'essence de la chanson. C’est une voix rare, tout en justesse et en émotion. » Quant à la volonté et la nécessité de construire un 2° volume pour cet hommage à Jean-Jacques Goldman, il tenait au fait de constituer au minimum un réservoir d’une vingtaine de titres pour alimenter une tournée conséquente en France et en Suisse, avec comme point de départ l’Olympia et quelques dates parisiennes. Alors pourquoi une orientation celtique dans ce 2° volume ? Erik Benzi dans son clip promotionnel l’exprime avec 3 arguments : « Primo, le celtique c'est festif. Deuxio : les flûtes, la mandoline et le violon invitent à la rêverie, à l'émotion. Ça nous renvoie aux landes irlandaises, écossaises et bretonnes avec une ambiance et un enrobage parfait pour accompagner les balades de Goldman. Et puis, Jean-Jacques a toujours aimé la musique celtique. Il l’a quelquefois utilisé dans ses compositions », avec Dan Ar Braz par exemple. On peut estimer que les concerts et la tournée qui vont émailler les sorties de ces deux volumes de reprises déboucheront sur un album live. Pendant deux heures, un peu plus peut-être, les grands succès du chanteur inscrit au patrimoine de la culture Française seront revisités par Michaël Jones en tête, les musiciens originels qui ont accompagnés J.J Goldman, quelques choristes du Chœur Gospel de Paris, et les très belles voix de la scène française actuelle. On se doute que dans de telles circonstances et avec le programme proposé, l'ambiance de ces concerts conviendra aux fans de toujours et ceux de demain. Plus encore que dans le volume 1, cet « Héritage Goldman Vol2 », couleur celtique est surtout une belle occasion de réunir toutes les générations. // Lilian Renaud - C’est ta chance  Liens : L'Héritage Goldman volume 2 - Céline Dion https://youtu.be/BkVI3VX-6cI L'Héritage Goldman - Tournée 22/23 https://youtu.be/PbRVsBl4K6Y ... lire la suite
Emission du 01/01/2023
Emission du 12/12/2022
Une chronique sur Noël, c’est de saison, non ? Comme le dit assez bien Steven Jezo-Vannier dans son livre “Jingle Bells” - L'improbable histoire des chansons de noël, «…la bûche et le sapin, les chansons de Noël reviennent chaque année avec les mêmes refrains, pétris de bons sentiments. Avec quelques ingrédients magiques et un peu de marketing, elles ont conquis la planète, et même sauvé la carrière de Mariah Carey ! Leur répertoire abrite le pire et le plus kitsch de ce qui se fait en musique, mais aussi le meilleur et le plus inattendu. » Allez ! Quelques données et informations sur le sujet : savez-vous par exemple, quelle est la chanson de noël la plus vendue de l’Histoire, tous genres confondus ? Eh bien, c’est "White Christmas", « Noël blanc » en français, de Bing Crosby. Elle est diffusée sur les ondes en décembre 1942 suite à l’entrée en guerre des États-Unis et à l’attaque de Pearl Harbor. Et, bien au-delà de Noël, "White Christmas" va devenir dans cette période un hymne d’unité nationale et de réconfort pour le peuple américain. Je peux vous dire aussi que le plus ancien chant traditionnel de Noël français, ayant subsisté jusqu’à aujourd'hui est le cantique « Entre le bœuf et l’âne gris » qui remonterait au début du XVIe siècle. D’après une célèbre encyclopédie libre du net, les paroles de cette chanson font référence à la crèche où est né Jésus, et où figurent traditionnellement un âne et un bœuf. Selon les récits populaires, l'haleine des deux animaux aurait réchauffé le nouveau-né. La présence de l'âne et du bœuf dans la crèche doit vraisemblablement son origine au premier chapitre du livre du prophète Isaïe dans la bible : « Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne la crèche de son maître. » Enfin et pour l’anecdote, si vous êtes un inconditionnel de cet apparat de décembre, sachez que les boules du sapin de Noël étaient jadis comestibles. Et dans ce très lucratif et superficiel marché qu'est parfois la ritournelle de fin d'année, je vous propose de nous intéresser en particulier, à l'origine du chant « Les anges dans nos campagnes » : Moins ancien qu’« Entre le bœuf et l’âne gris », ce cantique est un traditionnel de Noël français très populaire remontant, semble-t-il, au XVI° siècle. Les noms des auteurs et compositeurs de la musique et des paroles du chant sont encore aujourd’hui incertains. Toutefois, il semblerait que l’air utilisé pour "Angels we have heard on high" « Les anges dans nos campagnes », qui s’appelait auparavant "Angels from the realms of glory", soit un chant de Noël du pays de Languedoc mais écrit par le poète écossais James Montgomery. Quelle bizarrerie, me direz-vous ! Ce que l’on sait presqu’avec certitude c’est que « Les anges dans nos campagnes » a été imprimé pour la première fois la veille de Noël 1816 dans le Sheffield Iris, un journal hebdomadaire consultable dans la ville de Sheffield au nord de l’Angleterre. Mais c’est seulement après une première réimpression en 1825 qu’il a commencé à être chanté dans les églises. Avant 1928, l’hymne a été diffusé sur une variété d’airs, comme le « Lewes » de John Randall, "Wildersmouth" ou " Feniton Court " par Edward Hopkins et le « Regent Square » d’Henry Smart. Aux États-Unis, c’est cet air qui a subsisté le plus couramment. Parfois, le refrain « Gloria in excelsis Deo » est chanté à la place des paroles originales de Montgomery : « Venez adorer le Christ le roi nouveau-né !» Au Royaume-Uni, cependant, l’hymne est chanté avec l’air français languedocien. La popularité de ce chant lui fera traverser les siècles. Le cantique évoque la recherche de la crèche par des bergers pendant la nuit de Noël et avait fait l’objet de nombreuses adaptations depuis le XVIIème siècle. Bien plus tard, en 1886, Léon Roques, alors organiste à l’église Saint Pierre de Chaillot à Paris recueille et transcrit un ensemble de 40 traditionnels de noël anciens dont le cantique intitulé « Les anges dans nos campagnes ». Le musicien en réalise une version pour piano et deux voix égales. Le refrain dit ceci : « Les anges dans nos campagnes ont entonné l'hymne des cieux. Et l'écho de nos montagnes redit ce chant mélodieux : gloria in excelsis Deo ! Gloria in excelsis Deo ! » ; 4 mots latins qui signifient : gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Alors conclusion : pourquoi les chants de noël ont-ils autant de succès et plus globalement pourquoi Noël est-elle une fête tant appréciée ? Certainement, parce qu’en cette période où les jours sont plus courts et où le froid se fait plus pressant et cinglant, ce temps de fête nous met du baume au cœur. Sans doute aussi que l’ambiance des fêtes de fin d’année apporte son lot de réconfort et de festivité ; entre la décoration du sapin de Noël, les bonhommes de neige, la préparation des cadeaux, l’ouverture des calendriers de l’Avent et les multiples sucreries et chocolats qu’on est alors en droit de déguster de manière quasi illimitée. Mais plus encore, « Le sens de Noël n’est dans les cadeaux, les bons repas et les illuminations que si la fête se vit dans un esprit de partage. » suggère l’abbé Hillewaert. En famille, avec les amis et puis aussi avec les laissés pour compte plus qu’accessoirement. Mais soyons aussi un peu spirituel, puisqu’après tout et à la base, ne l’oublions pas, noël est une fête chrétienne, au grand dam des adeptes de la cancel culture. À Noël, les chrétiens ne commémorent pas simplement la naissance de Jésus, un personnage historique qui a changé le monde, né dans la province romaine de Judée. Avec cette fête, nous rappelons quelque chose d’essentiel pour la foi chrétienne : en Jésus-Christ, Dieu se fait proche de tout homme et l’invite à avancer avec lui. Oui, noël c’est avant tout et surtout cela ! Merry Christmas ! Joyeux noël ! Sebastian Demrey & Jimmy Lahaie - Les anges dans nos campagnes Liens : Bing Crosby - White Christmas https://youtu.be/_3ZC45Q82pg MMK - Entre le bœuf et l'âne gris https://youtu.be/GSBmFhGOQsA Sebastian Demrey & Jimmy Lahaie - Les anges dans nos campagnes https://youtu.be/GUyD9410ru8 Glorious - Les anges dans nos campagnes https://youtu.be/Rs8rAWx_Mms ... lire la suite
Emission du 05/12/2022
Aujourd'hui, un crooner s'invite dans cette chronique musicale. Chanteur canadien d'origine italienne à la voix de velours, Michael Bublé propose "Higher", son onzième album. Sa voix de crooner a fait le tour du monde depuis bien longtemps et l'a propulsé très tôt sur le devant de la scène. Il est considéré par beaucoup comme étant l'un des dignes héritiers des chanteurs de jazz des années 50 et 60. Beaucoup le comparent, d'ailleurs, à Franck Sinatra ou encore à Dean Martin. Avec 20 ans de carrière et 75 millions d'albums vendus tout de même, ce nouvel opus présente l'intérêt, ou un possible désamour pour d'autres, de voir figurer pas mal de reprises. Il y a du Bob Dylan, du Sam Cooke et aussi une collaboration avec Paul McCartney qui a produit le standard "My Valentine". L’incontournable de Sam Cooke : "Bring it on home to me", sorti à l'origine en 1962, revu ici par Michael Bublé, est le témoin de cette culture musicale jazz et rhythm and blues, insufflée par le grand-père italien du chanteur. Il a grandi en écoutant sa collection de cd jazz et sur son site Internet, il souligne l'importance de cet homme dans ses goûts musicaux. « Mon grand-père était vraiment mon meilleur ami. C'est lui qui m'a ouvert au monde de la musique Jazz qui semble avoir disparu pendant ma génération. La première fois qu’il m'a fait écouter The Mills Brothers, quelque chose de magique s'est passé. Les paroles étaient tellement romantiques, si réelles… comme si la chanson avait été faite pour moi. Je voulais devenir chanteur et je savais que c'était cette musique là que j'avais envie de chanter. Il m'a apporté tout l'amour de cette musique. J’aurais tant souhaité lui faire voir ce que je suis, que son petit-fils est venu agrandir cette famille de crooners, en devenant l'un des Frankie, Dean, ou encore Tony Bennett d'aujourd'hui. Véritablement, cela aurait été encore plus extraordinaire pour moi. » "Mother" le 10° titre sur le cd est une chanson forte et poignante qui parle des mères et par conséquent de la sienne, un point d'ancrage qui a permis au chanteur de se construire. Une autre reprise : "You're the first, the last, my everything" de l'incomparable Barry White offre une lecture musicale nouvelle et très intéressante. « C'est une chanson qui représente la joie. Je la chante souvent à ma femme ou quand je veux apporter des moments de joie. » fait remarquer le chanteur. A la question d’une journaliste « Comment fait-on pour se protéger face à tant de succès ? »  Michael Bublé répond : « C'est une très bonne question. J'y arrive en ne me trompant jamais entre qui je suis et ce que je fais. Je suis avant tout un père, un mari et un fils. Juste un être humain qui adore la musique et qui, de temps en temps, met un costume, va exercer sa passion pour la musique devant quelques personnes qui sont assez sympas pour venir le voir. » Ailleurs et à propos de cette nouvelle production, il souligne : « Il y a plusieurs titres dans cet album comme "Smile", qui sont des chansons dans lesquelles j'ai vraiment eu envie de ramener de l'espoir pour ce monde. Quelque chose qui apporte du bonheur dans le regard des gens afin qu'ils puissent regarder positivement le futur et moins dans un climat de peur. » Mais parmi toute cette agitation médiatique liée au succès, quelque chose d'inattendu s'est produit. Michael Bublé a fait la promotion d'une application chrétienne. Oui, je dis bien : application chrétienne, pas application de Noël. Un outil média comme il en fleurit partout qui s’appelle Glorify, destiné à aider les chrétiens à vivre au quotidien leur foi, avec des lectures bibliques et réflexions quotidiennes, des prières et des rencontres. « Que vous soyez en studio, sur la route ou même en famille, il est incroyablement difficile de se ménager des moments de calme », ​​déclare Bublé. « La prière a été une partie si importante de ma vie. Cette application m’aide beaucoup à rester connecté avec Dieu. »  Dans une interview accordée en 2009, Bublé a révélé qu'il avait grandi catholique, dormait avec une Bible et priait tous les soirs. « Ma foi a évolué » dit-il « Je suis passé d'une religion organisée à quelque chose de beaucoup plus large : j'ai une relation avec Dieu. » L’événement qui l’a fait se tourner pleinement vers Jésus semble être la maladie dont a souffert son fils aîné. En 2016, Noah âgé de trois ans, a été diagnostiqué d’un cancer du foie très agressif. « Dans cette période difficile, nous nous en remettons à la volonté de Dieu. Nous ne demandons que vos prières et le respect de notre vie privée », avait partagé Bublé dans un post sur Facebook. « Nous avons une longue épreuve devant nous et espérons qu'avec le soutien de la famille, des amis et des fans du monde entier, nous gagnerons cette bataille, si Dieu le veut. » Un an plus tard, Bublé et son épouse Luisana, déclarèrent : « Nous remercions Dieu pour la force qu'il nous a donnée. Notre gratitude envers les médecins et soignants ne peut être exprimée en de simples mots. Nous tenons à remercier les milliers de personnes qui nous ont accompagnés par leurs prières et leurs bons vœux. »  Cette période douloureuse et incertaine a remis en perspective ce qui est important dans la vie du chanteur et ce qui ne l’est pas. « Tout mon être a changé, ma perception de la vie aussi. Je remercie Jésus de nous avoir soutenus et d’avoir protégé Noah dans cette épreuve dont l’issue a été favorable. » « Higher", le nouvel album de Michael Bublé est paru en mars 2022 sur le label Reprise Records. Avec ses 13 chansons, il a une signature pop jazz qui devrait en contenter plus d’un. Et à l’approche de noël, c’est une idée de cadeau très bienvenue ! Michael Bublé - Make you feel my love Liens : Michael Bublé - Make you feel my love (Cover Bob Dylan) https://youtu.be/46Zvy92vBBY Michael Buble - A nightingale sang in Berkeley Square https://youtu.be/x7NplprFAlo Michael Bublé - Bring it on home to me (Cover Sam Cooke) https://youtu.be/3l9l15mOxBQ Smile (Instrumental) https://youtu.be/uceDvH3Hezk Michael Bublé - Smile https://youtu.be/cyRO5xy74Pw ... lire la suite
Emission du 28/11/2022
Emission du 21/11/2022
Dans une période où les informations anxiogènes affluent de toutes parts, où trouver et capter des signaux positifs ? Une musique joyeuse, si elle ne soigne pas tous les maux, possède cette force de pouvoir embellir nos instants, dissiper nos soupirs ! Il y a de la place aujourd’hui pour ce standard, qui existe dans des centaines de versions, si ce n’est pas plus et ce, dans tous les styles. Une référence Gospel qui n’a jamais souffert de la concurrence d’un « Oh happy day » par exemple. « The hymn of joy », également appelé « Joyful, joyful we adore thee », en français : « Joyeusement, joyeusement, nous t'adorons », est un symbole, considéré à lui seul comme un hymne à la joie. Très souvent interprété dans les églises avec un orgue, « The hymn of joy » est un incontournable de ce genre, riche en spiritualité. Le texte, écrit par Henry Van Dyke en 1907, était initialement un poème qui s’est chanté sur la mélodie de l’Ode à la Joie, mouvement final de la Symphony n° 9 de Ludwig Van Beethoven qui fut aussi la dernière du compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand. Est-il besoin de rappeler qu’en 1972, le Conseil de l'Europe a fait du thème musical de l'« Ode à la joie » son hymne officiel. Pour la petite histoire, en 1992, la question des paroles est reléguée à une date ultérieure. Tellement reléguée qu’aujourd’hui encore, la version officielle de l’hymne européen est... sans texte. « Cet hymne sans paroles est censé évoquer, grâce au langage universel de la musique, les idéaux de liberté, de paix et de solidarité incarnés par l’Europe », peut-on lire sur le site de l’Union européenne. Pour écrire le texte de « Joyful, joyful », le poète Henry Van Dyke a avoué s’être inspiré des Monts Berkshire, situés à l’Ouest du Massachusetts et du Connecticut dans le nord-est des Etats-Unis. Il a également confié : « Ces vers sont de simples expressions des sentiments et désirs chrétiens dans le temps présent. C’est un hymne à la confiance, à la joie et à l’espoir. ». Ce cantique est d’ailleurs considéré par les hymnologues comme l’hymne aux expressions les plus joyeuses du répertoire gospel anglo saxon. Le chant, pas toujours excellemment repris, je trouve, dans les versions françaises, dit ceci : « Joyeusement, ou avec joie Seigneur, nous t'adorons, Dieu de gloire, Seigneur d'amour. Nos cœurs s'ouvrent tels des fleurs devant toi. Nous t’honorons comme celui qui tel un soleil là-haut dissipe les nuages de nos fautes et de la tristesse, et qui chasse la noirceur de nos doutes.  Toi qui donnes une joie éternelle, remplis-nous de ta lumière ! » Quand on pense à ce chant, il n’est pas rare que nous vienne en tête l’image de la jeune Lauryn Hill l’interprétant dans le film de Bill Duke : « Sister act 2 ». Une inoubliable version présentée en 1993 avec des influences hip-hop. C’est à cette occasion que le titre a connu un nouveau succès auprès du jeune public. On va s’écouter ça maintenant et pour le coup, c’est dommage de ne pas avoir les images. La scène qui dure 4 mn vaut vraiment le détour ! Avec Lauryn Hill en soliste qui sera par la suite une des pièces maîtresses du trio hip hop Fugees jusqu’en 1997, date de leur séparation. Mais avant cela, je termine avec une citation relativement célèbre de Van Dyke, l’auteur du texte de « Joyful » qui était aussi un grand orateur et écrivain mais aussi ambassadeur américain en Europe. Il a dit ceci : « Le temps est trop lent pour ceux qui attendent, trop rapide pour ceux qui ont peur, trop long pour ceux qui pleurent, trop court pour ceux qui se réjouissent, mais pour ceux qui aiment, le temps est l’éternité » Et puis, j’aime aussi beaucoup cette autre tirade qui m’a fait découvrir le mot mélioriste : Je cite donc toujours ce Mister Henry Van Dyke. « Je ne suis pas un optimiste : il y a trop de mal dans le monde et en moi. Je ne suis pas non plus pessimiste ; il y a trop de bien dans le monde et en Dieu. Je ne suis donc qu'un mélioriste, croyant que Dieu veut rendre le monde meilleur, essayant de faire ma part pour aider et souhaitant que ce soit possible de faire plus. » London Community Gospel Choir - Joyful joyful Liens : London Community Gospel Choir - Joyful joyful https://youtu.be/VtxVl4rKMkM Sister Act 2 & Lauryn Hill - Joyful joyful https://youtu.be/OaEH1e_DLm0 ... lire la suite
Emission du 14/11/2022
Il manie la langue de Shakespeare sans complexe, avec beaucoup d’aisance et a choisi de quitter sa terre natale : la Cornouailles au Royaume-Uni, pour poser ses valises en famille et vivre sur la Côte d'Azur. La vie choisit pour vous, pas forcément dans le sens que l’on voudrait. Depuis quelques mois, c’est un vrai plaisir de pouvoir entendre le dernier morceau de Charles Winston Gleave, dit Charlie Winston accompagné par Vianney à la guitare et au chant. En tant qu’invité d’honneur en 2022 du festival des Vieilles Charrues en Bretagne, Vianney avait dévoilé un morceau inédit aux côtés de Charlie Winston : « Shifting paradigms ». Un projet, explique Gaetan Audeyer, le journaliste qui les avait suivis, sur lequel le chanteur britannique a invité, un peu par hasard, son acolyte français : « Je n’avais jamais imaginé cette chanson comme un duo, mais c’était exactement le type de chanson que j’avais espéré chanter avec lui. Simple, honnête et sans faux-semblant : tout comme la relation que nous avons construite avec le temps. » A noter qu’un changement de paradigme, c’est le fait de changer de point de vue sur quelque chose. En d’autres mots, c’est de changer sa compréhension du sujet. « J’ai écrit cette chanson à un moment de ma vie où je savais que j’avais besoin de voir les choses avec une autre perspective. La façon dont je pensais ne me convenait plus. Comme le disent les paroles, je savais qu'il y aurait un « Push and pull », un facteur contradictoire pour voir certaines choses différemment. Abandonner ses anciennes croyances n’est pas simple. C’est pourquoi il est nécessaire de faire une pause, ralentir, réfléchir et regarder ce que tu as » confiait Charlie Winston à propos de ce titre dont le clip continue de détenir une belle part d’audience sur internet. Francophile, Charlie Winston qui entretient une relation spéciale avec notre pays s’est fait connaître du public français en 2008, coiffé de son inséparable chapeau en feutre noir, avec son titre plein de bonne humeur « Like a Hobo », paru sur son premier album ; un titre en référence aux travailleurs nomades américains. Depuis, la réputation de l’homme soutenu à l’époque par Peter Gabriel n’est plus à faire et il est amusant de constater que sa notoriété est plus importante chez nous que dans son propre pays. Le 31 mai 2022, alors qu’il rejoint le label français « Tôt ou Tard », Charlie Winston sort "Algorithm", un 1er single d’un cinquième album qui a gagné en puissance et en douceur, posant sur la vie un regard réaliste et pourtant apaisé. Avec l’identité forte de songwriter de Charlie Winston, voici une nouvelle aventure artistique qui démarre mais avec Vianney aux manettes. De l’association fructueuse mais pas si inattendue que cela, vont naître 14 chansons enregistrées dans le studio parisien du plus ébouriffé artiste de l’hexagone. Le chanteur français a l’habitude de collaborer avec d’autres artistes puisqu’il a déjà composé des musiques pour Kenji Girac ou Louane par exemple, mais aussi Mentissa et le groupe de Tarbes : Boulevard des Airs. Au micro du portail d'actualité musicale Purecharts, Charlie Winston raconte qu'il a fait entendre au début de l'année 2020 une vingtaine de ses chansons au directeur du label Tôt ou tard. « C'est au moment de signer le contrat, qu'il m'a proposé de rencontrer Vianney pour une possibilité de travailler sur une ou deux chansons. J'ai dit ok, se souvient dans un français très correct l'interprète de "Like a hobo ». Dès les premières séances, les deux musiciens chanteurs ont noué une complicité naturelle. Ce que les deux musiciens ont en commun ? L'humilité, la simplicité. « C'est quelque chose qu'on partage. Entre nous, on n'a pas de problèmes de communication. Depuis le début, on s'est accordé mutuellement notre confiance. Chacun n'hésite pas à dire les choses qu'il aime... ou ce qu'il n'aime pas, sans arrière-pensées. Et ce n'est pas un problème parce qu'on est humains, en fait. Ça peut être parfois compliqué avec les artistes de parler honnêtement comme ça, mais avec Vianney et moi, c'était très facile. C'est quelqu'un de très respectueux. J'ai pris plaisir à chaque fois qu'on a travaillé ensemble » souligne le chanteur britannique. On n’a pas fini d’entendre chez les musiciens les effets de la crise sanitaire. C’est criant et vibrant sur ce cinquième album de Charlie Winston, qui s’écoute comme le journal intime d’un artiste, d’un mari, d’un père de 44 ans qui s’est retrouvé face à lui-même pendant les confinements. « Prends-moi comme je suis », demande-t-il tout au long de cet album disponible depuis septembre 2022 à la sortie d'une canicule intense et mémorable. Pour ce pur et agréable rafraîchissement, Charlie Winston a été inspiré par une citation du psychiatre autrichien Viktor Frankl (1905-1997). « Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace : la liberté de choisir. Si on peut agrandir l’espace entre toutes les choses qui nous arrivent et notre réaction, on fait grandir notre surface de liberté ». L’album de Charlie Winston s’appelle : « As I am »   Charlie Winston & Vianney - Shifting paradigms Lien : Charlie Winston & Vianney - Shifting paradigms https://youtu.be/qFVUpxmn0bs ... lire la suite
Emission du 07/11/2022
J'ai le privilège d'avoir constitué au fil du temps et des décennies, une assez riche et fournie collection d'albums, vinyls, cds, et même d'antiques et inséparables k7. Mais l'inconvénient d'une multiplicité d'offres musicales si attrayante soit-elle, c'est l'oubli, la banalisation, un trop plein qui range inévitablement chansons et musiques au fond des tiroirs dorés. Une mise à l’écart involontaire de ces petits trésors n’empêche en rien de les déterrer, de les faire ressurgir, d’ y goûter à nouveau…Et récemment, j'ai pu ressortir un de ces albums que j'écoutais beaucoup voici 40 ans. Je vous emmène aujourd'hui sur les traces de Léon Patillo et dans les coulisses d'un enregistrement qui avait marqué l'année 1982. Joli album boogie gospel de l'homme qui a chanté pour Santana dans les années 70 sur des productions comme « Welcome » et « Borboletta » Une courte collaboration et une véritable rupture artistique qui suivra et coïncidera avec sa nouvelle approche et découverte spirituelle. Lorsque Leon chantait avec le groupe de latin rock Santana, il regardait la vaste foule de personnes sans nom et sans visage qui remplissaient les gradins. Certaines venant juste pour faire la fête, la plupart pour se divertir et d'autres parce que c'était le concert à n'absolument pas manquer. Mais beaucoup, selon Leon, venaient le cœur lourd, remettant en question leur vie et cherchant des réponses au but de l'existence. Au plus fort de sa carrière pop avec Santana, Leon s'est séparé du groupe sans heurts avec un désir ardent de satisfaire ces cœurs affamés et de produire des chansons pas simplement pour divertir, ce qui n’est pas néfaste en soi, et une musique qui ferait une différence dans leur vie. Après avoir quitté Santana, Léon Patillo se lance dans une carrière solo chez Word Records, un label de musique chrétienne basé à Nashville et devient un one man band où il monte un show informatisé éblouissant très novateur pour l'époque. Complètement inconnu en France, il s’est constitué un public fidèle aux Etats-Unis, a sorti une série d'albums certifiés or et platine, et s'est produit sur différentes grandes scènes du monde entier. Il a dirigé également sa propre émission de télévision intitulée Leon and Friends. Leon Patillo se considère comme un encourageur, un canal choisi pour apporter de la joie dans le cœur de nombreuses personnes. Ses concerts sont toujours remplis d'enthousiasme, d'humour et d'enseignement inspirant, basé sur un vécu et une recherche constante d'authenticité. Il touche toutes les tranches d'âge, sociales et ethniques, motivé par le message de l'évangile transmis par Jésus et les générations qui ont suivi. Selon ce passage de la Bible qui nous dit : "d'aller annoncer au monde entier une bonne nouvelle". Le Christ vivant en nous change notre vision du monde et nous entraîne à aimer, aider notre prochain en s’appuyant sur Lui, auteur et source du véritable amour et de la paix. Pendant de nombreuses années, Leon Patillo a utilisé sa voix, son talent, son énergie et bien sûr sa musique pour offrir des concerts de qualité, des animations radio et télé, avec un succès reconnu par ses pairs. Avec son épouse, sensible aux difficultés que la société traverse, il a déménagé à Las Vegas en 2012 et a lancé une fondation pour la jeunesse appelée SING - Sowing Into Next Generation, dont le but est d'apporter une inspiration positive à une génération en mal de repères. Quatre ans plus tard, ayant été lui-même victime d'intimidation à l’école, comprenant donc parfaitement les dégâts que cela provoque, il lance Ready 2 Rise Children's Network, qui est principalement destiné à s'élever et lutter contre le harcèlement dans les collèges et les lycées. Mais revenons à cette année 1982 qui donne l’occasion à Leon Patillo de retrouver son ami et guitariste Carlos Santana ! Il fait appel à lui pour le titre « I'll never stop lovin' you », une chanson de reconnaissance qui s’adresse à Dieu et qui figure sur l’album du même nom dans un registre Funk & Gospel Soul. « Ton amour est si spécial, si spécial dans tous les sens. Je n’arrêterai jamais de t’aimer. Ton amour est si spécial. Bien que tu aies été si mal traité, je t’entends dire : "Père, pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ! I'll nеver stop lovin' You. Je n’arrêterai jamais de t’aimer. Oh, tes voies ne sont pas comme les miennes. Tu m’aides à traverser la tempête. Je ne te mérite pas. Aucun de nous ne te mérite. I'll nеver stop lovin' You ! Je ne cesserai jamais de t’aimer, Seigneur ! » Le texte est simple, la musique qui l’accompagne parfaitement calibrée et les chorus et solos de guitare de Carlos Santana apporte ce faisceau de lumière et de beauté à l’ensemble qui me fait penser qu’il est bien dommage que les deux n’aient pas d’avantage collaboré artistiquement. Leon Patillo a été pendant plusieurs années pasteur d’une des églises de Long Beach, en Californie. Agé de 75 ans et alors qu’il a fortement restreint sa carrière musicale, il est aujourd’hui en semi retraite mais continue de sillonner le pays, d'inspirer, d'encourager et d'apporter de la joie à de nombreuses personnes à travers des concerts et des allocutions dans différentes églises, festivals, collectes de fonds et conférences. Léon Patillo - I'll never stop lovin' you Liens: Léon Patillo - I'll never stop lovin' you https://youtu.be/ZUBeiD2K6OE ... lire la suite
Emission du 17/10/2022
Aujourd'hui, j'aimerais vous emmener dans un vaste et nouveau laboratoire expérimental. Si vous avez fait des études de médecine ou de pharmacie, on a dû vous apprendre qu'en chimie, rien ne se perd, tout se transforme. « Faire d’une chose, autre chose ! ». Difficile de mieux résumer le concept du mashup, document composite et œuvre audio ou télévisuelle originale composée de fragments d'œuvres préexistantes, qui consiste à superposer l’image ou la partie vocale d’une piste sur une ou plusieurs autres. En gros, il s’agit de faire du neuf avec du vieux, et de réaliser des mélanges étonnants qui peuvent aussi bien amuser, tourner en dérision que vous faire redécouvrir un standard bien connu. Cette pratique est tellement florissante dans le cinéma qu'un festival lui est dédié depuis 2011 : Le mashup film festival de Paris. Julien Lahmi qui en a été le directeur le présente ainsi « Il y a quatre nouveaux langages qui révolutionnent le cinéma aujourd’hui : la série, le transmédia, la réalité virtuelle / et le mashup. Et ce dernier met l’art du montage au cœur du processus en créant des mariages insolites. Le mashup dans le domaine musical est un morceau de musique ou chanté composé par collage ou superposition de pistes musicales venant de deux compositions différentes et étrangères l'une de l'autre. Mais plus implicitement ç'est une œuvre qui mélange deux ou plusieurs genres a priori éloignés. Mashup! Ce terme anglais, qui vient du verbe to mash, n’a pas réellement d’équivalent français. Il signifie réduire en purée et, par extension, mélanger ou mixer. Le mashup, c’est l’art d’associer, de combiner différentes choses ou sources. Cela s’applique aux domaines de la musique, de l'audiovisuel, de la vidéo ou encore de l’informatique. Il y a ici cette notion de détournement que le dictionnaire résume ainsi : « Quelque chose allait quelque part, et on l’emmène ailleurs » C’est donner une direction qui n’aurait pas été prise seule. On détourne un cours d’eau, une idée, une conversation, des images. Ainsi voit-on fleurir aux quatre coins d'internet une foule d’œuvres aussi minuscules que redoublant d’ingéniosité, réunies désormais sous le terme mashup. Les sites de partage vidéo ont marqué l’avènement d’un autre type de mashup. Le principe est le même que dans la musique, mais cette fois, il s’agit de changer la bande-son d’une séquence vidéo, d’une bande-annonce ou d’un extrait de film pour lui donner un nouveau sens, le plus souvent humoristique. Enfin, le mashup est aussi un terme informatique qui fait référence à l’utilisation des ressources d’un logiciel, proposées librement cette fois, via une interface de programmation, pour créer une nouvelle application, telles des cartes personnalisées pour son site ou son blog. Mais revenons dans le domaine qui nous intéresse : la musique. Faire un mashup en musique, appelé aussi blend ou bastard pop, c’est mixer deux chansons pour en créer une nouvelle, en adaptant les voix de l’une à l’instrumental de l’autre ou, carrément, en les superposant. C’est un genre musical hybride, une technique désormais à la portée de tous avec le numérique et les logiciels de création musicale grand public. Ici, la contrainte est de raconter une histoire originale en associant des séquences musicales connues. Parmi les mashups célèbres, on peut citer une triple combinaison : le « Grey album » : traduction « L'album gris », du musicien de hip-hop américain Danger Mouse, qui reprend les musiques du « White album » ou album blanc, bien connu des Beatles, mais avec l'originalité d'y intégrer les paroles du « Black album » du rappeur américain Jay-Z(i). En mashup tout est possible et envisageable ! Avec par exemple ce mix improbable de « Creep » signé Radiohead et du tube « All I want for Christmas is you » de Mariah Carey. Que se passe-t-il ici ? Comment se peut-il que la tristesse du chanteur Thom Yorke s’harmonise sur une chanson de Noël ? Le groupe Pomplamoose de son côté propose une version très intéressante, un mashup combinant les chansons « I will survive » de Gloria Gaynor avec « This love » de Maroon 5. Côté français où le phénomène est moins répandu, citons le mashup du « Chanteur » de Daniel Balavoine avec « Digital love », une musique de Daft Punk. Et pour conclure cette chronique mashupsiale, nous allons poursuivre avec celui proposé par Igor Kuzmanovski qui a combiné, mixé deux chansons ultraconnues. « The long train running » des Doobie Brothers avec « Get lucky » de Daft Punk, encore eux. Leur style se prête à merveille à ce genre d’exercice. Voilà ! Vous ne saviez rien ou pas grand-chose du mashup : je vous ai dit aujourd’hui tout ce que j’en ai appris. Daft Punk vs The Doobie Brothers - Get lucky vs The long train running Liens : Daniel Balavoine vs Daft Punk - Chanteur Digital https://youtu.be/-pqvrJOl1Gk Daft Punk vs The Doobie Brothers - Get lucky vs The long train running https://youtu.be/udjV1Udvrl4 Pomplamoose (ft. Andie Case) - I will survive vs This love (Gloria Gaynor vs Maroon 5) https://youtu.be/bgAIPwTlnHg... lire la suite
Emission du 10/10/2022
De toutes les formes d’écoute de la musique issues de l’ère contemporaine, la radio a le privilège d’être la plus ancienne à continuer de nous faire vibrer les oreilles... Et ce, jour après jour, depuis plus de 100 ans ! Elle fut particulièrement suivie et utile lors de la crise sanitaire du Covid 19 lors des confinements. Mais de sa naissance à aujourd’hui, la radio a subi de nombreuses avancées lui permettant de rester un vecteur à part du 4ème art auprès des foyers de tous les milieux. Comme pour beaucoup d’invention, la transmission sans fil par radiodiffusion est issue d’une succession d’avancées technologiques Il est le résultat d'un travail collectif, qui part de la découverte des ondes électromagnétiques, de l'invention de la télégraphie sans fil, et aboutit aux premiers matériels utilisables pour communiquer par ondes radio. Quelques repères et dates clés : En 1841, avec l’invention du télégraphe, Samuel Morse a offert la possibilité de transmettre des messages par les fils électriques à travers un système de communication simple et pratique : le Morse. Le physicien italien Guglielmo Marconi est considéré comme le père de la transmission sans fil ou TSF, bien que ses inventions se soient inspirées des découvertes de nombreux prédécesseurs : Hertz qui lèguera son nom aux ondes hertziennes mais aussi Popov, Branly, Lodge et Nikola Tesla dans une certaine mesure. Cette technologie très innovante va mettre rapidement la culture, l’information et le divertissement à la portée de tous. Rythmant la journée, c'est un nouveau mode de vie qui s’invente. Source de progrès pour une très grande majorité mais aussi de méfiance de la part de cercles en mal de modernité y décelant une part maléfique, elle n’a cessé de se renouveler jusqu’à aujourd’hui à l’ère du podcast et des réseaux sociaux. Au début du 20° siècle, cette capacité nouvelle à communiquer sans fil à la patte trouve rapidement des applications dans le domaine maritime, où les transmissions sont rendues obligatoires en 1914 après le naufrage du Titanic deux ans plus tôt. Durant la première guerre mondiale, des applications militaires de grande ampleur montrent l’intérêt opérationnel qu’une communication instantanée revêt pour une armée moderne. C’est après le cataclysme de la Grande Guerre que les radiocommunications se transforment en radiodiffusion et que les ondes s'invitent dans les foyers pour se muer en technologie du quotidien. Quelques pionniers, initiés aux communications militaires, bricolent déjà des postes durant leurs loisirs. Il faut attendre les années 1920 pour voir apparaître les premières stations aux États-Unis et en Europe. Le 24 décembre 1921, le poste de la tour Eiffel émet pour la première fois. L’intérêt stratégique de cette installation a permis de sauver celle-ci de la destruction programmée pour 1909, un monument jugé hideux par de nombreux intellectuels de l'époque. Avec la structuration d’une offre plus adaptée au grand public qui ne souhaite pas « bricoler » son poste, mais simplement écouter ce qu’il reçoit, les années 1930 voient se mettre en place une offre de programmes qui s’enrichit et se stabilise. La musique, les retransmissions sportives et les séries audios font leur apparition. Aux Etats Unis, la radio connait son heure de gloire en 1938 avec la guerre des mondes, le célèbre canular radiodiffusé d'Orson Welles, qui met l'Amérique en émoi. Dans les années 50, la radio se miniaturise, la forme horizontale légèrement allongée devient de plus en plus prisée par les designers qui rivalisent d’imagination pour offrir des produits plus ou moins haut de gamme à base de bois ou de plastique. Le fameux "Œil Magique" permettant de visualiser la qualité de réception des stations fait également son apparition sur la plupart des radios grand public, accompagné de son cadran de fréquences. D’autres postes intègrent des platines vinyles pour suivre l’explosion des disques microsillons au même moment. La musique est en pleine ébullition dans tous les foyers et la FM commence à se vulgariser pour offrir une meilleure réception et un son de plus grande qualité. L’arrivée des transistors en 1954 individualise l’utilisation de la radio que l’on peut désormais écouter sur la plage ou dans la rue. Adieu les tubes et lampes : place aux circuits intégrés ! La radio moderne vient de naître... Avec le transistor et la modulation de fréquence, la FM, le succès de la radio devient planétaire. Malgré l'arrivée du numérique, la radio reste populaire, particulièrement en France, où elle est une source d'information privilégiée. Par la suite, tout devient stéréophonique dès les années 60 tandis qu'en parallèle la FM se libéralise ! De nombreuses stations pirates voient ainsi le jour en opposition aux radios d’état qui contrôlaient jusqu’alors la majorité de la bande. Ces radios émettaient bien souvent depuis les eaux internationales et proposaient des programmes plus proches des attentes des jeunes. Nous sommes à l’aube des seventies, le temps est à la détente et les sociétés sont en pleine mutation. En France pour faire face à cette mouvance, le statut "radio libre" est créé en 1981. L’évolution de la radio se poursuit dans les années 80 et 90 avec des avancées comme la mémorisation et l’affichage digital des stations, la recherche RDS... Elles sont complétées récemment par la radio numérique DAB ou par satellite, pour en arriver aujourd'hui aux podcasts et aux radios internet. Ce sont désormais des milliers de radios web aux programmations diverses et variées qui sont disponibles en ligne ! Elles composent aujourd'hui le paysage radiophonique, aux côtés des radios pionnières qui utilisent encore et toujours les bandes AM et FM. C’est dans ce paysage en constante évolution, depuis le 15 février 1992, que s’illustre Radio Oméga, une radio associative locale qui émet en FM 90.9 en Franche Comté, avec le DAB + et par internet. Elle diffuse de la musique, des podcasts, des replays inspirants sur la foi, des sujets de société, la culture, la santé, l'environnement. Les objectifs des animateurs : * Partager leur foi et leur espérance en Jésus Christ. * Apporter une réponse aux besoins spirituels des hommes et des femmes de notre temps. * Délivrer un message d'espérance et de paix dans notre monde agité. * Être pour notre région, instruments de culture, de réflexion et d’information. Dernier virage en date, le 27 mai 2020, le CSA l'autorise à prendre le nom de Omega Média, fêtant en Octobre 2022 ses 30 ans d’existence et prête à franchir de nouvelles étapes avec un tout nouveau logo, une nouvelle dynamique à porter pour les 30 prochaines années, au moins... Liens Les podcasts Omega Medias https://www.radioomega.fr/allpodcasts.html Les 100 ans de la radio : historique des radios libres https://youtu.be/OvLLMojMDcg ... lire la suite
Emission du 26/09/2022
Si je vous dis « Raindrops keep fallin' on my head », qu’est-ce que ça évoque pour vous ? Si ce titre ne vous rappelle rien, je suis presque certain, que nous avons entendu au moins une fois cette chanson à la radio ou dans une bande son de film, alors qu’assez peu de gens connaissent son interprète. J’ai eu envie de rendre hommage aujourd’hui au crooner texan Billy Joe Thomas ou B.J Thomas, un discret mais remarquable artiste qui nous a quitté au printemps de l’année 2021. Le chanteur acquiert une dimension internationale avec ce succès planétaire « Des gouttes de pluie ou toute la pluie tombe sur moi » en anglais : « Raindrops keep fallin' on my head » repris, plutôt bien repris en France par Sacha Distel. Générique du film « Butch Cassidy and the sundance kid », en 1969, elle obtiendra le prix de la meilleure chanson originale aux Oscars de l’année suivante. On a pu l’entendre aussi dans les films « Forrest Gump » et « Spider Man 2 ». Entre 1966 et 1983, il a inscrit 26 singles dans le Top 100 américain, dont 2 furent numéro un dans le Top 10. Les top 10, 40 ou 100 sont des palmarès musicaux que l’on retrouve dans la plupart des pays, appelé aussi hit-parade, littéralement « parade des succès ». C’est un classement pour tout dire ! BJ Thomas a vendu tout de même plus de 50 millions de disques au cours de sa carrière, ce qui montre à quel point il était populaire, surtout dans son pays. Le chanteur grandit près de Houston au Texas. Adolescent, il chante dans une chorale d'église, puis rejoint le groupe The Triumphs, avec qui il sort un album qui comportait une reprise d’un succès d’Hank Williams, véritable icône de la musique country dans les Etats-Unis d’après-guerre. Le single s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires, ce qui est considérable pour l’époque et obtient alors un disque d'or. B.J Thomas va atteindre à nouveau le succès grand public en 1968, avec le film « Butch Cassidy et le kid », un western américain / avec comme acteurs principaux Paul Newman, Robert Redford et Katharine Ross. Pour exécuter la chanson « Raindrops keep fallin' on my head » de Burt Bacharach et Hal David, c’est BJ Thomas qui est sollicité et ce fut un bon choix puisqu’avec ce titre phare, il obtiendra un troisième disque d'or. Petite parenthèse : le disque d'or est l'une des récompenses remises aux artistes par l’industrie du disque qui fait partie d'une liste ordonnée en ordre croissant. On parle alors de disque d'argent, disque d'or, de platine et de diamant. Ça correspond donc à un nombre de vente d’albums ou de singles. Aujourd'hui en France, avec l’effondrement des ventes d’albums physiques et l’implantation du mode streaming ; un disque d'or *, c’est 50 000 exemplaires vendus. Seulement j’allais dire ! A l’époque de « Raindrops keep fallin' on my head » dans les années 70 avec B.J Thomas, un single ou disque d’or aux USA correspondait à 1 million d’albums vendus. Aujourd’hui, ce n’est plus que 500 000 unités mais tout de même dix fois plus qu’en France. Comme on peut le constater, il y a vraiment une forte disparité dans les chiffres entre les époques et les pays. Je ferme la parenthèse. « Les gouttes de pluie tombent sur ma tête nous » dit le refrain. « Mais ça ne veut pas dire que mes yeux vireront bientôt au rouge. Pleurer n'est pas pour moi parce que je ne vais jamais arrêter la pluie en me plaignant. Parce que je suis libre. Rien ne m'inquiète ! » Après le succès mondial de « Raindrops », B.J Thomas va dérouler tranquillement sa carrière. En 1976, il sort « Home where I belong », le premier de plusieurs productions de musique gospel avec un contenu dans les paroles ou la foi est ouvertement exprimée et premier album dans ce genre à être certifié disque de platine avec 2 millions d’exemplaires. De fait et après sa conversion en 1976, le chanteur devint une référence de la musique chrétienne de cette époque. Au cours des années 1980, sa notoriété commence à décliner, mais il fera un passage remarqué dans la musique pop country. B. J. Thomas a également écrit deux livres, dont une autobiographie, a joué dans 2 films et apparut dans plusieurs jingles publicitaires, notamment pour des marques de boissons gazeuses bien connues. En 2013, la National Academy of Recording Arts and Sciences annonce que « Raindrops keep fallin' on my head » est intronisé au Grammy Hall of Fame. C’est une récompense spéciale créé en 1973 pour honorer les enregistrements musicaux qui ont au moins 25 ans et qui présentent une « signification historique ou qualitative ». On y retrouve par exemple « Blowin' in the wind » de Bob Dylan, « Bridge over troubled water » de Simon & Garfunkel, ou encore « Respect » d'Aretha Franklin, avec également des références classiques et jazz. B. J. Thomas avait épousé en 1968 la chanteuse Gloria Richardson. Peu de temps après le début de sa carrière, le chanteur était devenu très dépendant aux drogues et à l'alcool, ce qui a conduit à la rupture de son mariage. En devenant chrétien en 1976, moins d'un mois après Gloria, B. J. Thomas est débarrassé de ses addictions et le couple se reforme. Ils resteront unis jusqu’au décès à la fin du printemps 2021 de B. J. Thomas des suites d’un cancer. Il avait // 78 ans. BJ Thomas - Raindrops keep fallin' on my head Liens: BJ Thomas - Raindrops keep fallin' on my head https://youtu.be/lSYxf_1uED0 B.J. Thomas - Love lifted me (1982) https://youtu.be/-6SqFiAhrrU Raindrops keep fallin' on my head (instrumental) https://youtu.be/9v8lzO47_g4 * Artiste qui a récolté le plus de disques d’or en France : Le rappeur de Longjumeau Ninho qui est devenu l'artiste dans l'Hexagone tout genre musical confondu à atteindre les 100 singles d'or. A seulement 24 ans, il dépasse donc des figures de la musique française comme Johnny Hallyday, Mylène Farmer ou encore David Guetta. ... lire la suite
Emission du 18/09/2022
La semaine dernière nous avons cherché à nous y retrouver dans la véritable jungle que sont les styles musicaux. Sur les 7 principales catégories d’entre elles, nous en avions listé et détaillé trois : le Classique, le Jazz, qui intègre le blues, le gospel, le folk et la musique latine et puis // la Variété française. Aujourd’hui nous regarderons de plus près tout ou presque tout ce qui concerne // la Variété internationale, les Musiques du monde, le Rap et la Techno ou musique électronique. D'après l'encyclopédie Larousse, le genre musical est un « ensemble de formes de même caractère ou avec des éléments communs, réunies par leur destination ou par leur fonction ». Mais ça reste un concept sans limites précises. S’il est compliqué d'établir une liste exhaustive des genres et sous genres, j’en ai compté tout de même un peu plus de 700 dans une classification disponible sur Wikipedia, qui n’est pas la référence absolue en matière d’encyclopédie universelle, je le conçois, mais ça nous permet d’avoir une base de données intéressante. La Variété internationale est donc notre 4° famille de styles musicaux. Elle intègre le Rock qui démarre dans les années 1950. C’est une musique de danse inspirée du rhythm’ blues, qui est une version plus agitée et syncopée du blues. Popularisée par des artistes noirs comme Chuck Berry, il est adopté et copié par les chanteurs blancs et se diffuse surtout grâce à Elvis Presley. Le terme pop désigne le rock commercial qui se veut plus léger et plus frivole. Il se décline en de nombreux courants avec par exemple la Dance qui est un terme générique désignant la musique dansante et très commerciale et le disco au rythme binaire obsédant qui démarre dans les années 70. Bien qu’il se veuille plus grave, le style New age peut lui aussi être considéré comme de la pop music, dans la mesure où il veut toucher un très large public. Il correspond à une musique de détente, d’ambiance inclinant à la méditation, voire à une certaine forme de spiritualité. La country correspond à un style de musique populaire qui puise sa source dans la musique du nord-est et du sud des États-Unis. Les instruments qui la caractérisent sont la guitare et le banjo ainsi que le fiddle ou violon. Quant au terme fusion, il est utilisé pour désigner la combinaison de plusieurs genres. On obtient alors plusieurs sous-genres comme le jazz-rock, le gospel blues, la pop-latino, le métal symphonique, etc... Citons aussi dans cette rubrique : le heavy métal et la soul. Dans notre 5° famille de genre musicaux, il y a les Musiques du monde On peut y distinguer d’abord les tendances traditionnelles avec les musiques liées aux anciennes civilisations des différents continents. Chacune de ces riches traditions permettent de mettre en avant celles, par exemple, de l’Inde, hébraïques et arabes, du Japon, d’inspiration chinoise, d’Asie du Sud-Est, d’Afrique noire et d’Océanie. Mais il est possible d’y ajouter des traditions locales comme le flamenco d’origine andalouse, le fado ; chant nostalgique apparu au Portugal vers 1840 ou encore le raï qui est une musique venue d’Afrique du nord, mêlant instruments traditionnels et modernes. Le reggae porté par Bob Marley est un style de musique né en Jamaïque dans les années 1960. Il se caractérise par une basse lente et répétitive. La samba est une danse universellement reconnue comme un symbole du carnaval brésilien, où rivalisent les écoles de samba. Comme pour le gospel ou le blues, elle plonge ses racines dans la musique des esclaves originaires de l’Afrique. Enfin, la salsa est une danse afro-cubaine, particulièrement en vogue dans les Caraïbes, l’Amérique centrale et les colonies latines des grandes villes américaines. 6° catégorie : le Rap. C’est une forme de musique populaire qui s’est développée dans les ghettos noirs américains à la fin des années 1970, dans le cadre du mouvement hip-hop dont il est l’expression musicale. C’est un style de musique syncopé dont les textes parlés et souvent rimés sont scandés avec énergie. Citons en France MC Solaar ou Orelsan, reconnus pour la qualité de leurs textes. Enfin 7° et dernière catégorie : la Techno, qui est avant tout un genre de musique électronique de caractère répétitif. Sa gestation se fait en parallèle de l’apparition de la house music à Chicago au milieu des années 1980. Au cours de la décennie suivante, la techno se développe grâce aux disc-jockeys lors de pratiques festives. Musique presque totalement composée en studio et home studio, où se mêlent synthétiseurs et boîtes à rythmes, son tempo est très rapide, voire agressif. Elle anime les soirées des boîtes de nuit. Sa mauvaise réputation vient du fait qu’elle est souvent associée à la consommation de drogues. Enfin, dans cette catégorie, certains y ont intégrés les Musiques pour enfants et de films, et les Comédies musicales. Une 8° catégorie dédiée à ces styles à part entière aurait eu du sens, à mon avis. Pour terminer cet essai de clarification des différents styles de musique, rien ne vous empêche de consulter les sites d’écoute en streaming ou de téléchargement comme Deezer, Jango, Musopen ou Spotify, pour ne citer qu’eux. Vous pourrez aisément bricoler votre propre playlist. Par contre, si vous désirez sortir des sentiers battus et partir à l’aventure, bien des directions se présentent à vous. Laquelle explorer ? Toute l’ambition de cette chronique en deux volets était d’ouvrir quelques portes. L’une d’entre elles pourrait vous rapprocher de l’univers country de Zach Williams accompagné ici par Dolly Parton avec le titre « There was Jesus » paru en 2019 sur l’album « Rescue story » Liens : https://www.symphozik.info/comment-s-y-reconnaitre-dans-la-jungle-des-styles,530,dossier.html#:~:text=C'est%20un%20style%20de,genre%20s'est%20adouci%20depuis. Koinonia - Miracle https://youtu.be/TlDniBQBoOs Hillsong - Agnes Dei https://youtu.be/oXkgn8UnWbc Zach Williams & Dolly Parton - There was Jesus https://youtu.be/37wV6D49iEY Reliquat : Pour la première fois dans l'histoire de la musique moderne, le rock n'est plus le style le plus écouté dans le monde. Il est détrôné par la pop avec le R’n’B et le hip-hop en tête. Pas étonnant donc que la Pop soit le genre musical préféré des Français. Selon une enquête récente sur les préférences musicales, ce genre est écouté par un peu plus de la moitié (52 %) des consommateurs de musique dans l'Hexagone.... lire la suite
Emission du 12/09/2022
Dans de précédents épisodes dédiés à quelques brassées de chroniques musicales, j’ai abordé divers styles musicaux en essayant d’expliquer au mieux leur histoire, origine et développement. Ce fut le cas pour le gospel, le rock progressif, les cantates, la bossa nova et la country. Dans un proche futur, il en sera encore question avec notamment les chants de noël et très bientôt le jazz. Mais comment s’y reconnaitre dans la jungle des styles musicaux ? Combien de fois ne m’a-ton pas demandé : « dis-moi ! Cette chanson ce morceau-là, c’est quel style de musique à ton avis ? » Pour y voir plus clair et mieux s’entendre, j’ai puisé largement dans un article extrêmement bien ficelé et précis sur cette question, écrit par Azerty ; c’est un pseudo…sur une des pages du site symphozik paru en 2017. Dans un premier temps, et pour aller au plus simple, on peut distinguer 7 grandes familles de styles : certains disputeront ce classement mais il semble faire consensus la plupart du temps. Première famille : le Classique / En second : le Jazz qui intègre le blues, le gospel, le folk et la musique latine comme la bossa nova et la samba / Comme 3° catégorie, nous avons la Variété française qui comprend la chanson & Le Folklore / 4. La Variété internationale (avec la pop, le rock, la country, les musiques R&Blues / Soul / Funk et les musiques New Age, Indie & Alternative) / En 5 viennent les Musiques du monde, traditionnelles et contemporaines / En 6, le Rap et en 7° position : une catégorie un peu fourre-tout qui l’est un peu trop à mon avis avec : la Techno et l’Electro, les Comédies musicales, les Musiques de films et d’enfants. Il peut être utile d’être précis. Rentrons donc un peu plus dans le détail de ces catégories mais en synthétisant tout de même ! Pour ne pas trop diluer ce propos, deux chapitres seront nécessaires pour alimenter cette chronique. Sur les 7 catégories précitées, je vous propose de nous fixer sur les 3 premières et non des moindres : le Classique, le Jazz et la Variété française. L’expression "Musique classique" avec notre première catégorie, désigne la musique occidentale savante, c’est-à-dire l’ensemble des œuvres notées depuis le IXe siècle, ce qui constitue un énorme répertoire. Quelques exemples de subdivisions : le style baroque avec Jean-Sébastien Bach et Antonio Vivaldi, le style classique avec Wolfgang Mozart et Ludwig van Beethoven, romantique avec Frédéric Chopin et Johannes Brahms, moderne avec Claude Debussy et Maurice Ravel, etc… Mais beaucoup d’autres genres musicaux dans la musique classique existent, qu’il n'est pas possible aujourd’hui de détailler, faute de temps. Comme par exemple : le chant Grégorien que l’on trouve dans le Genre médiéval, le Madrigal dans le Genre Renaissance ou encore la Musique sacrée et profane, vocale ou instrumentale. Le Jazz est une musique afro-américaine populaire venue du sud des Etats-Unis née à la fin du XIXe siècle. Elle est avant tout caractérisée par la part accordée à l’improvisation, et surtout par l’omniprésence du swing. Dans cet univers se greffent le blues de nature mélancolique qui a la même provenance que le jazz. Les paroles sont répétitives avec souvent des mots faisant référence à la souffrance, à la peine et à la dureté de l’existence. Le gospel reprend ces thèmes de manière beaucoup plus positive, en y ajoutant une forme de joie et l’espoir véhiculé par des histoires et les enseignements de la bible. Une voix soliste fait souvent écho au chœur. Les fidèles frappent dans leurs mains et n’hésitent pas à danser pour marquer leur ferveur. 3° catégorie : la Chanson française populaire qui s’inscrit dans la tradition moyenâgeuse des troubadours et des trouvères. Elle réapparaît dans le paysage musical à la fin du XIXe siècle avec le répertoire de cabaret. En général, elle se caractérise par une attention particulière portée au texte qu’il soit le fait d’un poète ou d’un chanteur-compositeur. Elle a emprunté diverses formes au fil du temps : réaliste, jazzy avec Charles Trenet / Henri Salvador, music-hall porté par Gilbert Bécaud, poétique à l’instar de Georges Brassens, Léo Férré ou Jean Ferrat). Les générations suivantes, yéyé de Claude François ou Sheila, rock avec Johnny Hallyday ou pop grâce à JJ.Goldman et Alain Bashung entre autres, sont largement inspirées par la variété anglo-saxonne. En fait, plus que l’auteur des paroles de la chanson, c’est la personnalité de son interprète qui est mise en avant. Dans le cadre du mouvement folk des années 1960, une autre tendance de la variété française s’attache à faire revivre le folklore et la culture locale. Le phénomène est particulièrement vivace en Bretagne avec des personnalités comme Dan Ar Braz et Alan Stivell avec sa harpe celtique chevillée au corps. Voilà ! Dans un second et prochain chapitre dédié encore aux styles musicaux dans leur globalité, nous nous intéresserons à la Variété internationale, les Musiques du monde, le Rap et la Techno. Illustration sonore à présent avec un extrait de l’album instrumental « Freedom » de Mickael W Smith paru en 2000. Liens : https://www.symphozik.info/comment-s-y-reconnaitre-dans-la-jungle-des-styles,530,dossier.html#:~:text=C'est%20un%20style%20de,genre%20s'est%20adouci%20depuis. Fonds sonores : Michael W. Smith - Carol Ann https://youtu.be/sdxy2vqrXwY Kirk Whalum - Thy kingdom come https://youtu.be/aLy2GjVOfPk Titre musical de fin: Michael W. Smith - Freedom https://youtu.be/x29C774Xh1Q... lire la suite
Emission du 05/09/2022
Le syndrome de la page blanche, vous en avez sans doute entendu parler. Aussi désigné par le terme barbare de leucosélophobie, c’est un trouble psychique de l'écrivain, ou d'autres artistes, se présentant comme l'impossibilité de commencer ou de continuer une œuvre. Dit plus simplement, c'est la peur de mal faire ! L’inspiration en panne sèche, et une angoisse tellement envahissante que les mots ne parviennent plus à sortir. Se retrouver face à une feuille ou un écran, sans parvenir à écrire quoi que ce soit, cela peut s'appliquer à l'écrivain, mais aussi à l'étudiant planchant sur le sujet de philosophie au BAC de l'année ou bien encore, me concernant, lors de la rédaction d'une chronique musicale. C'est dans cette ambiance et ce contexte là que ce premier billet de rentrée avec le sujet des bienfaits de la musique s'est imposé à moi. Pesant au départ par crainte de cette page blanche, mais passionnant au final puisque structure, mots et idées ont commencé à couler de source, durant la nuit qui fût certainement la plus chaude et insupportable de cet été caniculaire. « Sans Dieu, sans poésie, sans musique, sans art... Petit à petit, la mort ! » clame Sivi le poète. C'est Platon qui aborde la musique dans un dialogue fameux : au troisième chapitre de « La République ». Il en fait une partie essentielle de l’éducation. Je cite : « Si la musique est la partie maîtresse de l’éducation, n’est-ce pas, parce que le rythme et l’harmonie sont particulièrement propres à pénétrer dans l’âme et à la toucher fortement. En les recueillant joyeusement ainsi pour en faire sa nourriture et devenir un honnête homme, on repousse justement les vices, on les hait dès l’enfance, avant de pouvoir s’en rendre compte par la raison. Et quand la raison vient, on l’embrasse et on la reconnaît comme une parente, avec d’autant plus de tendresse qu’on a été nourri dans la musique. »  Ailleurs, le philosophe grec dira : « La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. » Aristote qui a été l’élève de Platon a une conception de l’art similaire à son maître. N’est-ce pas lui qui, le premier, utilise la célèbre maxime : « La musique adoucit les mœurs » Enfin, je ne peux résister à l’idée de vous glisser cet aphorisme fameux d’Emmanuel Kant : « La musique est la langue des émotions » Mais écartons-nous à présent de tout propos philosophiques ! Il m’est déjà arrivé d’effleurer cet aspect des bienfaits de la musique dans d'autres chroniques, sans en avoir cerné bien sûr tous les aspects. Les vertus de la musique sont de plus en plus reconnues et mises en valeur, à tel point que le milieu médical l'utilise à des fins thérapeutiques. On appelle cela la musicothérapie ou l’art de soigner par la musique. Une discipline qui est née au 20ième siècle, en France et en Europe et qui tend à se développer partout. Réduction du stress et de la douleur, baisse de certains effets secondaires de traitements anticancéreux, augmentation de l'activité du corps, stimulation de l'intelligence et, et ça fait maigrir… tels seraient quelques-uns des bienfaits de la musique ! Que ce soit en période périnatale, au moment de l'accouchement, en période de crises profondes ou de maladies graves, la musique peut aider les patients à surmonter plus facilement les évènements et les douleurs. Elle a parfois cette faculté de promouvoir, maintenir, restaurer la santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle. La musique a des qualités non-verbales, créatives, émotionnelles et structurelles. Elle est notamment utilisée avec les enfants autistes, ainsi qu'en psychiatrie, avec les patients atteints de schizophrénie ou d'addictions. Dès l’Antiquité, les Hébreux l’utilisaient déjà pour ses vertus relaxantes. En témoigne la harpe du berger et poète David qui calmait les crises d’angoisse du roi Saül. Employée au confort dans les maisons de retraite, les hôpitaux et garderies, de nombreux effets ont été détectés. La musique fait réagir les hémisphères du cerveau avec un effet direct sur le corps. Au contact d’une musique douce ou classique, le rythme cardiaque ralentit, la tension artérielle diminue, tout comme les niveaux d’hormone du stress. La respiration devient plus profonde et régulière.   Déjà dans le ventre de sa mère, le fœtus à qui l’on fait écouter de la musique se sent apaisé. Ou tout comme un nourrisson, à qui l’on chantera une comptine, peut arrêter de pleurer. Tout au long de la croissance d’un individu, la musique influerait de manière non négligeable sur la concentration, l’apprentissage, la connaissance du corps, la respiration, la créativité, l’habilité, l’éveil artistique, et bien d’autres domaines. Écouter de la musique fait donc ressentir à de multiples personnes un profond bien-être. Elle fait d’ailleurs tellement de bien que l’OMS est désormais convaincue de ses bienfaits et les reconnaît. En s’appuyant sur environ 900 études, elle a publié récemment un rapport consacré aux effets positifs de l’art dans son ensemble. Ceci étant dit, d’aucuns m’opposeront aux vertus de la musique, celle du silence. Cet état où notre cerveau est moins sollicité pourrait tout à fait faire l’objet d’un autre billet. « La musique décore le silence » affirmait le compositeur et chef d'orchestre autrichien Gustav Mahler. Je termine définitivement ce propos avec deux autres citations : De Victor Hugo : « La musique...est la vapeur de l'art. Elle est à la poésie ce que la rêverie est à la pensée, ce que le fluide est au liquide, ce que l'océan des nuées est à l'océan des ondes. »  Et en guise de conclusion, celle du médecin, musicien, scientifique et théologien chrétien Albert Schweitzer qui en dit peut-être plus que tout ce que je vous ai raconté aujourd'hui sur les bienfaits de la musique : « Il y a deux moyens d'oublier les tracas de la vie : la musique et les chats. » Belle journée à vous…en musique ! « Dieu descend à terre aussi naturellement que la musique de Mozart monte au ciel, mais il nous manque l'oreille pour l'entendre. » Christian Bobin Liens : (Fonds musicaux + extrait de fin) The World's Sax Project - Halleluia (Feat Eric Marienthal) https://youtu.be/wGEHHurJ6R0 Chet Baker - Over the rainbow (Rome 1962) https://youtu.be/voZSr_yWaeU Pentatonix - Hallelujah https://youtu.be/LRP8d7hhpoQ ... lire la suite
Emission du 30/06/2022
Emission du 16/06/2022
Emission du 10/06/2022
Emission du 02/06/2022
Ce sont Les Melodians, une formation jamaïcaine, qui, à partir d’une chanson populaire des communautés rasta, ont adapté et popularisé en 1970, le psaume 137 de la Bible, devenue un tube mondial quelques années plus tard avec Boney M, un groupe antillais de disco-pop. Je veux parler de "Rivers of Babylon" ou "By the rivers of Babylon" selon les différentes versions. Un peu plus tôt au 16° siècle, beaucoup plus tôt devrais-je dire, les protestants de langue française ont appris le psaume 137 dans des versions musicales beaucoup plus pondérées et méditatives, avec la sublime traduction du génial poète Clément Marrot : « Estant ainsi aux rives aquatiques de Babylon, pleurions mélancoliques, nous souvenant du pays de Sion », traduction mise en musique par Claude Goudimel, un des plus grands compositeurs français qui disparaitra avec des milliers d’autres dans la tourmente de la tristement célèbre St Barthelemy à Paris. (Sion dans la Bible c’est Jérusalem.) Mais le psaume 137, est aussi chanté par les italiens dont l’aspiration à se libérer des jougs étrangers donnera l’occasion à Verdi en 1843 d’utiliser le texte biblique dans son célèbre opéra Nabucco. Ce texte biblique raconte l'exil du peuple juif déporté à Babylone. L'évocation de « Babylone » et ses jardins suspendus éblouissent encore nos imaginaires et plus encore ceux des historiens. Considérés comme une des Sept Merveilles du monde antique, ils apparaissent dans les écrits de plusieurs auteurs grecs et romains antiques. Mais à quoi correspond Babylone pour le peuple juif à l'époque ? Et ce symbole d'exil a-t-il encore une signification aujourd'hui ? Au VIe siècle avant Jésus-Christ, le puissant Nabuchodonosor, empereur de Babylonie, assiège Jérusalem. La ville sainte est pillée, détruite et la population est déportée dans la capitale du puissant conquérant qui se situait dans l’actuel Irak. Cet événement est fondamental pour comprendre nombres de textes bibliques qui évoquent la déportation du peuple juif. Les 70 ans qu'ils passèrent à l'étranger marquèrent à jamais la mémoire d'Israël. Ce psaume 137, et donc la chanson, fait mémoire de cette période et de la nostalgie du peuple élu, éloigné de sa Jérusalem. Il est possible de penser alors que ce poème qui est aussi un cantique est devenu à jamais le chant de l’homme qui réalise son exil loin de Dieu, car, par nature et par vocation, il est un pèlerin errant sur cette terre. Au-delà de la destinée juive, cet exil à Babylone marque aussi la culture occidentale et la spiritualité chrétienne. En effet, il devient un symbole de l’état de l’homme éloigné de Dieu. Tel le Juif au bord des rivières de Babylone, le croyant est ainsi invité à prendre conscience de son exil sur cette Terre, loin de la Jérusalem céleste, à se souvenir des moments de joie de sa vie et à se confier en Celui qui en est la source. Il est à noter que le nom de Babylone est devenu un sujet majeur de la musique reggae pour désigner un lieu d'exil et de décadence. Gregory Isaacs ou Bob Marley le chantent ainsi dans "Babylon too rough" et "Babylon System". Le bluesman français Bille Deraime également dans au moins trois de ses chansons à consonance reggae. La déportation dans une terre étrangère et les regrets de Sion est devenue la théologie des rastas, un mouvement social, culturel et spirituel qui s’est développé à partir de la Jamaïque dans les années 1930. Le peuple déporté, ce sont les esclaves d’origine africaine : la terre promise dans la seconde moitié du 20° siècle, c’est l’Afrique et plus précisément l’ancienne Abyssinie : l’Ethiopie de l’empereur Haïlé Sélassié. Pour ma part j'ai découvert « Rivers of Babylon » avec la reprise de Boney M en 1978. J'étais ado, loin de toutes considérations spirituelles et à ce titre, je ne pouvais pas imaginer un instant, en dodelinant de la tête sur le tempo binaire de cette version pop disco, qu'il était question des souffrances de l'exil du peuple hébreu, du manque de la patrie et de diverses inquiétudes exprimées dans le texte. En achetant le 45t pour quelques francs de l'époque, je ne faisais que suivre comme beaucoup et en toute insouciance, le hit-parade, la mode du moment. Seules les 4 premières strophes du psaume sont chantées en boucle avec 2 phrases rajoutées ! Que dit donc la chanson ? « By the rivers of Babylon. Près des rivières de Babylone ; là, nous nous sommes assis. Nous avons pleuré en nous remémorant Zion : Sion, je l’ai déjà dit ; c'est Jérusalem. Maintenant comment pouvons-nous chanter les louanges (ou les éloges, acclamations) de Dieu sur cette terre étrangère. Que les mots de nos bouches et la méditation de nos cœurs soient acceptables en ta présence, ici ce soir. » Donc, on le voit bien ici, contrairement à ce que le style de musique pourrait laisser entendre avec Boney M, on n'est pas dans un registre festif mais plutôt dans celui de la complainte, du gémissement. À ce propos, la version plus ancienne des Melodians me paraît plus cohérente, la musique collant mieux au texte. On le sait bien ! Les covers ou reprises, ce n'est pas rare, ne tienne pas toujours compte de l'idée, de l’intention de départ de l'auteur et du compositeur. Avec le groupe Boney M que j'apprécie par ailleurs pour avoir bercé ma jeunesse, il y a dans cette chanson une récupération commerciale évidente dont le but premier est de faire un tube. La mélodie s'y prêtait à merveille. Nous n’allons pas écouter la version de Boney M seule mais un mix des trois versions les plus connues : l'original des Melodians qui pourra paraitre un peu poussive, celle du groupe qui lui a donné un retentissement planétaire Boney M, et puis une reprise toute aussi enlevée et gospelisée de la très francophile Liz MC Comb, qui est une pianiste chanteuse de gospel d'origine américaine. Medley Liens: The Melodians - Rivers of Babylon https://youtu.be/BXf1j8Hz2bU Liz Mc Comb - By the river of Babylon https://youtu.be/sheftWqE8_k Boney M - Rivers of Babylon https://youtu.be/eN3Fmpnoado PS : « Un pays lointain : telle est la définition de notre condition humaine que nous devons assumer et faire nôtre, si nous décidons de marcher vers Dieu. L’homme qui n’a jamais fait cette expérience, ne fût-ce que très brièvement, qui n’a jamais senti qu’il est exilé de Dieu et de la vraie vie, ne comprendra jamais ce qu’est le christianisme. Le lien entre l'exil à Babylone et la liturgie du Carême chez les chrétiens Dans la tradition liturgique orientale, on chante le psaume 137 les trois dimanches qui précèdent le Carême. Tel le Juif au bord des rivières de Babylone, le croyant est ainsi invité à prendre conscience de son exil sur cette Terre, loin de la Jérusalem céleste, à se souvenir des moments de joie de sa vie et à se retourner vers Celui qui en est la source. Ce retournement vers Jérusalem, vers la Patrie Céleste, c’est la metanoïa, mot grec traduit par repentir. https://eduscol.education.fr/chansonsquifontlhistoire/Rivers-of-Babylon#nav Note : L’œuvre de C.Marot est très abondante. On remarque, en lisant ses Œuvres, comme le poète a évolué de la discipline des Rhétoriqueurs, vers un art très personnel. Il est aussi connu pour avoir commencé la traduction en vers français du psautier, terminée après sa mort par Théodore de Bèze. Ses traductions, parfois légèrement modernisées, sont encore chantées par les protestants dans le monde entier. On attribue à Clément Marot la création des règles d'accord du participe passé. Extrait : (psaume 139) 1. Grand Dieu, tu vois ce que je suis, Ce que je fais, ce que je puis: Que je sois assis, ou debout, Tes yeux me découvrent partout; Et tu pénètres ma pensée, Même avant qu’elle soit tracée. 2. Soit que je marche ou sois couché, Je ne te suis jamais caché: Ta vue éclaire mon sentier, Et tu me connais tout entier; Le mot à peine est sur ma langue, Que déjà tu sais ma harangue. 3. Lorsque je vais, lorsque je viens, Je me sens pris dans tes liens: Seigneur, ton pouvoir souverain Me mit, en naissant, sous ta main; Et comment pourrait ma faiblesse Atteindre à ta haute sagesse? 4. Si ton Esprit veut me chercher, Où fuirai-je pour me cacher? Puis-je me sauver devant toi? Si je monte aux cieux, je t’y vois; Et si je descends dans l’abime, Je t’y vois pour punir mon crime. 5. Quand l’aurore m’aurait prêté Ses ailes, sa rapidité, Et que j’irai, en fendant l’air, Aux bords opposés de la mer; Ta main, s’il te plait de l’étendre Viendra m’y poursuivre et m’y prendre. 6. Si je dis: la nuit, pour le moins, Me cachant aux yeux des témoins, De son ombre me couvrira; La nuit même t’éclairera: Car l’ombre la plus ténébreuse Est pour toi claire et lumineuse. 7. Tu sondes mes reins et mon cœur; Et c’est toi qui formas, Seigneur, Tout mon corps si bien assorti, Dans les flancs d’où je suis sorti: Et pour ces merveilles étranges, Ma bouche chante tes louanges. 8. Seigneur, les biens que tu nous fais, Ta puissance, et ses hauts effets, N’ont jamais pu se concevoir; Mon âme cherche à les savoir; Mais toi, qui seul m’as donné l’être, Seul aussi tu peux me connaitre. 9. Oui, c’est ta main qui m’a tissu, Dans le sein où je fus conçu. Tes yeux me virent imparfait; Et de mon corps rien n’était fait, Rien n’avait commencé de vivre, Que tout s’écrivait dans ton livre. 10. Grand Dieu, tous tes faits glorieux Me furent toujours précieux: On ne saurait les supputer; Et si je voulais les compter, Il s’en trouverait davantage Que de grains de sable au rivage. 11. J’y médite avant mon sommeil; J’y pense encore à mon réveil. Mais, Seigneur, quand détruiras-tu Mes ennemis, par ta vertu? Quand viendras-tu, par ta puissance, Les éloigner de ma présence? 12. J’entends ces orgueilleux, Seigneur, Qui voudraient ternir ton honneur, Et dont la folle impiété Ose attaquer ta Majesté. Contre eux tous mes esprits s’aigrissent, Et je hais ceux qui te haïssent. 13. Je veux les haïr constamment, Je les déteste ouvertement; Oui, Seigneur, je veux pour toujours, En fuir les profanes discours. N’est-il pas juste que j’abhorre Le méchant qui te déshonore? 14. Dieu juste et bon, éprouve-moi; Vois si je n’aime pas ta loi, Ou si mon pied s’est arrêté Au chemin de l’iniquité; Et que ta grâce, où je me fonde, Soit toujours mon guide en ce monde.... lire la suite
Emission du 20/05/2022
Sans le savoir et à tout instant de l'année, la populace, nous-même et dans le monde entier, nous fredonnons cette rengaine, sans imaginer qu’elle a des auteurs... et peut donc provoquer le courroux des organismes de contrôle pour toute exécution publique d’une œuvre, si nous ne la déclarons pas. À moins qu'elle ne soit tombée dans le domaine public, ce pour quoi je pencherais plutôt pour notre exemple du jour. As-tu JPhi une petite idée de quoi je parle ? Je pensais que tu m'aurais proposé un de ces petits chœurs, très populaires dans les milieux protestants, pour remercier Dieu de la nourriture qu'Il nous accorde quotidiennement. Ou bien encore, mais moins utilisé quand même le "We are the champions" du groupe Queen, clamé avec beaucoup d'énergie en cas d'une quelconque victoire sportive. N'entends-tu pas ta famille te chanter ça une fois par an et ce, chaque année ? « Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire JP ! Joyeux anniversaire ! ». Qui ne connaît pas cette petite chanson d'origine anglo-saxonne ? Avec à peu près les mêmes paroles dans toutes les langues connues, ça se chante au départ : « Happy birthday to you ! Happy birthday to you ! » J'en connais un de mes très proches qui, dans ces occasions festives, l'ayant certainement appris de moi, le chante volontairement dissonant, un peu, sans doute, pour casser le code et beaucoup, pour endosser le rôle de perturbateur. "Happy birthday to you", ou "Happy birthday" tout court, est né, semble-t-il, à Louisville, un gros bourg de l'état du Kentucky aux USA. 2 sœurs : Patty et Mildred Hill, respectivement directrice de maternelle et pianiste, ont écrit en 1893 la chanson "Good morning to all" (Bonne matinée à tous), puis l'ont publiée dans un recueil de chansons pour enfants. 1893 : c'est loin mais alors... qu’en est-il donc de ces fameux droits d’auteurs pour cette très vieille chanson ? Je crois qu’on peut dire sans trop se tromper qu’elle est tombée dans le domaine public. Dans une autre chronique, peut-être, j’aborderai ce point parfois sensible des droits d’auteurs, histoire d’y voir un peu plus clair. Quant à "Happy birthday" et pour revenir à notre sujet principal, la légende, assez sérieuse, raconte que ce seraient les gosses de l'école maternelle des sœurs Patty et Mildred Hill qui ont remplacé les paroles originales par celles que l’on connaît, avec le nom interchangeable au troisième vers. Alors arrivé à ce stade de mon billet du jour, comment ne pas s'orienter vers cette autre célébration, moins universelle certes, quoique, mais tout autant passionnante dans sa genèse et ce qu'elle représente. "Happy Birthday", c'est aussi une chanson, écrite et réalisée par Stevie Wonder pour le label Motown. Le pianiste, chanteur a été l'une des principales figures de la campagne pour promouvoir la commémoration de l'anniversaire de Martin Luther King Jr, qui a combattu comme on le sait pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, en excluant toute violence. Dès 1968, l'idée de créer le Martin Luther King Day afin de célébrer la mémoire du grand homme avait fait son chemin. Stevie Wonder décida à son tour de faire de cette bataille la sienne en sortant le single et immense succès "Happy Birthday" en 1980. Sous ses airs festifs et légers, la chanson est en fait un véritable monument à la mémoire du pasteur baptiste qui paiera de sa vie son engagement. La chanson connut un immense succès. Elle exprime des valeurs aussi universelles que la paix dans le monde et la fraternité entre les hommes. La détermination de Stevie Wonder paya puisqu'en 1986, le président Ronald Reagan légitima le 3ème lundi de janvier comme congé officiel en mémoire du héros et martyr de la foi. La pochette de l'album dont est issu "Happy birthday" contient des images de Martin Luther King et des extraits de ses discours les plus célèbres. Si le morceau souffre à mon sens d'une production et de conditions d'enregistrement loin d'être optimums, ça reste encore très plaisant à écouter et étonnamment, on trouve assez peu de reprises ou covers de ce titre. La chanson fut rejouée plus tard par le chanteur en 2009 au cours d'un concert hommage, à l'occasion de la création par l'assemblée des Nations Unies, d'un autre jour commémoratif: la journée internationale de Nelson Mandela, placée, lui, le 18 juillet, qui correspond à sa date anniversaire. Enfin, Stevie Wonder la réinterprètera en 2012 lors du jubilé de diamant de la reine d'Angleterre Élisabeth II pour ses 60 années de règne. Avant de l’écouter, voici un large extrait traduit de cette chanson : "Il devrait y avoir une loi contre quiconque s'offusquerait d'une journée en ton honneur. Car nous savons tous au fond de nous qu'il devrait y avoir un moment que nous pourrions garder pour te montrer simplement à quel point nous t'aimons. Je suis sûr que tu serais d'accord. Rien ne pourrait convenir mieux que de faire du jour de ta naissance une fête internationale", chante Stevie Wonder dans sa chanson. Le second couplet dit ceci : I just never understood how a man who died for good. Je n'ai jamais pu comprendre comment un homme qui est mort pour le bien ne puisse pas avoir une journée réservée à sa reconnaissance. Ça ne devrait jamais arriver, juste parce que certains ne voient pas le rêve aussi clairement que lui. Nous savons tous qu'il s'est battu pour que les temps arrivent, pour que nos cœurs chantent en paix, Thanks to Martin Luther King ! Merci Martin, Luther King ! Happy birthday to you ! Joyeux anniversaire ! Stevie Wonder - Happy birthday Kygo - Happy birthday (feat John Legend} Liens: Mildred et Patty Hill -  Happy birthday (Piano solo) https://youtu.be/_UdLARd3lTY Stevie Wonder - Happy birthday https://youtu.be/inS9gAgSENE Album : Hotter than july 1980 Kygo - Happy birthday (feat John Legend} https://youtu.be/ORemUrv6jJ4 Album : Cloud nine  2016 ... lire la suite
Emission du 05/05/2022
C’est de la pop et de la louange tout simplement. En fait ! La musique pop est un genre musical qui est apparu dans les années 1960 au Royaume-Uni et aux États-Unis. Les chansons pop parlent en général de l'amour ou des relations amoureuses. C’est une musique assez formatée qui met l'accent sur la chanson individuelle plutôt que sur l'album, et utilise essentiellement des morceaux courts. La louange pour faire très bref, c’est le fait de rendre hommage, c’est l’action de célébrer le mérite de quelqu'un, de quelque chose. Ici on parle de célébrer Dieu avec un format musical pop. Glorious est donc un groupe chrétien français de pop louange catholique, originaire de Valence, et établi à Lyon. Il rencontre aujourd’hui un succès auprès des croyants de toutes confessions, plutôt jeunes et suscite depuis plusieurs années pas mal de curiosité de la part des médias. On peut dire que ce sont les pionniers d’un nouveau genre mais qui a eu un précurseur : le groupe Exo dans les années 1990 et 2000, issu de la mouvance évangélique, même s’il avait une véritable approche interconfessionnelle. Avec cette même capacité à entraîner le public à participer, non pas à un concert, mais à vivre une véritable célébration commune d’où le terme approprié encore une fois de pop louange. Je ferme la parenthèse. Je reviens à Glorious qui se considère d’ailleurs comme « les enfants d’Exo ». Créée en 2002 par Benjamin Pouzin et son frère Thomas, la formation avait d'abord une activité pastorale et d'animation d'une des paroisses du centre-ville de Lyon. Les membres du groupe consacrent aujourd'hui leur vie à chanter Dieu et à faire participer et même prier leur public. Le tout, sur des musiques pop parfois electropop et accompagné d’une prestation scénique tout à fait au goût du jour. Glorious aujourd’hui : c’est 20 années de partage de leur passion en musique. Résultats : sept albums, 80 concerts par an dans toute la France et près de 300 000 albums vendus. Pour les 3 frères Pouzin, à l’origine du projet, Glorious est la réponse à l’appel de Dieu : « Notre message, c'est la foi. A Glorious, ce qui anime notre cœur, c'est de croire en Dieu, qu'il nous conduise ». Nous voulons écrire des chansons qui éveillent chaque personne au fait que nous sommes rachetés, secourus et appelés dans l'histoire de Dieu. » Accompagnés de musiciens interconfessionnels : catholique, évangélique et protestant et fer de lance de cette vague pop louange catholique, Glorious a fait des émules : je cite les plus connus ou les plus en vues : Le groupe électro pop louange Hopen, formé en décembre 2013 par quatre frères originaires d'Avignon, dans le Vaucluse. Contraction de « Hope » et « open », le groupe désire annoncer au grand public l'espérance que l’on trouve dans les évangiles, dans la bible. Le groupe Holi, petit dernier et adoubé par Vianney ; 6 jeunes chrétiens, originaires de la métropole lilloise, qui ont à cœur de transmettre leur joie de croire et mettre de la couleur dans les églises. On a connu dans le passé le groupe de reggae Spearhit. Les anglicismes semblent prévaloir pour les noms des groupes cathos. On peut donc tout à fait imaginer que la prochaine formation de pop louange s’appellera Beautiful ou Love. D’ailleurs le label qui distribue Glorious et Hopen s’appelle Rejoyce : c’est logique ! La plupart de ces groupes de pop-louange français cherchent à être reconnus pour la qualité de leur prestation artistique mais ils sont surtout attachés à délivrer un message d’espérance auprès d’un public élargi. Un public souvent jeune, familial, simple et populaire, bariolé, joyeux, fervent, professant sa foi, très différent du profil des participants aux assemblées du dimanche dans les paroisses ! Je pourrais citer aussi dans ce vivier pop louange, le Jubilate Pop Louange : un groupe de 11 frères et sœurs et de leurs parents ! Encore une aventure familiale. Et puis on les aime bien sur cette antenne, issus des quatre coins d’Île de France et emmenés par leur charismatique et jeune chanteur Fratoun, les Guetteurs semblent réconcilier le reggae français et la spiritualité. Mais on s’écarte ici du registre pop louange. Enfin, issu un peu de cet environnement musical, on a un coup de cœur permanent pour elle, je pense que tu seras d’accord avec moi JPhi, elle fût choriste dans de grands ensembles de gospel pendant des années Signée sur le prestigieux label jazz Blue Note, Andrée Grise nous sert une musique folk soul gospel moderne particulièrement touchante. C’est proche de la pop louange dans l’intention mais bien plus raffiné et exotique pour le coup. Citons enfin Gregory Turpin qui est un peu le vétéran de la troupe mais j’en oublie certainement. La liste n’est pas exhaustive ! Je termine avec une remarque… Si la plupart des artistes que j’ai nommés dans cette chronique, issus de la mouvance catholique sont le recto de ma page du jour, il existe côté verso tout un panel de groupes, chanteuses et chanteurs dans ce registre pop louange évangélique et protestant : j’ai déjà parlé d’Exo tout à l’heure. Citons aussi Dan Luiten, Tabitha Lemaire, Paul Baloche, Matt Marvane, Samuel Olivier et son groupe Collectif Cieux Ouverts, les groupes québécois, Impact, La Chapelle Musique, Héritage, etc… et, issus des pays Anglos saxons pour n’en citer que deux : Bethel Music et Hillsong Glorious - Libre et sauvé https://youtu.be/btHVzQEuoco ... lire la suite
Emission du 18/04/2022
Emission du 14/04/2022
Johnny Cash est à lui seul un monument et une figure majeure de la musique américaine du vingtième siècle, comme en témoignent les cent trente morceaux classés au hit-parade américain en cinquante ans de carrière. Le destin et le parcours de Johnny Cash furent marqués par les thèmes qui feront la force de la musique de l’homme en noir et de son style minimaliste : la douleur, la trahison et la mort, l'affliction morale mais aussi la rédemption, l'amour, l'espoir et la foi. Un film en particulier : « Walk the line », qui lui a été consacré en 2005, allie le parcours chaotique d'un homme blessé à une peinture de l'Amérique profonde des années 50/60. Il avait rencontré un énorme succès à sa sortie et permis à de nouvelles générations de découvrir le répertoire de Johnny Cash. Artiste complet à la vie tumultueuse, le chanteur, également acteur, guitariste et auteur-compositeur, est décédé le 12 septembre 2003 à Nashville aux Etats-Unis. Il a vendu en un demi-siècle plus de 90 millions d'albums.... lire la suite
Emission du 09/04/2022
Emission du 04/04/2022
L'épisode qui amène à la création de ce tube planétaire s'inscrit dans un processus maintes fois répétés dans l'histoire du rock et de la pop avec quelques collisions artistiques plus ou moins retentissantes. Pas de « Solsburry Hill » sans l'album éponyme génial de Peter Gabriel, quittant de manière inattendu le vaisseau Genesis, ni d’« English man in New York » sans ces tensions atteignant un point de non-retour entre Sting et les autres membres du groupe Police. Devenu obèse vers la fin de sa vie, et contraint à ne plus pouvoir se déplacer comme il l’aurait souhaité, il semble bien que c'est sur son lit de mort que Mozart écrivit son célèbre « Requiem ». Le papillon Calogero a pu déployer pleinement ses ailes en quittant le groupe Charts en 1998. Et Goldman en cessant à ses débuts sa collaboration avec Thaï Phong ne nous aurait peut-être pas gratifié d'autant de belles chansons. La liste est longue de tous ces albums, concerts, chansons, succès dont le public aurait été privé, peut-être, sans ces remous et fracas dans l’univers de la musique. Ainsi « Love is all », qui n’a pris aujourd’hui que peu de rides, arrive en 1973, alors que son auteur se fait virer du groupe de hard rock Deep Purple, qu'il réintégrera d’ailleurs onze ans plus tard. Un vieux groupe donc que vous pourrez voir en concert si vous les appréciez à la foire de Colmar l’été prochain // si le covid 2022 ne refait pas trop des siennes. Au passage, je rappelle que l'idée du titre du morceau « Smoke on the water » de Deep Purple vient de Roger Glover, le créateur de « Love is all ». Elle fait suite à l'incendie du Casino de Montreux en Suisse et de cette fumée qui glissait sur les eaux du lac Léman. Deep Purple qui était entré en 1972 au Livre Guinness des records en tant que groupe de rock le plus fort du monde, ayant été mesuré à 117 décibels lors d'un concert londonien. Mais ce que je raconte là nous emmène bien trop loin dans le passé et nous écarte un peu de notre sujet du jour. « The butterfly ball and the grasshopper's feast » en français « Le bal du papillon et de la sauterelle » est un album-concept, une sorte d'Alice au pays des merveilles sous psychotropes, dans l'esprit mi-comédie musicale, mi-rock psyché. Il est le fruit de l'imagination du bassiste Roger Glover qui l’a écrit, composé et produit. Paru en 1974, il rassemble plusieurs artistes de différents horizons issus essentiellement de la scène heavy rock, à une époque où ce n'était pas trop bourrin: les plus connus ou impliqués étant David Coverdale, Glenn Hughes et Ronnie James Dio. Le court-métrage d'animation de « Love is all », est particulièrement connu en France pour avoir été utilisé à partir de 1975 sur Antenne 2. Cette chaîne publique qui le diffusait comme interlude pour remédier aux plantages techniques, c'est-à-dire assez fréquemment. Sa diffusion était donc aléatoire, ce qui a contribué à le rendre mythique à une époque où les magnétoscopes étaient rares dans les foyers français. C'était donc une Madeleine de Proust pour tous ceux qui, comme moi, avaient l'âge de regarder la presqu’antique télévision de cette époque. (Une madeleine de Proust est toute chose qui replonge une personne dans son enfance, tout comme l'odeur des madeleines qui ramenait l’écrivain Marcel Proust à sa prime jeunesse.) Dans le concept initial du bal du papillon et de la sauterelle, il était prévu un long-métrage d’animation en parallèle de l’album, qui en aurait été la bande son. Finalement, le projet n’a pas complètement abouti, et seule la chanson « Love is all » a été illustrée en dessin animé. Le clip de la chanson est l'un des tout premiers construits entièrement en animation. Ce clip de « Love is all » est finalement devenu culte auprès de toute une génération. On y retrouve une grenouille troubadour entraînant dans son sillage une ribambelle d’animaux : taupes, escargots, sauterelles, qui chantent à tue-tête, un bestiaire tout droit sorti d'un livre de Lewis Carroll. (Ref : Alice au pays des merveilles / The Walrus and the carpenter : Le morse et le charpentier) « Love is all » et toute l'imagerie liée au court métrage avec ses animaux chantants dans une ambiance de fête, ont été recyclés deux fois : dans une publicité d’abord, pour une célèbre marque de sirop. Vers les années 1990, en France, Sironimo Cusenier (concurrent de Teisseire et autres Guiot, Bigallet et Monin) associe son image avec la chanson, dans un spot publicitaire reprenant les images du clip officiel. La marque de ce sirop avait des bouteilles en forme de quilles. On retrouve quelques années plus tard une bonne reprise du groupe Florabelle et la Mushroom Family, où la technique des images de synthèse se substitue à l'animation traditionnelle du court métrage original. Et puis Sacha Distel qui était, avec d'autres, un coutumier des reprises de titres anglais en fera une adaptation française sous le titre « Toutes les mêmes » avec des paroles complètement éloignées du texte original. « Love is all » a été remixé en 2008 par un dénommé Gonzales pour le compte de la chaîne franco-allemande Arte afin de promouvoir son émission estivale Summer of the seventies, illustrée par un clip en animation 3D qui reste le seul intérêt d'une reprise peu convaincante et mollassonne. A noter aussi que le générique de fin de l'excellente comédie footballistique d'Olivier Dahan « Les Seigneurs » avec Omar Sy, José Garcia et Gad Elmaleh, inclura également la chanson originale. Sur vingt titres du projet de Roger Glover, seul « Love is all » est passé à la postérité. Les raisons sont multiples : son rythme ternaire entraînant, son côté ballade mi-rock mi-pop, le passage valse au milieu du morceau qui ajoute un charme particulier à l’ensemble, ses chœurs gospelisés, et son texte qui fait inévitablement référence à « All you need is love » des Fab Four: les Beatles, dont les paroles reprenaient en boucle à la fin « …love is all you need… » Le texte est gentiment fraternel, prônant la tolérance entre tous, malgré les différences : « Everybody's got to live together. Tout le monde doit vivre ensemble. Well, all you need is love and understanding. Bien ! Tout ce dont tu as besoin c'est d'amour et de compréhension. So, love your neighbour like you love your brother. Alors ! Aime ton voisin comme tu aimes ton frère !» Comme tu peux le constater JP, c'est d'une biblique simplicité. Version sirop papillon, quel spécialiste en musicothérapie ne recommanderait pas cet hymne flower power ? On se l'demande ! Liens : Roger Glover - Love is all https://youtu.be/RW9OYsMn4ds Sironimo - Love is all https://youtu.be/Crq6FgZ55f4 Love is all (Remixé) https://youtu.be/n7B3ZAkYHp0 Florabelle et la Mushroom Family - Love is all https://youtu.be/VDvFKf1-Gzg ... lire la suite
Emission du 28/03/2022
Nous entrons aujourd’hui dans les couloirs du temps en quête de l’origine, de la fabrication d’une chanson, plus précisément de 2 succès de la fin du 3° millénaire. C’est un sujet qui me passionne particulièrement ! Dans ce registre, je suis assez friand d’émissions du genre de celle proposée sur France TV par André Manoukian : « La vie secrète des chansons ». Frédéric Zeitoun, lui, est un parolier et chroniqueur musical qui se définit aussi comme un passionné de chansons. Au fil du temps et des rencontres, il a prêté sa plume à de nombreux artistes de variétés comme Enrico Macias, Hugues Auffray, Michelle Torr, Lorie mais aussi Zaz, Louis Bertignac et bien d’autres. Il a écrit quelques ouvrages qui sont une mine d'or et d'informations sur la chanson en général et pas seulement francophone. Les quelques lignes que je lui emprunte aujourd’hui sont extraites de son 4ème bouquin sur le sujet qui s'appelle : « Toutes les chansons d'amour ont une histoire » paru en 2005. Les 237 pages rédigées très simplement, un peu comme un journal, foisonnent de détails et d'histoires courtes sur les origines de chansons allant de la période égyptienne très brièvement jusqu'à la contemporanéité du livre qui s'arrête donc aux années 2000. Au court chapitre 98, je me suis arrêté sur la chanson Michèle interprétée par Gérard Lenorman, qui avait marqué l'année 1976. Évidemment ce titre a bercé ma jeunesse comme celle de millions de français et c'est un détail qui m'a fait choisir d'en parler pour cette chronique. Le genre de détail technique et artistique qui avait permis de sortir d'une impasse. Je lis: « Ce n'est pas une plaisanterie : à l'origine cette chanson devait s'appeler Marcelle : Marcelle assis près de toi, moi j'attendais la récré » Très romantique n'est-ce pas ? C'est ce qu'a dû penser Gérard Lenorman lorsque les paroliers Didier Barbelivien et Michel Cywie lui ont apporté cette chanson qu’il rebaptisa immédiatement Michèle en hommage aux Beatles. Signalons que Gérard Lenorman a été le premier à chanter du Barbelivien à l'heure où ce dernier traînait encore ses 17 ans et ses fonds de culottes sur les bancs du lycée Chaptal à Paris. Mais revenons à Michèle : ce mercredi-là au studio CBE de Montmartre les choses n'avancent guère : les musiciens ont fini et le résultat est décevant. Aucune magie, aucune nostalgie bienfaisante n’émane de ce titre et Gérard Lenorman tourne en rond. Alors que la section de cuivre est en train de partir, l'ingénieur du son Bernard Estardy a l'un de ses réflexes de génie qui ont fait sa réputation. Du haut de ses 2 mètres, il rattrape sur le pas de la porte le tromboniste par la manche. Une heure plus tard, la chanson est sauvée. Deux notes de trombone revenant comme un leitmotiv, le temps d’un refrain suffit à donner à Michèle le petit plus indéfinissable qui en a fait l'un des grands succès de l'année 1976. Les radios l'ont tellement matraqué qu’à l’époque, c'est un comble, le PDG de la maison de disque CBS alla jusqu'à téléphoner au programmateur pour qu'il freine un peu la diffusion tant il craignait de lasser le public. » Gérard Lenorman - Michèle (extrait court) « Michèle », en 1976, c’était Gerard Lenorman Une autre chanson, bien plus connue encore…qui est évoquée au début du livre de Frédéric Zeitoun page 72. « Si quelqu'un vous dit « Scrammled eggs, oh, you’ve got such lovely legs ! » en français « Œufs brouillés, vous avez de si jolies jambes… », vous risquez de prendre votre interlocuteur pour un illuminé. Pourtant, c'est accompagné de ces mots-là que la musique de « Yesterday » est venue un beau matin squatter le cerveau de Paul McCartney à son réveil. La mélodie lui semblait tellement familière qu’il resta longtemps persuadé de l'avoir pompé quelque part. Vérification faite, il dut se rendre à l'évidence qu’elle était bien le fruit de sa seule imagination. Pour le texte, le travail fût plus laborieux. Des mois durant, Paul McCartney ne trouva rien. Ces fameux œufs brouillés répétés sans cesse devinrent alors une obsession. De quoi attraper une indigestion ! Sur le tournage du film « Help », alors que le malheureux Paul chantonnait pour la millième fois ses scrambbled eggs, John Lennon à bout de nerfs et au bord de la crise de foie le supplia, soit de pondre d’autres paroles, soit de définitivement jeter chanson et œufs à la poubelle. Fort heureusement, Paul n’en fit rien. L'inspiration revint enfin à McCartney au Portugal un matin de juin 1965 et « Yesterday » sorti sur l'album « Help » le 6 août, demeure l'un des plus gros succès discographiques des Beatles De Marianne Faithfull à Frank Sinatra, le Guinness Book des records recense pas moins de 2500 reprises de « Yesterday ». Allez, on peut s’écouter cet hier « Yesterday » en intégralité cette fois, et je ne manquerai pas de revenir une autre fois sur ce livre « La vie secrète des chansons » de Frédéric Zeitoun. Je pourrai vous raconter par exemple l’histoire sympathique de « Tout l'or des hommes » que Jacques Veneruso a écrit pour Céline Dion au début des années 2000. Beatles - Yesterday  Liens : Gérard Lenorman – Michèle https://youtu.be/XhUHdjtgB7c Beatles - Yesterday  https://youtu.be/jo505ZyaCbA... lire la suite
Emission du 24/03/2022
Depuis plusieurs semaines, nous avons égrenés plusieurs sujets sur une même thématique : le gospel Son origine, les différents types qui le composent et son évolution au cours des 4 derniers siècles en gros, l’histoire du traditionnel « Amazing grace », un portrait d’Andrae Crouch, une figure majeure de ce genre. Et nous arrivons aujourd’hui à ce dernier volet, consacré aux chorales gospel. Au mois de novembre dernier, à l’occasion de la venue du groupe Solideo, j’avais introduit ma chronique par ces quelques mots que je souhaite reprendre aujourd’hui parce qu’il qualifie très bien, me semble-t-il, ce que suggère une chorale gospel dans l’esprit de Mr ou Mme tout le monde : je cite : La plupart du temps, les chorales gospel évoquent pour nous un groupe de chanteurs aux voix magnifiques qui chantent de grands airs solennels, le tout avec beaucoup de dynamisme. Les artistes vocaux se positionnent en une ou plusieurs rangées pour mieux faire entendre leurs voix accordées. J’avais rappelé aussi que le gospel est un genre musical qui tient ses origines des communautés évangéliques afro-américaines qui chantaient dans les églises durant les offices religieux. Autrefois cantonnées à des morceaux spirituels, les chorales gospels apprennent aujourd’hui à se diversifier. Les motivations de celles et ceux qui s’investissent dans cette activité musicale sont souvent basées sur les valeurs partagées en répétition et en concert : la convivialité, le travail vocal et l’amour du chant sacré, voire la transmission du message de l’évangile exprimé dans les chants. Ces motivations sont multiples. Je parle ici de chants et non de chansons : le chant, comme nous l’avons évoqué ensemble il y a 15 jours ici même JPhilippe, concerne le répertoire sacré, religieux que l’on retrouve dans les célébrations dominicales mais aussi dans le chant grégorien, le chant choral, un hymne national, etc… alors que la chanson a une dimension plus profane et généraliste. On pourrait distinguer trois catégories de chorales : La chorale gospel pour une pratique en loisir que l’on intègre généralement, en tant qu’amateur, pour y passer un bon moment avant tout. C’est un loisir pour ceux qui aiment chanter, sans prétentions aucunes. On trouvera souvent au répertoire, des chants de négro spiritual, ou de gospel traditionnel. Un concert de fin d’année est souvent organisé dans le but de montrer au public le travail effectué. Pour l’avoir accueilli dans nos studios, on pourrait citer par exemple : le pasteur Manyana Ngassi qui avait créé et encadré les Glorious Gospel Singers, une chorale locale, longtemps active dans la région et au-delà, composée d’une trentaine de personnes, venues de tous horizons. Je ne sais pas si ça tourne encore. JP ?? Quant au grand est, il n’est pas dépourvu de chorales gospel : citons Joy gospel, les chorales Gospel's Rejoicing », Gospel System et LPG de Mulhouse, Masithi de Dorlisheim, Freestyle gospel de Nancy, les Sun gospel singers et Gospel arc en ciel de Strasbourg. Mais il y en bien d’autres… L’association Gospel team est également très active pour promouvoir des prestations diverses chez nous ainsi qu’en Suisse et plus largement en Europe. Seconde catégorie de chorales gospel : les semi-professionnelles On y retrouve souvent des artistes qui ont une vraie culture gospel et qui fréquentent ce milieu depuis longtemps. Ce type de chorale expérimentée recrute souvent sur audition car il y a une exigence vocale. Les choristes prennent alors des cours de chant pour progresser dans la technique, l’interprétation, la gestion du souffle, etc... Tout cela pour deux raisons essentielles : afin que le son du chœur « sonne » parfaitement ; il n’y a pas de place pour les fausses notes. Et puis, pour être soliste. Le travail de celui-ci y est beaucoup plus pointu. On peut passer deux heures de répétition sur un même chant, le décortiquer, phrases par phrases, s’arrêter sur la rythmique, sur les nuances, les intentions… On peut aussi y travailler l’aspect chorégraphique. Très souvent, Il y a des concerts tout au long de l’année : église, festival etc…En fonction du type de structure, les choristes sont payés ou non, mais c’est quand même assez rare. Solideo, par exemple est un groupe gospel amateur mais avec une dimension semi- professionnelle qui a toujours mis un point d’honneur à présenter au public une musique et des chants de qualité. Les prestations sont gratuites mais ouvertes aux dons. Solidéo qui était revenu nous voir en concert le mois dernier au Prado à Sochaux. Et enfin dernière configuration : les chorales gospel professionnelles Le must du must, évidemment ! On y retrouvera des choristes soit, intermittents du spectacle, soit à leur compte, avec un gros bagage vocal. Ils font partie des plus grandes références gospel de France, assurent des plateaux télé, accompagnent des artistes nationaux et internationaux. Ils sont également recrutés sur audition. L’exigence vocale mais aussi scénique est plus forte. Cela passe donc par des heures de répétition chaque semaine pour maîtriser le répertoire, ainsi qu’un travail scénique de chorégraphies et d’interprétations. Les références d’artistes soutenus par ces chorales gospel vont de Mariah Carey, Dadju, Jain, Amauri Vassili, Slimane, à Florent Pagny. Deux de ces formations se sont fortement illustrés : les Chérubins de Sarcelles dans les années 90 et 2000 et puis la chorale New Gospel Family qui a écrit et écrit encore une belle histoire, avec + de 1200 concerts à la clé, dont 3 à l'Olympia, 4 au Zénith de Paris et avec plus de 60 passages sur les chaînes télé. Enfin, impossible ne pas citer, le chœur gospel de Paris qui a participé tout récemment à la réalisation de l’album « L’héritage Goldman vol1 » et puis Gospel pour 100 voix ou « The one hundred voices of gospel » qui est un groupe français composé de plus de 100 chanteurs et musiciens de confessions différentes et de plus de 25 nationalités. En dehors des concerts, et pour donner du grain à moudre comme on dit et assurer quelques subsides supplémentaires, certaines de ces chorales gospel sont spécialisées dans l’accompagnement des cérémonies comme les mariages, les baptêmes, les veillées de noël et parfois même des obsèques, avec des répertoires et des préparations spécifiques. D’autres groupes gospel priorisent les concerts, pour tous types d’événements : festivals, programmation culturelle des collectivités, soirées pour comités d’entreprises, cocktails événementiels, et ateliers chants gospel. Et puis, elles peuvent être sollicitées aussi par des enseignes commerciales. Les groupes de gospel savent très bien mêler l’art du chant et la mise en scène. Pour un mariage, ils sont l’élément clé pour installer de l’émotion lors de la cérémonie religieuse ou civile. Mobiles, ils sont capables de s’adapter à n’importe quel lieu qui possède un peu d’acoustique permettant de mettre en valeur leurs voix puissantes et envoûtantes. Dans une église ou dans une salle communale, ils sauront faire passer un message de communion et de joie avec tous les convives. Les chorales de gospel sont habituées à partager leur passion avec un public varié. Leurs chants conviennent aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Leur enthousiasme est communicatif et l’on se prend facilement à suivre le rythme de la musique voire même à chanter avec eux. Est-ce qu’on a le temps pour parler des tessitures ? C’est un petit aspect technique qui vous permettra de vous situer si vous envisagez d’intégrer une chorale gospel : Il existe différents types de voix, que l’on appelle donc tessitures. On identifie les principales d’entre-elles, de la voix la plus aiguë à la plus grave : soprano, mezzo-soprano, alto, ténor, baryton, et basse. Quand plusieurs personnes ayant la même tessiture de voix chantent ensemble, on parle de pupitre. Dans le gospel, il y a généralement 3 pupitres : les voix aiguës, qui comprennent les sopranos, qui sont les voix de femmes les plus aiguës et les mezzo-sopranos. Les altos, qui sont les voix médianes de femmes et les voix aiguës d’hommes. Parmi les voix graves, nous retrouvons : les ténors, qui sont les voix graves de femmes & les voix médianes d’hommes et puis enfin les barytons et les basses qui sont les voix les plus graves d’hommes. Je termine avec 3 citations, d’un ou une anonyme : « Chanter, c'est comme honorer l'oxygène ! » Une autre, puisque notre sujet était le gospel qui veut dire évangile, du roi hébreu David parlant de son Créateur dans le livre des Psaumes dans la bible qui sont des poèmes mis en musique : « Moi, j'ai confiance en ta bonté. J'ai de l'allégresse dans le cœur, parce que tu m’as secouru. Je chante à Dieu, car il m'a fait du bien. »  Enfin, je finirai avec cette parole de l’écrivain Erri De Luca : « Il faut chanter pour donner de l'air aux pensées sinon, enfermées dans la bouche, elles moisissent »  Alors chantons ! The Brooklyn Tabernacle Choir - Psalm 34 (Live) Liens : New Gospel Family - Today https://youtu.be/JO5fovbAr20 https://youtu.be/yjdg7NS4ee0 L'Héritage Goldman - Je te donne (avec Michael Jones, Tomislav Matosin et Le Chœur Gospel de Paris) https://youtu.be/5dcMek6TDOU The Brooklyn Tabernacle Choir - Psalm 34 (Live) https://youtu.be/DfW2mkkMTAg ... lire la suite
Emission du 17/03/2022
Nous arrivons aujourd’hui au 4° volet de cette thématique gospel commencée il y a quelques semaines. Après nous être intéressé à la genèse, à l’évolution du gospel et à l’histoire du chant « Amazing grâce », je vous propose un arrêt sur image / un portrait d’un des grands auteurs compositeurs interprète de cette musique spirituelle à la base. Pour les cinéphiles, il est le musicien dont les arrangements musicaux ont été remarqués sur le dessin animé de Disney « Le Roi Lion » ou les films à succès « Sauvez Willy » et « Couleur pourpre ».  Pour les experts de la pop music, il est plutôt celui qui, avec les Andrae Crouch Singers, ont soutenu Michael Jackson, Madonna et Diana Ross. Mais pour le chrétien que je suis, un peu vieux, mais très admiratif de l’artiste ; Andrae Crouch est peut-être celui qui, plus que tous autres, a mis une vraie touche contemporaine dans la musique gospel. On le qualifiera d’ailleurs comme étant le père de la musique gospel moderne. Dans les années 70 avec plusieurs albums références, Andrae Crouch et son groupe d’alors : « The disciples » a su établir des ponts entre la musique chrétienne et un auditoire moins tourné vers les églises, en apposant au gospel traditionnel, avec un juste et savant dosage, des rythmes soul jazz caribbean, latino et reggae parfois, influençant toute une nouvelle génération d’artistes outre atlantique.  Mais en 1984, après plusieurs récompenses : des Dove et Grammy Awards, équivalents de nos victoires de la musique, Andrae décida de prendre du recul sur la production de musique chrétienne.  Vint alors la période pop et Rythm & Blues de Los Angeles, où en tant que chanteur, musicien, compositeur et arrangeur, il s’impliqua fortement dans des projets de disques tels que "Bad" de Michael Jackson ou encore avec Paul Simon et Quincy Jones.  Fort heureusement et contre toute attente, mais après une bonne décennie tout de même, en 1994, paraissait « Mercy » album magistral d’un Andrae Crouch toujours autant inspiré par les valeurs et la foi chrétienne et à son zénith musicalement. Suivront quelques trop rares albums jusqu’à sa mort, conséquence d’un exercice à plein temps en tant que pasteur de l’église New Christ Memorial Church de Pacoima en Californie. Voilà résumé maintenant, en un peu moins de deux minutes, la carrière musicale d’Andrae Crouch. Né le 1er juillet 1942 à San Francisco en Californie, Andrae Crouch avait dix ans lorsque son père a été invité à prêcher dans une petite église d’une petite communauté agricole proche de Los Angeles qui lui proposa suite à cela de devenir leur pasteur.  Deux semaines plus tard, le père d’Andrae lui demanda de venir s’installer au piano alors que l’assemblée chantait. C’est ainsi, sans connaissance particulière de la musique ni de formation, qu’il commença et appris à jouer de son instrument. Comme il était un peu plus âgé, il a commencé à écrire des chansons, et à mener une chorale. Pourtant, jusqu'à l’âge de quatorze ans, il eut à souffrir d’un problème de bégaiement tel qu’il laissait sa sœur parler pour lui en public.  C’est d’ailleurs cette manière de fonctionner et cette complicité qui conduira par la suite Andrae et Sandra Crouch à faire de la musique ensemble puis à conduire leur église en binôme, en tant que pasteur, succédant à leur père décédé en 1992. C’est au début des années 60 qu’Andrae Crouch forme son premier vrai groupe gospel : The Church of God in Christ Singers qui comprenait au clavier celui qui accompagnera plus tard Sam Cooke, Ray Charles puis les Beatles : le génial Billy Preston. 5 ans plus tard, un nouveau groupe voit le jour : Andrae Crouch and the Disciples mais il faut attendre l’année 1969 avant de voir la parution du premier album, « Take the message everywhere » en français « Portez le message partout ». Dès lors, la carrière de Crouch connaît un essor rapide. S’entourant de musiciens ou chanteurs renommés tels que Abraham Laboriel, Harlan Rogers, Hadley Hockensmith et le batteur Bill Maxwell, soit le groupe Koinonia presque dans son ensemble ou encore le trompettiste Fletch Wiley, les pianistes Joe Sample et David Paich de Toto, le guitariste Dean Parks, Phillip Bailey d’Earth wind and Fire et Stevie Wonder pour ne citer qu’eux, il produit plusieurs albums références: « Don't give up » en 1981, « Live at Carnegie Hall » en 1982, ou encore « Mercy » en 1994. Andrae Crouch a tourné dans le monde entier, collaboré avec un grand nombre d’artistes de premier plan aux Etats-Unis et enregistré une vingtaine d’albums ; ce qui peut paraître relativement peu en presque cinquante ans de carrière musicale. Si le nom d’Andrae Crouch est l'un des plus renommés et respectés dans le genre gospel contemporain surtout dans son pays, c’est qu’il a su avec beaucoup de talent combiner des éléments classiques de la musique gospel comme les appels-réponse et les chœurs, avec des techniques d'écriture et de production propres à la pop ; une approche artistique qui influencera plus d'un artiste. Et notamment Michael Jackson. Plusieurs de ses chants sont devenus des standards dans le gospel et le chant d’église : « I surrender all » et « Jesus is the Answer », « My tribute » qui est devenu en français « A Dieu soit la gloire » ou encore « Soon and very soon » : « Bientôt très bientôt, nous allons voir le Seigneur ». Andrae Crouch a été aussi un personnage clé de la « Jésus music » ce mouvement des années 1960 et 1970 né sur la côte ouest des Etats-Unis qui incluaient aussi pour ceux qui connaissent : Phil Keaggy, Larry Norman, Barry McGuire, les groupes Love Song et Second Chapter of Acts avec les sœurs Herring ou encore Keith Green.  Par conséquent, il a contribué à installer et développer la musique chrétienne contemporaine d’alors, en comblant au passage le fossé entre les communautés noires et blanches. La dernière production de l’artiste réalisé peu de temps avant son décès survenu le 8 janvier 2015 à 72 ans et alors qu’il est très affaibli et malade est un album en public magnifique qui s’appelle « Andrae Crouch live in Los Angeles »  Pour vous donner envie d’aller plus loin avec lui et illustrer en musique 50 années de chansons, voici à présent un medley de 6mn : c’était difficile de faire moins, qui retrace très sommairement l’immense carrière gospel d’Andrae Crouch. La fin de ce medley se termine à capella, ce qui augurera la prochaine chronique puisque nous parlerons des chorales gospel. Liens: Andrae Crouch Medley - Live Los Angeles 2011 https://youtu.be/ToINwxusY4Y Andrae Crouch & CeCe Winans - Through It All / Can't Nobody Do Me Like Jesus (Medley) https://youtu.be/3JByePXtnHU... lire la suite
Emission du 10/03/2022
Aujourd’hui, pour cette chronique musicale, après avoir assez longuement parlé de ses origines, de son histoire et de son évolution, nous arrivons au troisième volet de notre thématique gospel. Sans doute l’une des chansons les plus enregistrées au monde, cet hymne spirituel est à l’origine l’œuvre autobiographique d’un marin esclavagiste extrêmement grossier. Voici l’histoire d’« Amazing Grace », prière devenue hymne de rédemption et de salut par la grâce mondialement connu. D’abord un hymne religieux et mémoriel anglais, « Amazing Grace » est aujourd’hui un cantique incontournable du répertoire américain. La chanson figure parmi les plus enregistrées de l’histoire de la musique et sera même interprétée par des célébrités telles qu’Elvis, Aretha Franklin, Ray Charles, Johnny Cash, Willie Nelson, Whitney Houston, et Céline Dion mais aussi Jessye Norman ou encore les trois ténors : Plácido Domingo, José Carreras et Luciano Pavarotti. Comme de nombreux hymnes américains, les origines d’Amazing Grace se trouvent en territoire britannique. Ecrit à la fin du XVIIIe siècle, le texte est l’œuvre du poète et pasteur anglais John Newton, né en 1725 et décédé en 1807. D’abord soldat dans la marine, il rejoint ensuite un navire esclavagiste en Sierra Leone puis un autre navire nommé le « Greyhound » en direction de l’Angleterre. Le 10 mars 1748, un violent orage laisse le navire à la merci de la mer. Après un mois à la dérive, celui-ci arrive par miracle en Irlande. Un mois dans de telles conditions, c’est extrêmement long ! Sain et sauf, John Newton, jusqu’alors redoutablement grossier et peu avare en blasphèmes, est désormais un homme changé, reconnaissant que Dieu accepte de sauver un misérable comme lui. Une prise de conscience qui ne l'empêche cependant pas de rester négrier pendant six ans avant de s’installer à Liverpool. Mais la transformation va continuer d’opérer… En 1764, il devient pasteur évangéliste d’Olney, un beau village tout vallonné où j'ai eu l'occasion de passer un magnifique et mémorable week-end, qui se trouve à une grosse heure de route au nord de Londres. Olney avec également son musée consacré à John Newton. C’est là que Newton écrit des hymnes pour sa congrégation, dont « Amazing Grace » pour son sermon du 1er janvier 1773. D’abord intitulé « Faith's review and expectation », en français : « Examen et attentes de la foi », le texte autobiographique parle de la rédemption et du salut de John Newton, tout en s’inspirant d’idées et de phrases du Nouveau Testament : Grâce étonnante, au son si doux, qui sauva le misérable que j'étais ; J'étais perdu mais je suis retrouvé. J'étais aveugle, maintenant je vois. C'est la grâce qui a soulagé mes craintes. Que cette grâce fût précieuse à l'heure où pour la première fois j'ai cru. J'ai traversé de nombreux dangers, pièges et labeurs. C'est le pardon qui m'a mis à l'abri et c’est lui qui me guide. Que ce pardon fût précieux, ce moment où j'ai commencé à avoir la foi. C'est la grâce qui m'a protégé jusqu'ici, et cette grâce me mènera à bon port. Le Seigneur m'a fait une promesse. Sa parole affermit mon espoir. Et le dernier couplet se termine ainsi : Il sera mon bouclier et mon partage, tant que durera ma vie. Oui, quand cette chair et ce cœur auront péri et que la vie mortelle aura cessé, je posséderai, dans l'au-delà, une vie de joie et de paix. La Terre fondra bientôt comme de la neige, le Soleil cessera de briller, Mais Dieu, qui m'a appelé ici-bas, sera toujours avec moi. En 1779, John Newton publie avec William Cowper, également poète et auteur d’hymnes, un recueil intitulé : Olney Hymnes, dans lequel figure « Amazing Grace ». Partisan de la rédemption, John Newton dénonce publiquement en 1788 la traite des esclaves. Il aidera et encouragera également l’homme politique britannique William Wilberforce à lutter contre l’esclavagisme, menant à son interdiction en 1833 et une entrée en vigueur l’année suivante. Peu avant sa mort, la même année, John Newton proclamera : « Ma mémoire est presque entièrement partie, mais je me souviens de deux choses : je suis un grand pêcheur, et Christ est un grand Sauveur. » Le recueil de Newton & Cowper est un grand succès, publié en grande quantité en Angleterre mais également aux Etats-Unis. Alors en plein mouvement de ce que l’on appellera « The second great awakening », une série de réveils spirituels protestants entre les XVIIIe et XIXe siècles, les hymnes religieux venus d’Angleterre sont chaleureusement reçus. Mais si « Amazing Grace » est massivement diffusé aux Etats-Unis, ce dernier est publié sans accompagnement musical. En effet, les hymnes furent classés par mètre poétique, permettant de choisir une mélodie appropriée et interchangeable selon le mètre des paroles. Pas facile de s’y retrouver là-dedans mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’à cause de cela, au début du XIXe siècle, l’hymne fut chanté avec plus de 20 mélodies différentes. (En poésie, le mètre est la structure rythmique de base d'un vers ou de lignes en vers) En fait, c'est par un concours de circonstances que la mélodie aujourd’hui indissociable d’« Amazing Grace » est associée à l’hymne. Amalgame de deux autres thèmes d’origines britanniques intitulés Gallaher et Santa Mary, la mélodie est d’abord associée à un autre hymne, « Arise, my soul, my joyful powers », dans le recueil intitulé The Columbian Harmony de 1829. Mais ce n’est qu’en 1835 que la mélodie, désormais intitulée New Britain, est associée au texte de John Newton lorsque le chef de chant américain William Walker publie le recueil The Southern Harmony avec l’hymne « Amazing Grace » désormais fixé. Hymne pacifique, l'air accompagnera les mouvements des années 1960 et 70, notamment pour les droits civiques afro-américain et les nombreuses manifestations contre la guerre du Vietnam. En 1969, après avoir chanté l’hymne pour calmer les tensions élevées lors d’une manifestation anti militaire, la chanteuse américaine Judy Collins décide de l'enregistrer. De l’autre côté de l’Atlantique, la reprise de Judy Collins inspire l’orchestre militaire du régiment écossais : The Royal Scots Dragoon Guards qui l'enregistre à la cornemuse en 1971. Plus récemment, en 2015, une fusillade a lieu dans une église méthodiste noire à Charleston, lors de laquelle neuf personnes sont tuées, dont la membre du Sénat : Clementa Pinckney. Lors de son éloge funèbre, le président Barack Obama se met à chanter l’hymne poignant, baume musical pour une communauté en deuil : Et lorsque le monde entier se voit confiné au printemps 2020, en réponse à la pandémie de Covid-19, Judy Collins, encore elle, reprend l’hymne avec un chœur virtuel composé de chanteuses et chanteurs du monde entier, une façon de rassembler les gens, malgré les distanciations physiques imposées, grâce à la puissance émotionnelle que dégage « Amazing Grace »  Voilà ce que je pouvais dire de cet hymne devenu international ! La semaine prochaine, nous passerons un peu de temps avec Andrae Crouch, une des figures incontournables du gospel contemporain, une de ces grandes familles du gospel qui comptent en son sein toute une pléiade d’autres artistes de talent. Ensemble - Grâce infinie (Acapella) https://youtu.be/ph2UJ-eRqUw (Tabitha Lemaire - Jean-Daniel Labrie de Axe21 - Marielly Juarez - Sébastien Corn - Jade et Joseph - Catherine Ouimet - Etienne-Joseph Charles - Ando Rasoamanana) D'où vient la chanson Amazing Grace ? https://youtu.be/GNg03qGlqE4 ... lire la suite
Emission du 03/03/2022
Avant d’aborder aujourd’hui ce second volet consacré au gospel et les grandes familles qui la composent, je voudrais citer et remercier l’association parisienne Gospel Event qui produit des groupes et chorales de gospel depuis 1996 et qui, grâce à son site, a été pour moi une mine d’or d’information pour nourrir quelques-unes de ces chroniques qui nous occupent toutes ces semaines. Nous abordons aujourd’hui le volet évolution du gospel. Bien que celui-ci soit avant tout un art qui permet de communier et d’exprimer les louanges à Dieu, la musique afro-américaine a prouvé qu’elle avait sa place en dehors des lieux de culte et ce, dans le monde entier. C’est pourquoi ce genre remporte un énorme et durable succès à l’échelle internationale ? Par ailleurs, il y a en France un dynamisme du Gospel, notamment dans les villes de Paris, Montpellier, Lyon et Toulouse mais aussi pas très loin d’ici à Mulhouse et Strasbourg où il est particulièrement représenté. Revenons un peu aux origines de ces chants ! J’en ai déjà parlé la semaine dernière, mais il y a largement matière à compléter… J’avais évoqué cette date référence de 1619, début de la déportation de millions d’Africains par les pays du Vieux Continent pour le commerce. Ce sont avant tout des chants d’espoir. En effet, sur les navires des négriers, les captifs chantaient leurs espérances. Plusieurs d’entre eux, comme « Oh Lord let me ride » font allusion à l’arrivée de leurs ancêtres sur le sol américain. Victimes du déracinement de leur terre d’origine, ils vont transporter leur histoire au travers de leur musique et de leurs chants, qui ont été inventés et transformés de manière anonyme. Pour rythmer le travail pénible et difficile dans les champs avec, faut-il le rappeler, interdiction de parler, les esclaves noirs pratiquent les Work Songs : des chants de travail. Ceci explique le rythme, la lenteur et l’absence d’orchestration des Negro-spirituals. Ce sont donc des chants simples, sans accompagnement, à travers lesquels tremblaient le souvenir de cette Afrique qui associe depuis toujours le chant aux circonstances de la vie. Les Negro-spirituals, ancêtre des gospels symbolisent ainsi la voix et l’histoire d’un peuple opprimé dont la musique était le seul exutoire. C’était l’expression d’une foi solide, souvent chantée sous le ciel, dans les champs de coton, racontant la vie et la mort, la souffrance et la tristesse, l’amour et le jugement, la grâce et l’espoir, la justice et la miséricorde… Par rapport à ce que l’on peut entendre aujourd’hui, le Gospel a connu une évolution significative depuis son apparition au XVIIème siècle. Il a notamment été fortement influencé par le jazz et possède des racines tribales et soul. On peut d’ailleurs distinguer plusieurs types de Gospel et le diviser en 4 grandes familles : La première est le Negro Spiritual que je viens de décrire précédemment, issu de l’expérience des esclaves. Il a été transmis de manière orale et anonyme. Le Gospel traditionnel est initialement interprété dans les églises évangéliques des Etats-Unis par un chœur qui peut avoir un ou plusieurs solistes. Il est caractérisé par un rythme énergique comme dans les célèbres « Oh when the saints », Go down Moses, et « Down by the riverside ». Portés dès 1930, par des groupes vocaux reconnus à l’échelle internationale comme le Golden Gate Quartet, Spirit of Memphis, Sensational Nightingales, qui combat contre le racisme, le groupe de Sam Cooke : The Soul Stirrers ou encore les Edwin Hawkins Singers et le groupe féminin très en vogue Staple Singers. Les références sont nombreuses bien sûr : Sister Rosetta Tharpe qui, après des débuts proches du music-hall et du blues, est revenue à un gospel plus orthodoxe et spirituel vers 1947. Sur ses traces, on citera aussi comme grande voix du Gospel traditionnel : Mahalia Jackson. 3° famille dans le gospel : le Southern Gospel qui est né dans le sud-est des Etats-Unis comme son nom l’indique, il est apparu à la fin du XIXème siècle. Les groupes de Southern Gospel étaient généralement des quartettes composés de deux ténors, un baryton et une basse. Ces chants évoquent les problèmes de la vie quotidienne et de la réponse de Dieu pour aider à les affronter. Même s’ils sont moins connus, on retiendra comme groupes de Southern Gospel, les emblématiques Statesmen Quartet des années 1950 et The Statler Brothers, un groupe populaire aux influences country. Enfin, le Black Gospel et Gospel Contemporain qui démarre dans les années 60, fait sortir le gospel des églises. Le phonographe lui permet notamment d’être diffusé à l’échelle internationale. À cette époque, de nombreux artistes veulent profiter de ce regain commercial et teintent leur Gospel de « musiques profanes » comme le Rock, le Jazz ou le Funk pour atteindre un public plus large. L’image du Gospel conservateur est alors rompue par de grands artistes comme Andrae Crouch, Kirk Franklin, Tramaine Hawkins, Kurt Carr ou encore Fred Hammond. Avec les influences d’autres styles musicaux plus commerciaux et en profitant des moyens de l’industrie du disque, ce Gospel Contemporain évolue jusqu’à nos jours avec de nouveaux instruments et inspirations rythmiques qui seront à l’origine de nombreux dérivés. Les styles Country Gospel, Gospel Blues, Gospel Rock ou encore Gospel Rap et Urban, et la liste n’est pas exhaustive.   Les chants gospel, ont une résonance hautement symbolique Comme j’ai pu l’évoquer précédemment, ils permettent au croyant d’élever son âme, de s’adresser à Dieu et de lui confier espoirs et peines, joie et espérance. Mais il fût aussi une révolte musicale pacifique luttant contre l’Amérique raciste. Les chants afro-américains partagent la souffrance des personnes noires émancipées, mais placées sous l’hégémonie des personnes blanches, particulièrement dans la partie Sud des États-Unis. C’est d’ailleurs pourquoi à l’époque, une migration importante s’effectue vers les grandes villes du Nord comme Chicago, Détroit ou New York. Parce que la musique Gospel a ce pouvoir d’évoquer des sentiments très profonds de l’âme : en passant de l’exultation à l’angoisse mais toujours sur fond d’espoir, les chants afro-américains transmettent des valeurs importantes comme l’amour, le partage, la fraternité, la solidarité, la gaieté, la spiritualité, et bien d’autres encore… Des valeurs universelles et fédératrices qui parlent d’une manière ou d’une autre à tout un chacun, quelles que soient les croyances ou l’âge de l’auditeur. C’est pourquoi le Gospel plait toujours autant, grâce à son bagage historique et aux émotions qu’il transmet.   Je m’arrête là pour aujourd’hui ! La semaine prochaine, je raconterai l’histoire très intéressante du traditionnel « Amazing grace » écrit et composé par John Newton, un ancien marin, négrier anglais, converti au christianisme à la suite d’une tempête. Charles Johnson and The Revivers - I'm giving you a warning sinner https://youtu.be/ZbEWmVJ0_ao Lien : https://gospel-event.com/gospel-histoire-et-evolution/ ... lire la suite
Emission du 10/02/2022
Emission du 17/01/2022
Alors que je m'interrogeais sur de possibles sujets de chroniques musicales pour 2022, le nom de Matt Marvane m'est assez rapidement venu à l'esprit. Pas d'actualité discographique apparemment en vue, mais parce que c'est quelqu'un qui a apporté un vrai plus dans son domaine ces 15 dernières années, il était nécessaire de faire un focus sur cette figure désormais incontournable de la musique chrétienne contemporaine. Et puis en fouillant un peu, je me suis rendu compte qu'une actu album existait bien, alors que c'est complètement passé sous les radars, les miens en tout cas. Je n’ai absolument rien vu venir ; que ce soit sur les réseaux sociaux ou par mes connaissances qui sont pourtant fans de cet artiste. Alors, même si je ne vais pas faire une chronique sur le dernier CD de louange de Matt Marvane, il faut savoir tout de même que "Pour toi volume 1" qui est un EP de 4 titres inédits, sorti il y a 9 mois, est la 8° production de ce lyonnais d'adoption, si j'inclus son premier EP et les 2 albums avec le JTM band de ses débuts. Ce que je peux juste dire sur cet EP qui présage des petits frères « Pour Toi Vol 2 / Vol 3 », c’est que visiblement Matt Marvane a choisi d’axer ses projets dans ces dernières années, sur le chant dit de louange avec ici quelque chose de très intimiste. Les seuls instruments étant souvent le piano avec les voix de Matt et son épouse. Depuis très longtemps, dès son plus jeune âge, Matt Marvane est plongé au cœur de deux cultures qui, ensemble, vont rythmer ses ambitions et ses envies : D'un côté : la foi. Il est fils de pasteur et fréquente assidûment l'église de ses parents. Sa démarche personnelle envers Dieu et un intérêt très fort pour les choses de la Bible vont le conduire assez rapidement à suivre un enseignement théologique qui le conduit, à l’âge de 20 ans, en Angleterre. Ce pays étant culturellement très imprégné de musique pop, ce séjour va certainement influencer son approche et son identité musicale future. Quant au cursus théologique, celui-ci l'entraînera assez logiquement sur les traces de son père puisqu'il deviendra pasteur à son tour. Et puis l'autre penchant culturel, je viens d'effleurer un peu le sujet, c'est bien évidemment la musique. A 6 ans, on lui prête déjà de sérieuses intentions au piano. Précoces là aussi, surviennent à 10 ans ses premières participations en public. Peu à peu, il s'empare d’une guitare, d’un micro et clôture les célébrations de son église de Dijon avec quelques morceaux. L'occasion pour lui d’enfanter un répertoire de chansons profondes et émouvantes. À 17 ans, il encadre une chorale de gospel et 5 ans plus tard, il forme le groupe JTM Band qui fait suite à son séjour de 2 ans en Angleterre. Matt s'investira beaucoup comme conducteur de chants de louange avec ce groupe. Cette formation qui a eu un temps pignon grâce à notre radio se produira sur scène jusqu'en 2012, avec un vrai succès, notamment auprès de la jeunesse, avec 2 albums, plus de 300 concerts donnés un peu partout en Europe et jusque dans la belle province : le Québec. "The only One", le premier album de Matt Marvane est un EP qui paraît en 2009, entièrement en anglais. Son second et plus gros projet solo qui sort en avril 2013 va s'appeler "Un coin de paradis". Il est produit par le célèbre et novateur label My Major Company qui permet d'aider de jeunes artistes et d'accompagner des projets artistiques par le moyen, entre autres, des premiers financements participatifs. Mais surtout le pasteur chanteur va bénéficier de toute la machinerie de ce label. Plus particulièrement du professionnalisme et de l'expérience du réalisateur Laurent Gueneau qui avait travaillé pour Souad Massi, Zazie, Sinsemilia et Faudel entre autres. 1074 internautes-producteurs répondront à l'appel participatif avec un budget à hauteur de 100 000 €, ce qui permet déjà de faire pas mal de choses. En décembre 2013, Matt Marvane a été choisi par les internautes Artiste Participatif de l’année 2014 et cette petite mais révélatrice distinction lui sera à nouveau décernée l'année suivante. « Noirs & Blancs », paru en mars 2015 qui est le 3° album solo de Matt Marvane est la rencontre entre la pop et le gospel qu’il affectionne particulièrement ! Celui-ci avait lancé parallèlement à son entreprise en solo “Louange Collective” qui depuis 2010 marque le désir de former sur le domaine de la louange, qu'il exerce depuis de nombreuses années. Pour cela il s'entoure de quelques amis comme Pierre Nicolas ou encore Paul Baloche. Tout récemment Matt a signé avec Integrity Music, un gros label de Musique Chrétienne aux Etats Unis. De cette association vont naitre les albums « Résistance » en 2017, puis « No compromise » en 2020 et enfin « Pour Toi Vol 1 » l’année dernière. En 2019 Matt et son épouse Sarah implantent l’église SOS dans la métropole de Lyon (www.eglisesoslyon.com). Tous deux mettent alors la priorité sur son développement et l’accompagnement de ses membres. Il y a fort à parier qu'avec de telles responsabilités et enjeux, en plus d'une vie de famille avec 3 enfants, cela devienne un peu plus compliqué de mettre en chantier d'autres projets musicaux. L'avenir le dira ou me démentira peut être... C'est tout ce qu'on peut souhaiter à ce grand barbu d'origine Bourguignonne. La couleur et l’approche musicale de Matt Marvanne font souvent la part belle aux guitares acoustiques, au clavier rhodes et hammond ainsi qu’aux sons vintage. Mais ces sons roots peuvent tout à fait se mêler à ceux d’un bel orchestre à cordes de plusieurs musiciens. Il apparait évident toutefois que dans ses dernières productions, le chanteur musicien a souvent souhaité se contenter d’un seul piano, soutenu seulement mais avec beaucoup de finesse par des voix. L'épouse de Matt Marvane, Sarah ayant désormais un rôle significatif dans l’écriture des chansons et la musique de Matt, avec à la clé plusieurs jolis duos. Ce son chaleureux et feutré dévoile alors une plus grande sensibilité de l’artiste qui s’accorde bien avec le registre louange et célébration. Les textes des chansons de Matt Marvane évoquant la foi, l’unité, l’espérance, le courage et les plaisirs simples de la vie font de cette œuvre inachevée à ce jour, une de ces belles réussites dans le milieu gospel français. Liens : Matt Marvane - Un coin de paradis https://youtu.be/A38gRBO1YKM Matt Marvane - Un jour https://youtu.be/A-wQqZ8dt34 Matt & Sarah Marvane - Le véritable ami https://youtu.be/horuQbYmyU0 ... lire la suite
Emission du 11/01/2022
Emission du 05/01/2022
Il a définitivement quitté la scène musicale et terrestre le 2 janvier 2016. Connu, pour être l'auteur interprète de 200 chansons environ, dont une trentaine de succès, Michel Delpech s'était également aventuré sur le terrain de la comédie avec quelques apparitions dans 2 films et 1 téléfilm, et puis aussi celui de l'écriture. C'est en lisant son dernier livre intitulé "Vivre" que j'ai eu envie d'honorer sa mémoire et retracer quelques épisodes furtifs de son histoire. À cet effet, je collerai à mon propos quelques passages choisis de ce bouquin. Mais disons-le tout de suite, l'ouvrage, modeste, de 140 pages et 11 chapitres se lit très aisément. Après avoir gagné une première bataille contre son cancer de la gorge en 2014, c'est sur un lit d'hôpital, en pleine rechute, que le chanteur a couché ses réflexions du moment ; pensées existentielles, sur sa vie personnelle, ses humeurs, ses échecs, ses rebonds, son regard sur les autres, ce que la maladie a changé en lui. Avec des mots simples et une profonde honnêteté: celle d'un homme en bout de course mais rempli d'espoir, l'auteur invite le lecteur à sillonner les couloirs de son passé, celui d'un hôpital, les forêts et les sentiers boueux, la banlieue parisienne, etc... J'ai beaucoup aimé ce livre pour la sincérité qui s'en dégage, l'espérance qu'il propose, le cheminement de foi qu'il suggère, le miroir qu'il renvoie aussi de nos propres limites humaines et nos failles. Comme dans une de mes chansons préférées : "Le chasseur", par-dessus l'étang, soudain j'ai vu passer un homme libre, certes anxieux, en perpétuel questionnement, mais profondément enracinés dans ce qui l'a construit façonné, au fil des décennies. "Vivre" aux éditions Plon est aussi une invitation au voyage: le midi de la France, Chambord et puis Jérusalem furtivement où il fait une expérience déterminante : sa rencontre avec le Christ. Escapade aussi dans les bars de village et restaurants, dans ces coins tranquilles de la campagne, desquelles il puisera quelques idées de textes de chansons. « En filigrane j'ai donc chanté ma vie ou des bribes de ma vie ; ainsi le Loir et Cher, ce n'était pas eux, ce n'était pas moi, mais ce n'était pas loin. » Fan de football et bien sûr de musique, le chanteur à midinette de ses débuts à appris, compris, surpris, par sa manière d'être au crépuscule de son existence. Il se disait chanceux de la vie qu'il a eu, là, au bord du gouffre de la maladie avec ce regard confiant tourné vers le ciel. "Mon chemin c'est aussi la spiritualité dans laquelle j'ai osé m'engager, il y a plus de 40 ans. Ce fût jusqu'à récemment mon jardin secret." " La confiance la plus totale, c'est en Dieu que je la place : que ta volonté soit faite sans que je pose de questions inutiles ! Quand j'ai des soucis, des ennuis, j'ai la capacité de tout déposer au pied du Seigneur, de lâcher mon fardeau et de lui dire" débrouille-toi avec ça ! Moi je dors" Michel Delpech encore, un peu plus loin, tout à la fois humain, spirituel et passionné : "Je suis intarissable en matière de foot, j'ai dû lasser au passage quelques lecteurs. Je le suis quand je pense aussi à d'autres petits plaisirs : la musique évidemment. Ha ! Pouvoir prendre le temps d'écouter les œuvres complètes de Miles Davis. Et puis mon jardin secret : la théologie. Un jour si j'en ai le courage, je lirai la somme complète de saint Thomas d'Aquin. Je me laisse prendre par ces plaisirs qui sont le sel de la vie. Ils font partie aussi, je le pense sincèrement, de ce plus grand chemin que je cherche à suivre, un chemin spirituel paisible et réussi. C'est en réalité la seule chose qui pourrait me satisfaire complètement." Dans le chapitre" Oser l'amour", Michel Delpech, en rajoute encore : "Dans ma vie j'ai eu la chance de croiser le chemin de Dieu. J'ai eu la chance de l'aimer. Je me suis interrogé sur la nature de cet amour. Est-il différent de celui que je porte à ma femme, à mes enfants, à mes proches. Avec le temps, Jésus est devenu pour moi un frère, un confident. » Plus loin enfin... "Il se fait tard ! La porte de ma chambre s'ouvre. Le tintement du chariot... une dernière fois avant de dormir : prise de tension, thermomètre dans l'oreille. Ça en devient poétique tant qu'on me dit que tout va bien. » Il fait même l'éloge de la radio : "Enfant, je l'écoutais beaucoup comme tous ceux de ma génération. Les clips musicaux n'existaient pas. Les voix, les textes, les mélodies devaient pallier à l'absence d'images J'en ai gardé un goût très fort pour ce média que j'avais un peu occulté et que l'hôpital m'a permis de redécouvrir." Dans ce livre, Michel Delpech parle peu de sa famille et un peu plus de sa maladie. Oh sans étalage indécent, qui prêterait au voyeurisme et aux lamentations ! "Je n'aime pas mon impatience. Ma maladie ne m’a pas laissé d'autre choix que d'apprendre à l'attente. Ma gorge a perdu sa souplesse ; il lui faudra du temps pour la retrouver. Du temps et des exercices parfois douloureux, mais j'ai appris à avoir la patience de me soumettre. Patience aussi quand j'articule mal, que je suis inaudible, que mes proches ont du mal à comprendre et me demande de répéter. Patience enfin quand, après ces efforts, la douleur se réveille. Patience quand un jour, me semble-il, je semble tiré d'affaire et que le lendemain je régresse." "Moi", disait-il, "Je suis un douteur professionnel avec un visage de cocker. Même quand je ris, mes yeux tombent, mes sourcils aussi. " Michel Delpech n'a pas gagné sa seconde bataille contre le cancer mais il a laissé une belle trace de son passage sur terre. Particulièrement au couchant de sa vie, il a été source d'aide et d'encouragement pour celles et ceux qui luttent contre la maladie. Il est l'auteur de 2 autres livres "La jeunesse passe beaucoup trop lentement" et "J'ai osé Dieu" en 2013. Reste des chansons bien sûr, belles et tendres, profondes, mais aussi distrayantes. C'est là son plus grand héritage ! Liens : Michel Delpech - La fin du chemin https://youtu.be/YiqQ9Ki-Mx0 Interview https://youtu.be/sqZNvu0dvKo... lire la suite
Emission du 20/12/2021
Ils s'appellent Michael Bublé, Peter Cincotti ou Jamie Cullum. Voix de velours, belle gueule et forte présence scénique, ces crooners new-look ne font pas toujours l'unanimité critique, mais ils ont véritablement donné un coup de jeune à une musique centenaire. À bientôt 43 ans, il est difficile de continuer à le décrire comme un jeune prodige du jazz… Et pourtant, sur scène, Jamie Cullum a la même excitation adolescente qu'à ses débuts. Il a même gardé son visage poupon : cheveux en bataille et grosses baskets bleues de gamin de 12 ans aux pieds. On a donc du mal à trouver là le père de famille qui avait joué devant Obama et la bonne société de Washington lors de la journée internationale du jazz de l’année 2012. Comme beaucoup d’artistes anglophones de talent, Jamie Cullum a sorti l’année dernière, sans que j’en sois informé, auquel cas j’en aurais déjà parlé ; / un album de « Christmas Songs » : des chansons de noël, intitulé « The pianoman at Christmas ». Plutôt que de reprendre une énième fois les sempiternels « Jingle bells » (« Vive le vent » en Français) ou encore le très classique « White Christmas » (« Noel Blanc »), celui-ci a vraiment le mérite de renouveler le genre. « Turn on the lights » qui fût le premier single proposé au public fait partie d’un joli et très plaisant conglomérat de chansons originales aux tonalités hollywoodiennes, enregistrées avec un orchestre d’une quarantaine de musiciens, dans les fameux studios Abbey Road à Londres (le studio d’enregistrement historique des Beatles faut-il le préciser ?). Tous les ans, on le sait, c'est incontournable et sans que les intéressés soient forcément dans une démarche spirituelle : il est bien question de Jésus à noël, n’est-ce pas ? Chacun, ou la maison de disque qui les produit y va de son album de Noël à grand renfort publicitaire parfois. Une tradition très anglo-saxonne qui peine un peu à se développer en France mais pas au Canada chez nos cousins québécois et acadiens en particulier. Ce n’est pas très étonnant puisque la culture américaine y est très marquée là-bas. "The pianoman at Christmas" est donc le neuvième album studio de Jamie Cullum, sorti sur le label Island l'année dernière à la même époque : le 20 novembre 2020 très précisément. Même si le chanteur britannique est un bibliophile assumé, relativement peu d'éléments ayant trait à la fête de la nativité sont évoqués dans les textes, hormis dans les traditionnels revisités. C'est ainsi ! On peut le déplorer, et on pourrait croire alors que ce projet ne fut que purement commercial, destiné à alimenter comme chaque année à cette époque l'énorme catalogue de références d'albums de Noël qui va, il faut bien le dire, du médiocre, insipide et plat, aux surprenantes et belles découvertes comme avec cet album de Jamie Cullum. Au fil du temps, cet adepte du beat box et du jazz a montré qu’il était aussi à l’aise avec les standards du jazz que la musique pop. Le beatboxing consiste à faire de la musique en imitant des instruments uniquement avec sa bouche et aussi en chantant les percussions. Cette pratique a son propre championnat du monde, qui se déroule tous les 3 ans à Berlin depuis 2005. En tout cas, l'aptitude et le vrai talent de Jamie Callum à maîtriser les arrangements de swing et de jazz sont pour beaucoup dans la qualité de ce projet. En se frottant à l’art des chansons de Noël et en s'emparant d’elles d'une façon plus créative, le pianiste chanteur s’est encore réinventé, en faisant le grand écart non nuisible entre le jazz et la balade pop. Il faut dire que la grande majorité des 13 titres sont des inédits, avec dix nouvelles chansons écrites au piano contre seulement 3 reprises de traditionnels. Jamie n’a pas cherché à reproduire ce qui fait une bonne chanson de noël mais plutôt d’y appliquer le fruit de ses recherches avec une bonne dose d’instinct. Pour lui, noël : c’est un doux câlin. Musicalement cela voulait dire : s’amuser, trouver des jolies mélodies en y ajoutant des changements dans les accords. Avec l’idée aussi et c’est un peu triste parce que l’on ne peut plus être l’enfant qu’on a été, de faire ressurgir les beaux souvenirs du passé mais aussi le souvenir des gens que l’on a perdu. Il y a un peu tout cela dans cet album. Les musiques de noël existent depuis toujours : c’est une bonne tradition et un art à part entière quelque part, qui inclut presque tous les styles de musique. Dylan, Stevie Wonder, Donnie Hathaway, Harry Connick Jr, Dolly Parton, et tant d’autres en ont écrit. L’une des pépites de l’album de Cullum, le titre « It’s Christmas » est une création aux relents de music-hall qui va sûrement s’imposer dans les années à venir, comme un incontournable de Noël. Parmi d'autres superbes morceaux, celui qui est intitulé : « The jolly fat man » est une allusion au gros bonhomme de neige ou encore « Christmas never get’s old », ce qui veut dire : Noël ne vieillira jamais ! Alors si pour Jamie Cullum comme pour une très grande majorité, noël ne rime plus qu’avec famille et amis, sapin, repas copieux et cadeaux, neige et chants traditionnels, cette fête devrait aussi nous rappeler une chose essentielle, qui fait suite à un évènement planétaire ayant marqué notre calendrier et le monde, ainsi que notre culture et notre histoire. C’est la venue de Christ sur la terre parmi les hommes : cadeau suprême envoyé par Dieu à l’humanité. Ce passage de l’évangile dans la bible illustre assez bien, me semble-t-il, le sens premier que devrait revêtir noël : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a envoyé son Fils unique afin que nous puissions vivre par lui. Afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. » Une des chansons préférées de Jamie Cullum qu’il reprend dans son projet : c’est « In the bleak midwinter », écrite par Christina Rossetti, composée par Gustav Holst au 19° siècle et qui explique assez bien noël, me semble-t-il. « Frost wind made moan : le vent glacial gémissait, la terre était dure comme fer, l'eau comme une pierre, la neige était tombée, la neige sur la neige, …in the bleak midwinter, long ago. Au cœur du morne hiver il y a bien longtemps ». En réalité, il n’y avait pas de neige à la naissance de Christ en Israël qui semble se dérouler plutôt au printemps, mais on ne va pas amputer le texte de la chanson : histoire de garder le folklore ! « Our God, heaven cannot hold him, nor earth sustain…Notre Dieu : le ciel ne peut pas le contenir, ni la terre le soutenir. Au cœur du morne hiver : in the bleak midwinter, une étable suffit. Il se peut que les anges et les archanges se soient recueillis là-bas, chérubins et séraphins emplirent le ciel, mais sa mère seule, dans son bonheur de jeune fille, adora le bien-aimé avec un tendre baiser. »  Et le texte se termine ainsi : « Que puis-je lui donner, pauvre que je suis ? Si j'étais un berger, je voudrais apporter un agneau ; si j'étais un roi mage, je ferais ma part ; mais plus encore, ce que je puis lui donner : c’est mon cœur. ». Je vous propose maintenant de vous caler au coin du feu et d’écouter cette nouvelle version couleur jazz d’« In the bleak midwinter » par Jamie Cullum. Son album de noël magnifique, paru l’année dernière s’appelle : "The pianoman at Christmas". Et, fait très rare pour un album de noël et un album tout court, il n’y a absolument rien à jeter. Voilà ! Je me dois de conclure cette chronique musicale, la dernière de l’année en vous souhaitant un très Joyeux noël ! Jamie Cullum - In the bleak midwinter  Liens : Jamie Cullum - In the bleak midwinter  https://youtu.be/_ELQ0ZoUkFM Jamie Cullum - It’s Christmas https://youtu.be/l8j6CVf1wG4... lire la suite
Emission du 13/12/2021
Une chronique musicale aujourd’hui qui est la conséquence directe d’une sortie d’album, pas mal commentée depuis le 8 octobre dernier, même si ça reste très confiné dans notre périmètre national. Autrefois, pour les artistes : point de réseaux sociaux, de chaînes TV musicales, ni d'internet... Pour se faire connaître et avoir un peu de visibilité et d'audience, c’était « passage obligé », soit par la radio, soit par les émissions télés de variétés et dans une proportion non négligeables : par les magazines papiers, style Podium, Salut les Copains, lesquels seront détrônés ensuite par les journaux dit People. Dans les années 70 et 80, il fut le locataire et l’invité régulier de tous ces anciens concepts, avant de disparaître peu à peu des radars, même s'il a toujours su et voulu préserver un contact avec un public fidèle lors de ses incessants concerts dans toute la francophonie. Une démarche et un état d’esprit constant, que ce soit en pleine lumière dans les 2 décennies de ses débuts ou dans l'ombre les périodes suivantes. Et puis, peu s’en souvienne : il a représenté la France pour le concours de l'Eurovision en 1988 à une place honorable de 10°. Mais de qui est-ce que je parle ainsi ? Sur son site Facebook, il nous est dit de lui : « En 1969, Gérard Lenorman faisait un peu peur. Il était coiffé comme un Playmobil. Sur les plateaux de télévision, il chantait avec une joie presque effrayante, les yeux écarquillés. Et, à la pose extatique, il ajoutait sans complexe des paroles heureuses. Double blasphème... Car, cette année-là, Serge Gainsbourg susurre « Elisa » et France Gall, boudeuse, joue « La poupée qui dit non ». Directe conséquence du choc 1968, en France, on se met à chanter l'érotisme ou les blessures amoureuses, la mine sombre. Il ne viendrait à l'esprit de personne de sourire derrière un micro. Sauf Gérard Lenorman. Dès 1970, il prévient « Laissons entrer le soleil », adaptée de la comédie musicale Hair. Ses chansons tournent autour des jours heureux, des fêtes des fleurs, des éclaboussures de mémoire, très loin des poses destroys et des astres noirs. » Fin de citation Reconnaissable à la première écoute et à sa coiffure épaisse, avec son registre populaire, une voix légèrement voilée, rocailleuse, haut placée et à des mimiques faciales et vocales qui en ont fait sa signature, celui que l’on surnommait alors Le Petit Prince fait son grand retour sur la place publique pour le bonheur de ses fans, et devient pour le coup presqu'un objet de curiosité auprès des médias assez nombreux qui se sont intéressés à lui ces dernières semaines. Si l'album de reprises « Duos de mes chansons », paru il y a 10 ans fredonnait les mélodies du passé, ce tout nouvel album de Gérard Lenorman intitulé « Le goût du bonheur » est une collection de 12 nouvelles compositions qui arrive 20 ans après le dernier enregistrement studio du chanteur intégrant des chansons originales. Avant d’aller plus loin, il peut être intéressant et utile de le redécouvrir en quelques secondes avec un medley de ses plus grands succès du siècle passé. Medley Gerard Lenorman Voilà pour ce medley présentation de la carrière de Gérard Lenorman qui n’est que très partielle et incomplète évidemment : c’était juste pour se rafraîchir la mémoire au sujet de quelqu’un qui a été un des fers de lance de la variété française. Et on aurait pu s’attarder, s’interroger sur ce qu’est la différence entre variété et chanson française, pop et variété. La variété qu’on appelle pop aujourd’hui aurait tendance à renvoyer à une époque bien précise, une musique, des chansons pour divertir + que pour réfléchir. Mais on ne va pas s’exercer à analyser plus que cela ce sujet. Revenons plutôt sur la page d’accueil FB de Gerard Lenorman. On y trouve un éclairage intéressant sur le contexte, les circonstances qui ont permis d’aboutir à ce nouveau projet de cd et même de vinyle. Le vinyle qui est redevenu une tendance forte depuis quelques années et qui s’impose largement jusque dans les rayons devenus assez imposants chez les disquaires. Sur la page FB du chanteur, il est dit encore ceci : « Gérard Lenorman a compris, flairé qu'une « Ballade des gens heureux », en 1975, soulevait plus de montagnes qu'une guitare cassée sur une baffle. Alors, depuis quarante ans, le Petit Prince mène sa révolution, un sourire aux lèvres. Il la mène obstinément, même quand elle n'intéresse personne. Les années 80 n'auront que faire du bonheur qu’il proposait alors, et lui préfèreront la jouissance, le superflu. Qu'importe ! Lenorman s'accommode de l'oubli et chante toujours, conscient d'être « bon qu'à ça » comme disait l'écrivain Samuel Beckett. Quand il chante « Si j'étais président », il dessine, avec vingt ans d'avance, une politique bling bling, raille un casting gouvernemental très actuel, rit des effets d'annonce et du culte de la personnalité, bref, prédit le paysage politique d'aujourd'hui. Le chanteur n'a fait aucune concession. Il n'a jamais remixé ses tubes en brouet de techno dance (bouillon, jus), à tarder très longtemps à participer aux grandes tournées sirupeuses et nostalgiques. Il en a payé le prix, bien sûr, mais il est resté « Au-dessus du fracas de la terre », comme dans sa chanson « Le funambule », occupé à bombarder paisiblement le paysage musical français. Voilà pourquoi, bien au-delà de la raideur ravie des débuts, les chansons de Gérard Lenorman tiennent encore la route, et inspirent les autres. Elles s'inscrivent dans la lignée magnifique du répertoire français. Lenorman, à la manière d’un autoportrait caché, veut encore raconter la liberté, l'indépendance, les vagabonds, la fidélité à soi… Tant de décennies après,,,,,. A petites touches, sur la pointe des mots, se dessine, en creux de ce nouvel album, le visage et la vie d'un des plus grands chanteurs français, multirécidiviste du sourire et torpilleur des modes, qu'il était grand temps de réentendre et de remettre en lumière. L’album s’est nourri de collaborations diverses et variées : Vianney qui signe 2 chansons mais aussi Serge lama, Nicolas Peyrac, Bénabar pour quelques musiques, Claude Lemel, le parolier de Dassin également / ont apporté leur touche à ce nouveau disque empreint d'optimisme. En écrivant ce papier, j’ai découvert un artiste hyper sensible, perfectionniste, généreux, apaisé aussi, fortement attaché à rester simple et honnête, réfractaire au mensonge et au compromis. Et puis, à l’image de ces autres septuagénaires notoires : Clapton, Souchon, Santana, Julien Clerc et Sting qui ne sont pas restés figés dans le marbre et ont tous sortis un nouvel album récemment : Gérard Lenorman nous prouve qu’il n’y a pas de limite d’âge pour swinger, chanter, écrire, composer, créer, et exister tout simplement . La pochette est très jolie, avec une photo du chanteur visiblement ravi, sur un fond coloré à la gouache où dominent les couleurs jaune, bleu et rouge : les couleurs du drapeau de Gérard Lenorman. L’album s’appelle « « Le goût du bonheur » Liens : Gérard Lenorman – Changer https://youtu.be/pZ6GtvNFfGI Gérard Lenorman - Le goût du bonheur https://youtu.be/fKXTKd9eZmc ... lire la suite
Emission du 09/12/2021
Je ne sais pas ce qu’il en est pour toi Jean Philippe mais je suis très très friand des chansons qui raconte une histoire, qui sont puissantes dans ce qu'elles évoquent et traduisent. Alors, pour cette seconde chronique musicale de décembre, j’ai souhaité faire un focus sur une chanson en particulier, programmée de temps en temps sur cette antenne : « Evangéline » interprétée par Natasha St-Pier. Cet exercice nous permettra d’évoquer aussi un peuple ; les acadiens et de nous remémorer au passage une tragédie : la triste histoire que l’on nomma le grand dérangement. Pour tous les acadiens, lundi prochain 13 décembre sonnera comme un funeste anniversaire, le souvenir d’une blessure historique ancrée dans la mémoire collective d’une population estimée aujourd’hui à environ 3 millions de personnes, éparpillées pour la plupart dans l’est des Etats-Unis et du Canada. Le texte d’« Evangéline », magnifiquement écrit en 1971, par le chorégraphe et auteur compositeur Michel Conte, est inspiré d’un poème qui avait eu un immense effet sur la culture acadienne et québécoise. Ce poème est l’œuvre d’Henry Wadsworth Longfellow. Il raconte la terrible déportation du peuple acadien provoqué par les anglais, qui ne se privèrent pas d’utiliser des moyens très expéditifs, bafouant sans complexe pour parvenir à leur fin ce qu’on appellera plus tard les droits de l’homme. Parlons tout d’abord un peu de ce peuple : les acadiens. Marginalisées par des facteurs géographiques et économiques, les régions acadiennes demeurent isolées sur le plan culturel jusqu'au milieu du XXe siècle. Et c’est dans les années 50 et 60, que l’on assiste à l'explosion de la culture acadienne, qu'il s'agisse d'artisanat, de peinture, de chansons, de danse, de théâtre, de cinéma ou de littérature. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les Acadiens vivaient en groupes isolés, peu en contact avec l'extérieur. Cela leur permettait de conserver les traditions de leurs ancêtres, leur cuisine, leurs fêtes et leurs traditions orales et puis leur manière de parler qui est une variante de la région du Poitou en France. Depuis leur arrivée au Canada, au XVIIe siècle, chansons, histoires et légendes sont ainsi transmises de génération en génération. Les chansons plus contemporaines écrites par les Acadiens témoignent de leur éveil à la culture, comme le prouvent « Évangéline », mais aussi d’autres traditionnels comme « Le réveil de l'exilé », « Le pêcheur acadien » ou encore « La fleur du souvenir ». Une chanson, un peuple et une tragédie disais-je en préambule tout à l’heure. Lorsque l’on parle du peuple acadien, immanquablement vient le sujet de cette marque douloureuse de leur histoire que la tradition et les historiens ont nommé le grand dérangement. Deux raisons principales sont à l’origine de cette sinistre page du passé nord-américain : Première cause : l’appât du gain, clairement, avec en toile de fond, à cette époque, le conflit ouvert avec la France. En confisquant les terres et les biens des acadiens pour les redistribuer à des colons anglais toujours plus nombreux. Et puis en second lieu : à cause d’un arrière-plan de conflit religieux. Les guerres dites de religion du siècle précédent résonnaient encore fortement dans les esprits. Avec des acadiens catholiques pourtant très paisibles face aux anglais principalement anglicans. Alors, si le personnage d’Evangéline est fictif, la déportation du peuple acadien auquel fait référence cette chanson ne l’est pas du tout. L'historien John Mack Faragher utilisa même le terme contemporain de nettoyage ethnique.  Dans le traité d'Utrecht de 1713, comme tout le monde le sait, la France céda aux Anglais cette portion de l'Acadie qui est maintenant la Nouvelle-Écosse . Le Grand Dérangement est une expression utilisée pour désigner l'expropriation massive et la déportation des Acadiens : peuples francophones d'Amérique lors de la prise de possession par les Britanniques d'une partie des anciennes colonies françaises en Amérique Environ 12000 habitants désarmés et sans défense, très fortement attachés à leurs racines et à leur patrie furent envoyés par la force en exil vers des destination totalement inconnues, déportés et divisés par groupe d'âge. Pire : hommes et épouses séparés furent embarqués sur des navires en prenant bien soin que les familles se retrouvent démembrées, éparpillés et abandonnées dans les colonies britanniques de la côte atlantique jusqu'en Louisiane. Des historiens américains estiment que sur une population totale évaluée entre 12 et 18 000 en 1755 ; environ 9000 soit plus de la moitié quasiment périrent en une douzaine d'années sous les effets de cette déportation. Des peuples ou groupes ethniques opprimés, l'histoire en regorge. Cela résonne encore aujourd’hui avec fracas. On peut penser au génocide arménien, des tutsis du Rwanda, des juifs avec la Shoa, et plus ou moins connus ou moins médiatisés, tous les drames des peuples indiens d'Amérique, amérindien, toutes ces minorités noyées dans le tumulte de l'histoire. Mais ce qui nous touche peut-être un peu plus avec les Acadiens, c'est que ce sont nos cousins quelque part. Voilà ! Jusqu'à présent, j'ai beaucoup parlé des acadiens et de cette page douloureuse de leur histoire ; voyons maintenant la chanson. En 1971, l'auteur compositeur interprète français Michel Conte s'est directement inspiré du poème « Evangeline : a tale of Acadie » de l'américain Henry Longfellow. Pour interpréter pour la première fois sa chanson sur l’héroïne fictive Évangéline et son bel amour Gabriel, c'est la chanteuse québécoise Isabelle Pierre qui l’enregistra pour la première fois en 1971 sur son album intitulé « Heureuse », chanson qui sera d’ailleurs son plus grand succès. Michel Conte dira ceci « ... Je ne saurais trop dire ce qui se passa lorsque je lus sur le socle de la statue le nom d’Evangéline. Quelque chose qui frappe à la porte de ma mémoire…le poème de Longfellow….une grande tristesse qui m’envahit… un choc inconscient mais suffisamment fort pour que je décide d’écrire une chanson sur cette femme qui me paraît être une héroïne de roman, une Yseult maritime, une Juliette nordique, une femme dont le courage me fait mal, dont l’espérance me donne envie de pleurer… » Evangéline ; c'est une chanson d'amour, une ode à la fidélité: fidélité envers le tout premier amour, volé par les évènements tragiques du tumulte de l’histoire. Il y a toute une dramaturgie qui se dessine et que l'on peut entendre distinctement : des oppresseurs qui séparent les familles, les pleurs et les cris des enfants privés d'un père, d'une mère, l'arrachement à la terre natale, le vacarme de la guerre et de la peur. Mais plus que tout, il subsiste ce souvenir puissant et enraciné du pays, de l'être aimé qui bien longtemps plus tard, agonisant, revient tomber dans les bras d'Évangéline. Le texte est beau, tout en pudeur, sans la lourdeur et la force des chansons militantes. Non, ce n'est pas une chanson engagée mais un cri du cœur, la quête de l'espoir, d'un amour perdu et retrouvé. Tout cela est portée par une mélodie simple et apaisante même lorsque le pire est décrit. À trop m'y plonger, comme nous l'a dit son auteur, j'ai tressailli d'émotions moi aussi. Il est temps maintenant de faire écouter à nos auditeurs cette chanson « Evangéline » Je n’ai pas choisi la version de Natacha St Pier pour nous aujourd’hui, mais celle plus récente que je connaisse : de la chanteuse canadienne de country Annie Blanchard qui proposait en 2018 une version revisitée sur son album « Welcome soleil » Annie Blanchard - Évangéline Evangéline / Auteur compositeur : Michel Conte (Henry Wadsworth Longfellow) Les étoiles étaient dans le ciel, toi dans les bras de Gabriel Il faisait beau, c’était dimanche. Les cloches allaient bientôt sonner. Et tu allais te marier dans ta première robe blanche L’automne était bien commencé. Les troupeaux étaient tous rentrés. Et parties toutes les sarcelles Et le soir au son des violons, les filles et surtout les garçons t’auraient dit que tu étais belle. Evangéline, Evangéline. Mais les Anglais sont arrivés. Dans l’église, ils ont enfermé Tous les hommes de ton village. Et les femmes ont dû passer avec les enfants Qui pleuraient toute la nuit sur le rivage. Au matin ils ont embarqué Gabriel sur un grand voilier, Sans un adieu, sans un sourire. Et toute seule sur le quai, tu as essayé de prier, Mais tu n’avais plus rien à dire. Evangéline, Evangéline. Alors pendant plus de vingt ans, tu as recherché ton amant À travers toute l’Amérique Dans les plaines et les vallons, chaque vent murmurait son nom Comme la plus jolie musique. Même si ton cœur était mort, ton amour grandissait plus fort Dans le souvenir et l’absence Il était toutes tes pensées et chaque jour, il fleurissait Dans le grand jardin du silence. Evangéline, Evangéline. Tu vécus dans le seul désir de soulager et de guérir Ceux qui souffraient plus que toi-même Tu appris qu’au bout des chagrins, on trouve toujours un chemin Qui mène à celui qui nous aime Ainsi un dimanche matin, tu entendis dans le lointain Les carillons de ton village. Et soudain alors tu compris que les épreuves étaient finies Ainsi que le très long voyage. Evangéline, Evangéline. Devant toi, était étendu sur un grabat, un inconnu, Un vieillard mourant de faiblesse. Dans la lumière du matin, son visage sembla soudain Prendre les traits de sa jeunesse. Gabriel mourut dans tes bras. Sur sa bouche tu déposas Un baiser long comme ta vie. Il faut avoir beaucoup aimé pour pouvoir encore trouver La force de dire merci. Evangéline, Evangéline. Il existe encore aujourd’hui des gens qui vivent dans ton pays, Et qui de ton nom se souviennent. Car l’océan parle de toi, les vents du sud portent ta voix De la forêt jusqu’à la plaine. Ton nom, c’est plus que l’Acadie, plus que l’espoir d’une patrie ; Ton nom dépasse les frontières. Ton nom, c’est le nom de tous ceux qui, malgré qu’ils soient malheureux Croient en l’amour et qui espèrent. Evangéline, Evangéline. Evangéline, Evangéline. Liens : Annie Blanchard – Évangéline https://youtu.be/SqnH-K2815g Natasha St-Pier - Tous les Acadiens https://youtu.be/T-TBh5qelxY... lire la suite
Emission du 07/10/2021
Emission du 30/09/2021
En préparant cette chronique musicale, je me suis senti un peu comme cet écrivain qui n'y connaissait rien en musique, et qui ne s’en cachait pas. Il affirmait que l’émotion est ce qui importe le plus dans ce genre d'affaire et qu’il n’est donc nullement illégitime qu’un simple amateur ait envie de faire partager ses coups de cœur, comme il le lance à la tête des critiques imbus des privilèges de leur compétence technique. Cet amateur va dans la vie, tâchant de voir, de sentir, de comprendre et d’aimer des choses dont vous ne soupçonneriez jamais la beauté, et dont il vous suffira de savoir qu’elles sont en ré mineur, ou en do. De fait, cet ignorant en matière de musique, de son propre aveu, aime passionnément la musique : il y voit le langage de l’âme, celui des sens, le langage de l’amour. Je voudrais partager aujourd'hui avec vous sur une chanson qui, sans être le tube du siècle, sans doute, m'a particulièrement ému lorsque je l'ai découvert en 1998. Rich Mullins était un auteur compositeur de musique du précédent millénaire, d'arrière-plan religieux comme certains se plaisent à le définir. D'arrière-plan chrétien, pourrait-on dire aussi. Il fut fortement influencé par François d’Assise à la fin de sa vie. Il était également poète et très impliqué socialement notamment auprès des populations indiennes Navajo du centre ouest des États-Unis où il enseignait la musique, avant de décéder. Il y a bientôt 25 ans, à l’âge de 41 ans, alors qu'il s'apprêtait à donner un concert caritatif ; un accident de la route, sur une route de l'Illinois bouleversa toute une communauté d’artistes, d’amis, sa famille toutes celles et ceux qui écoutaient et appréciaient sa musique. Le 10 septembre 1997, neuf jours avant sa mort, Rich Mullins avait réalisé un enregistrement sur cassette approximatif d’une dizaine de chansons dans une église abandonnée, que l’on peut découvrir sur la pochette de l’album "The Jésus record". C’est un album posthume et conceptuel, basé sur la vie de Jésus-Christ et qui devait s'appeler au départ « Ten songs about Jesus ». La cassette ; vous savez, utilisée avec ces magnétophones plats équipés d'un micro intégré très basique et flanqué de ses 6 larges touches à l'avant de l'appareil sur lesquels il fallait appuyer. Le mien : un Telefunken faisait plutôt bien ce genre de boulot.  Venons-en à notre chanson du jour : celle qui m’émeut chaque fois que je l’entends, disais-je plus tôt. « My deliverer is coming » en français « Mon Libérateur arrive ! ». Un regard habitué des Ecritures, de la bible, nous fera remarquer que le peuple de Dieu a toujours entendu cette voix : En Egypte, les Israélites prisonniers et maltraités l’ont entendue et l’ont criée. De même en captivité à Babylone, ils ont soupiré après la délivrance. Au premier siècle, Siméon et Anne dans le temple de Dieu attendirent le Messie avec confiance. Ils savaient que leur libérateur allait venir. Il apparut en la personne de Jésus (Luc 2/6) La chanson, « My Deliverer » de Rich Mullins, est une évocation profonde et puissante avec des paroles qui surpassent le cantique traditionnel ou contemporain d’un office ou d’un culte. Il retrace le parcours raconté dans les évangiles, de Marie et Joseph fuyant avec Jésus en Egypte alors que le Roi Hérode cherche à trouver et à tuer l’Enfant annoncé. Il imagine et peint le tableau d’une Afrique avec l’Egypte où les Israélites étaient autrefois captifs. Il nous montre ce Jésus qui peut entendre leurs chants et leurs cris pour la délivrance comme s’ils étaient toujours suspendus dans l’air depuis des siècles. C’est une belle image de la compassion de Jésus qui recueille le cri solitaire de douleur rempli d’espoir, avec la pleine intention de répondre. Dans « My deliverer », une chanson qui exprime beaucoup de symboles, les paroles nous invitent à une pensée plus profonde, à la révélation de l’amour de Dieu pour tous ceux qui crient et soupirent. Mullins nous montre le continent africain, en se servant habilement d’une illustration de la géographie de la terre. Le désert du Sahara traverse le sommet du continent. Il est en grande partie sec, poussiéreux et désolé. Sous le Sahara se trouve le Kenya où trône majestueusement le Mont Kenya. C’est la deuxième plus haute montagne d’Afrique et à son sommet se trouve un glacier tropical. L’eau de ruissellement de ce glacier envoie de l’eau fraîche et propre dans les ruisseaux et les affluents vers les terres sèches et assoiffées. Rich Mullins évoque le lac Sangra. Une recherche rapide sur Internet révèle qu’il n’y a pas de lac Sangra au Kenya, alors que voulait-il dire ? Le mot « sangra » signifie saigner, ou sang. Peut-être voulait-il dessiner avec des mots l’image des eaux du Mont Kenya qui se déverse dans un lac et rejoint alors les terres sèches et poussiéreuses. Il n’est pas question de juste étancher la soif physique, mais d’étancher l’âme assoiffée dans le besoin de secours, de délivrance, et du pardon de nos fautes. Cette délivrance « découle de ses propres cicatrices », de ce sang qui a coulé. C’est tout le sens de la croix ! La voix de Christ est toujours suspendue dans l’air. Elle résonne toujours dans le cœur des croyants partout sur la terre, alors qu’ils crient à l’unisson : « Mon Libérateur arrive, mon Libérateur se tient prêt ». Voilà pour le contenu de la chanson. Il n’est pas sans rappeler dans sa thématique les anciens spirituals qui rythmèrent la vie des esclaves noirs américains. Quant à la forme, j’aime l’allure proposée, tout en contrastes, qui lui est donné avec son entrée piano, cordes et flûte couleur et ambiance celtique tout en douceur. Dans la tranquillité du soir, cerveau en éveil entre les 2 écouteurs de mon casque, je me sens comme téléporté, installé dans le désert sous la voie lactée. Et puis tranquillement le bruit se fait plus intense : l’orchestre, les guitares, chœurs et chorales se font orage, éclairs et vents, pluie, soleil et arc en ciel. C’est une cavalcade, presqu’une furie qui m’entraîne vers des sommets, échelle de Jacob, entre ciel et terre, entre humanité et divin. Et puis vient une pause, je réfléchis encore et scrute l’horizon avant que tout ne reparte, plus impétueux encore jusqu’au final salutaire. Ce n’est pas une chanson, c’est une œuvre belle, une symphonie courte, un chemin de liberté. Je m’approprie les paroles, les harmonies, les mouvements. Un peu de génie en 3 tonalités ont suffi à me rendre amoureux de cette mélodie. J’aime alors passionnément la musique : cette langue de l’âme, des sens, et de l’amour de Dieu. « Mon Libérateur arrive, Christ est debout pour moi ! »  Enfin ! Et avant de glisser vers une traduction sommaire du texte, quelques éléments d’information sur la production et l’élaboration du double album « The Jesus record » qui comprend le titre que je vous présente aujourd’hui… Le premier disque, intitulé "The Jesus Demos", se compose des démos brutes de Mullins guitares et voix. Le deuxième disque a été enregistré après la mort de Rich Mullins par le Ragamuffin Band, le groupe qui l’accompagnait depuis plusieurs années, mais avec le soutien des voix d’Amy Grant, Rick Ellias, Michael W. Smith, Ashley Cleveland et Phil Keaggy. L’orchestration de l’album, arrangée et dirigée par Tom Howard, a été enregistrée aux studios Abbey Road de Londres. Voici maintenant une traduction condensée du texte de « My deliverer » Joseph took his wife and her child and they went to Africa Joseph prit sa femme et son enfant et ils partirent en Afrique pour échapper à la colère d'un roi mortel Là, le long des rives du Nil, Jésus a entendu la chanson que les enfants captifs avaient l’habitude de chanter. They were singin' : my deliverer is coming, my deliverer is standing by  Ils chantaient : mon sauveur va venir, mon libérateur est à la porte Mon libérateur est venue, mon libérateur est debout " Dans une terre desséchée, sous les hauteurs du Kenya se répand le cœur brisé des gens du lac Sangra Là, dans les vents du Sahara, Jésus a entendu le monde entier pleurer soupirer après la guérison qui découle de ses propres cicatrices Et le monde attend : il chante : mon sauveur va venir, mon libérateur est à la porte. He will never break His promise Il ne faillira jamais à Sa promesse. Il l'a gravé dans le ciel Mon sauveur va venir, mon libérateur est à la porte Mon sauveur va venir, mon libérateur est à la porte Je ne douterai jamais de sa promesse Même si je doute dans mon cœur, et que ma vue se trouble, Il ne brisera jamais Sa promesse. Même si les étoiles interrompent leur course dans le ciel Liens : Rich Mullins & The Ragamuffin Band - My deliverer https://youtu.be/KDr4OM72LJ4v A Ragamuffin Band - My deliverer (by Rich Mullins - Live) https://youtu.be/HL2Jp_P6SWI ... lire la suite
Emission du 16/09/2021
Je suis jaune : j'ai 8 ans Je suis bleu : j'ai 12 ans Rouge 15 ans et vert : je suis majeur Ça te parle Jean Philippe ? Et si je te dis : Louveteaux / Guides / Eclaireurs ? « On est là genou au sol dans la rosée du matin, bermuda près de nos cœurs en commun. Un foulard en symbole d'une famille de copains. On est tous ensemble faisons la forêt notre chambre. » Ces images et ces mots rappellent sans ambiguïté le scoutisme. C'est le premier couplet de la chanson "Plus que des frères", qui figure sur le premier album de Jamboree qui est disponible dans les bacs de votre disquaire préféré depuis début juillet. Une belle nouveauté qui aurait du bien coller avec l'ambiance de l'été, propice à la détente et aux sorties extérieures. La pluie abondante et la grisaille ayant un peu terni le tableau. Cette chronique est dédiée au groupe scout Jamboree. C'est complètement par hasard que je suis tombé sur leur premier clip « Changer le monde » qui comptabilisa plus de 500.000 vues sur YouTube en un mois et demi. "T’en fais pas la vie est belle", "Qui peut faire de la voile sans vent", "L’espérance" … Autant de chants qui ont bercé de nombreux scouts par le passé et qui figurent sur cet album que je qualifierai de bon enfant et de // sympatoche. Le tout jeune groupe Jamboree, du nom de ces grands rassemblements scouts initiés par Baden Powell en 1920, rencontre véritablement un franc succès. Preuve en est le fait d’avoir été signé par une grande maison de disques. Et à ce titre, il a pu bénéficier d’un bon réseau de distribution, ce qui est plutôt du luxe aujourd’hui lorsqu’on est artiste. Les quatre jeunes scouts de France, âgés de 17 à 19 ans, qui forment Jamboree, arborent fièrement leur foulard et veulent chanter les valeurs du scoutisme en mettant l’accent sur l’authenticité, l’écoute, la bienveillance, le partage et le respect de la nature. C’est une émulation via internet, les réseaux sociaux et puis un casting et des camps de musique dans le cadre scout qui ont permis leur rencontre. Tombés dans la marmite scoute depuis leur plus tendre enfance et passionnés de musique, Audrey, Maxence, Manon et Théotim sont originaires de Lyon, Evry et La Rochelle. Selon le dictionnaire Petit Robert de la langue française, le mot jamboree est un mot anglais issu de l'hindi, apparu en 1910, qui désigne un rassemblement de scouts. Il est fort possible que le jamboree ait inspiré les Journées mondiales de la jeunesse, ces grands rassemblements catholiques nationaux créés en 1984. Je fais ici une première parenthèse historique qui me paraît nécessaire et intéressante concernant le scoutisme et je reviens sur l’album après... Baden Powell qui est le fondateur bien connu du scoutisme, avait une vision pédagogique pour l’éducation de la jeunesse, mais son projet était sous-tendu aussi par une approche spirituelle et une théologie qui mérite de l’attention. La méfiance même qu’a eue l’Église catholique vis-à-vis du scoutisme mettant plus de dix ans avant de s’en emparer, le prouve. Il faut dire que Baden Powell était protestant, fils de pasteur et qu’il avait une anthropologie, et une conception de la religion très profondément inspirées des idées de la Réforme. Parmi celles-ci, on trouve d’abord une formidable ouverture. Il n’a pas voulu faire du scoutisme un mouvement confessionnel au service d’une Église particulière : l’important selon lui n’étant pas l’Eglise premièrement, mais l’évangile. Pour rappel, le scoutisme selon Baden Powell a cinq orientations : Santé / Sens du concret / Personnalité / Service et enfin : Sens de Dieu. Et qui dit scoutisme, dit bien sûr feux de camps, boussole, débrouille mais aussi chants autour du feu sauf dans les zones à risques bien sûr. Que nous montre donc cet album, j’allais presque dire d’ados et d’adultes en devenir ? He bien, c’est avec l’idée de remettre au goût du jour quelques-uns de ces vieux chants avec quelques compositions nouvelles, / que s’est bâti le projet de groupe Jamboree. Jamboree qui est aussi un rassemblement international de scouts qui se tient à peu près tous les 4 ans (comme pour les jeux olympiques) …. Il peut réunir à chaque fois des milliers de scouts venus du monde entier. Le but du projet Jamboree musique pour les 4 membres et comme ils se plaisent à le chanter, est de porter le vivre ensemble, le respect des autres, de l’environnement, c’est la route mais pour aller de l’avant, pour se relever malgré les moments difficiles pour un avenir solidaire. L’idée étant aussi de transmettre la passion du partage. Le scoutisme : c’est beaucoup d’aventures. Une aventure qui permet de grandir. Je poursuis avec une description personnelle de l’album : Composé d’une quinzaine de morceaux dont leur premier single inédit « Changer le monde », des titres originaux qui évoquent l’entraide, la route, l’amitié, il comprend aussi des reprises réussies des traditionnels chants scouts : « Le monsieur en chemise », « Qui peut faire de la voile sans vent » ou encore « Love ». Si les textes sont un peu lisses parfois, voire un tantinet naïfs, convenus mais sans prétention, l’ensemble du répertoire se boit comme une limonade bien fraîche. Le ton n’étant pas péremptoire (tranchant, décisif), n’attendez pas dans cet album de revendications à mettre absolument sur la place publique, de titres comme on dit très engagés. Ceci-dit la démarche est engagée puisque les scouts à bien y regarder sont très impliqués socialement et humainement. Un détail qui a attiré mon attention : parmi les auteurs des titres originaux, on retrouve un certain Ben Mazué pour le titre album que nous écouterons tout à l'heure… et qui a peut -être été scout dans son enfance, allez savoir ! Musicalement, quelques ressorts ont été beaucoup utilisés comme l’utilisation de l’ukulélé, un instrument très en vogue dans la chanson française actuelle et puis les claquements de doigts par exemple ainsi qu’une rythmique un peu trop répétitive et binaire, à mon goût. De ce point de vue, la ligne directrice artistique semble respectée. Pas d’esbroufe ni d’écarts de styles dans ce Jamboree 1 qui appellera peut-être une suite. Un style musical que l’on pourrait finalement qualifier de popfolk scout. J’ai mentionné tout à l’heure les cinq orientations du scoutisme voulues par son fondateur. L’un d’eux est le sens de Dieu et je ne peux pas m’empêcher de remarquer qu’aucune mention de Dieu ne figurent dans les textes de cet album, ni n’est même suggéré. Alors que la spiritualité fait partie des ingrédients, de la culture d’origine scout avec des temps de prières même, qui existent dans la plupart des mouvements scouts. Il y a plusieurs branches dans le scoutisme comme tu le sais JPhilippe Faut-il s’en offusquer ? Doit-on y voir un signe de délitement ? Est-ce propre à cette tendance de nos jours, à ne pas trop afficher cet aspect dans notre pays grand promoteur de la laïcité ? Je reste dubitatif…Mais tu as peut-être une remarque à formuler JP ? (Mais alors comment promouvoir le sens de Dieu tel que défini et souhaité à l’origine ? C’est ça qui m’interroge ?) Je termine presque logiquement et comme pour faire écho à cette remarque en revenant vers le fondateur du scoutisme : Baden-Powell. Lui et son épouse ont passé beaucoup de leur temps à parcourir le monde pour soutenir cette œuvre dans son développement. À la fin de sa vie, Baden-Powell se retire au Kenya et fait parvenir aux scouts du monde entier en 1940, un dernier message : en voici la teneur : « Chers scouts ! Rappelez-vous que c'est le dernier message que vous recevrez de moi ; méditez-le soigneusement ! J'ai eu une vie très heureuse et je souhaite à chacun de pouvoir en dire autant. Je crois que Dieu vous a placé dans ce monde pour y être heureux et jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse, ni le succès, ni le laisser-aller qui créent le bonheur. L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible ! Regardez le beau côté des choses et non le plus sombre ! Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand vous y êtes venus et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait « de votre mieux » ! Soyez prêts à vivre heureux et à mourir heureux ! Soyez toujours fidèles à votre promesse même quand vous serez adultes ! Que Dieu vous aide ! Votre ami Robert Baden-Powell » En 2020, il y avait plus de 40 millions de membres scouts dans le monde entier. Jamboree est aussi un rassemblement international de scouts qui se tient à peu près tous les 4 ans. Il peut réunir à chaque fois des milliers de jeunes et moins jeunes venus du monde entier. L’album, qui est une découverte et une nouveauté Omega, outre la facilité à le trouver dans les grandes enseignes commerciales dédiées, est disponible sur toutes les grandes plateformes de téléchargement. Je vous propose d’en gagner 2 en répondant à la question jeu qui arrive juste après le titre album du groupe Jamboree qui s’appelle aussi « Jamboree » Lien : Jamboree - Jamboree  https://youtu.be/x5F0eGJNssU ... lire la suite
Emission du 21/06/2021
Chicago - If you leave me now La semaine dernière, j'ai dit que nous aborderions le domaine des covers dans la musique. C'est à dire les reprises.  Et pour beaucoup de nos auditeurs, c’est une belle opportunité cette semaine de découvrir, j’en suis presque certain, une chouette formation : Leonid and Friends, spécialisée dans les reprises du groupe Chicago. Ce sera notre cover band du jour. Alors les reprises : ce n'est pas quelque chose de nouveau. Mais ce qui est à souligner, c'est l'ampleur, les proportions que cela a pris, autant sur des moyens permettant de se faire connaître comme les réseaux sociaux et youtube pour ne citer que celui-ci, que dans les stratégies des maisons de disques par exemple.  Alors, il m'est impossible de ne pas évoquer, au regard de ce phénomène des reprises ou covers, la réaction hostile ou si le mot est peut-être trop fort, les interrogations qu'il peut susciter.  Et à ce sujet, je suis tombé dernièrement sur un article assez dense et bien argumenté qui s’appelle : Manifeste contre les covers : cette arnaque du siècle.  Si le public en général tire profit et plaisir à écouter des reprises, et c'est mon cas pour tout dire, il faut savoir que cela provoque aussi des remous chez quelques-uns que je qualifierai de puristes ou radicaux, sans que je sois certain d'employer les bons termes. Et je crois qu'il faut entendre cette voix là aussi.  Je ne vais pas trop m'étendre parce que ce serait trop long et je vous renvoie à cet article de Stéphane Moret publié en début d'année dernière sur le site Urbania.fr Mais juste un extrait tout de même, et un élément d'explication possible. Je cite : « C’est la même chanson… mais la différence c’est que toi tu n’es plus là », disait Claude François. On ne pouvait pas mieux parler des reprises. Ou « covers ». « Alleluiah ». Un tube mondialement connu de Jeff Buckley. Enfin, selon une génération récente. Car les vrais fans savent que c’est originellement un des grands succès de Leonard Cohen. Pourtant, dans l’inconscient collectif, et par son nombre de passages radio, Buckley est plus souvent associé à ce titre que l’auteur.  Et malheureusement, l’histoire étant un éternel recommencement, il a souvent été prouvé que la chanson devenait connue grâce à sa reprise. Et c’est ainsi que pullulèrent ce que l’on nomme les « Covers ». Impossible aujourd'hui de lancer une playlist Spotify, de mater une chaîne de clips ou d’écouter la radio sans tomber sur une de ces reprises nouvelle génération. Mais ça vient d’où, cet engouement pour les « covers » ? Avec la multiplication des télécrochets comme The Voice selon Stéphane Moret. Les jeunes candidats tentent de se faire repérer via une reprise d’un tube lors de leurs auditions. Encore, et encore, et encore. Et ce depuis 20 ans, même, si on prend en compte la « Star Academy ». Au point que pour sortir du lot et convaincre les jurés blasés au bout de leur 5° saison sur les sièges, il a alors fallu « réinventer » la chanson. Soit : faire une reprise, mais avec un nouvel arrangement, un nouveau rythme, un nouveau grain de voix". Un peu plus loin toujours dans cet article qui n’engage que son auteur, on est bien d’accord : "... Aujourd’hui, même un artiste affirmé ne peut plus vendre sans sortir un album de reprises. « Génération Goldman », M. Pokora qui reprend Claude François dans « My Way » (c’est pas du tout sa way, d’ailleurs, puisque c’est pas perso). Même les vieux de la vieille comme Julien Clerc ou Michel Fugain ne peuvent plus sortir d’album frais sans avoir auparavant partagé une reprise de leurs plus grands tubes en duo, pour revendre quelques galettes avant de signer, éventuellement, pour une dizaine de titres originaux. Et ils le font souvent avec des jeunes artistes issus de ces télécrochets.  Même des génies comme Christophe ont dû passer par là et se mettre ainsi sur le même registre que les Kids United, etc... " Je m'arrête là !  Alors, je ne cherche pas à cautionner ces propos mais la contradiction, me semble-t-il, peut servir à donner des commencements de réponses sur ce phénomène grandissant des reprises. Et à certains égards, le propos n’était pas insensé. Si la suite vous intéresse, il vous sera possible de retrouver l'intégralité de l'article grâce au lien inséré dans cette chronique, consultable sur notre site 3w.radioomega.fr ou en tapant dans la barre de recherche de votre navigateur: Manifeste contre les covers https://urbania.fr/article/manifeste-contre-les-covers-cette-arnaque-du-siecle Ceci dit, en relisant cet article un peu à charge, une chose positive m'est apparue naturellement, comme une évidence. Les reprises ou covers, comme de véritables faire valoir ou échos du passé pour les plus anciennes, permettent de ressusciter des titres, musiques, chansons, et font connaître aux nouvelles générations des artistes et des univers qu'elles n'auraient peut-être pas eu envie, ou la possibilité de découvrir.  Mais, revenons au groupe Leonid and Friends, notre coverband du jour!  Il y a 3 aspects, formules, domaines de reprises. Les initiatives individuelles, impossibles à chiffrer, mais très importantes sur les réseaux sociaux et les plates-formes vidéo, je l'ai dit. Les projets dans l'industrie du disque, des grandes majors qui ont bien senti l'intérêt commercial de faire des albums de reprises, de duo, des éditions hommage à un tel ou une telle, etc... L'article de Stéphane Moret en a parlé en remuant un peu la vase volontairement.  Et puis il y a les cover bands : Celui que nous écouterons tout à l'heure présente l'intérêt de nous emmener vers une destination un peu exotique et inhabituelle : la Russie mais surtout c'est un groupe vraiment de qualité. Une qualité qui est souvent au rdv d’ailleurs avec ces genres de formations, parce que ce sont des passionnés qui s'expriment, la plupart du temps : fan des musiques qu'ils reproduisent, cherchant, par respect, à être le plus fidèle possible à l'original.  Mais il y a aussi plusieurs types de cover bands. Je vais balayer un peu pour essayer d'y voir plus clair : c'est nécessaire.  En anglais et c'est utile de le rappeler pour nos auditeurs, on appelle cover band ou tribute band un groupe spécialisé dans les reprises de chansons célèbres. Ce terme signifie littéralement « groupe de reprise ». Il existe trois principales familles de styles pour ces cover bands :  Les groupes reprenant exclusivement la musique d'un artiste ou groupe particulier, en anglais tribute band. C'est le cas de Leonid and Friends.  Il y a les groupes qui reprennent les titres d'une décennie particulière.  Et puis ceux qui adaptent une chanson, une musique dans un autre genre ou style que celui de la composition originale. Par exemple : une version jazz ou reggae d'une chanson rock. Voici quelques-uns de ces cover bands parmi les plus en vue où qui présente une originalité, en activité ou non : A-Teens, un groupe de reprises des chansons d'ABBA. Le groupe slovaque Abborn a fait de même. The Analogues, un groupe néerlandais restituant le son exact des titres des Beatles enregistrés après leur arrêt de la scène, jamais joués en public. Une chanson comme "Hello goodbye" par exemple. The Rabeats et Yellow Master Custard sont aussi des cover bands des Beatles. Aussie Floyd & le Brit Floyd : des groupes australiens et britanniques de reprise du répertoire et de la scénographie de Pink Floyd. Le cover band alsacien Floyd obsession et The Pink Floyd Expérience néozélandais sont sur le même sillon. Et puis, toujours avec le répertoire du Floyd : le Greensky Bluegrass, mais comme son nom l'indique, qui le reproduit dans le style bluegrass. C'est pour le moins particulier. C'est une musique qui est à la croisée de diverses traditions, américaine et européenne qui privilégie une instrumentation acoustique à cordes : avec le banjo, le violon et la guitare, le dobro ainsi que la contrebasse qui joue sur les temps, et la mandoline qui joue rythmiquement sur les contre-temps, en alternance avec des passages mélodiques en solo. Le dobro est occasionnellement ajouté à cette instrumentation, et plus rarement l'harmonica. Dobro : résonateur intégré à la table d'harmonie en métal ou alu qui donne un son plutôt métallique utilisé beaucoup avec le bottleneck un morceau de cylindre métallique que l'on fait glisser sur le manche. B3… rien à voir avec les 2be3; un groupe de reprises des chansons des Bee Gees. Dread Zeppelin: des reprises reggae du répertoire de Led Zeppelin. The Musical Box (reprises de Genesis) Meteora: Tribute to Linkin Park. Un groupe français spécialisé dans les reprises de Linkin Park. The Brassens, devenus La Pompe Moderne, un groupe sétois qui a eu l’idée de reprendre d'autres artistes à la manière de Georges Brassens. Ça va de Daft Punk à "Je danse le Mia" d'IAM. Je vous laisse imaginer... Enfin, plus qu’un groupe de reprises, les membres de CoverQueen s’approprient les morceaux originaux de Queen en y ajoutant leur propre personnalité. Ce genre de groupe y met les moyens avec du gros son, un light-show conséquent, une mise en scène soulignée par des effets spéciaux qui en font un vrai spectacle. Et pour ma part, j'avais été bluffé par la maîtrise technique et visuelle d'un autre groupe de reprise de Pink Floyd que j'avais vu à la foire de Colmar, il y a 8ans. Les dernières nouvelles d'Alsace avaient titré alors : Australian Pink Floyd Show a rempli sa mission : recréer Pink Floyd à la perfection. Et je termine cette liste de groupes de reprise avec le projet Héritage porté par le duo Demrey / Lahaie qui ne font que reprendre des anciens cantiques, en les remettant au goût du jour et ceci avec beaucoup de talent. Ils sont des intervenants réguliers de notre programmation. Tout comme Pentatonix qui est un chouette quintet texan de reprises vocal complété avec quelques sonorités instrumentales. Et j'arrive enfin, me diras-tu, à ce groupe de covers moscovite spécialisé, je l’ai dit, dans les reprises du répertoire du groupe Chicago, ce qui en fait un tribute band. De Chicago, on a entendu avant que je démarre cette chronique : "If you leave me now", cette magnifique balade qui a bercé ma jeunesse et qui m'avait fait acheter un de mes tous premiers 45 tours. C'était aux alentours de l'année 1976, date de sa sortie. Leonid and Friends excelle aussi dans les reprises de morceaux d'Earth Wind and Fire mais de manière plus sporadique ainsi que d'une seule chanson des Beatles à ma connaissance qui va suivre dans quelques grosses poignées de secondes. Particularités des 2 premiers groupes légendaires cités, issus de la scène de Chicago la ville : ils sont composés d'un personnel assez étoffé qui avait incorporé une section de cuivres des plus redoutables. Ce qui est toujours d'actualité puisqu'ils sont toujours actifs, sauf erreur de ma part. Le morceau que nous allons écouter est une reprise d'une reprise en fait. La chanson "Got to get you into my life" des Beatles datant de 1966 sur l'album "Révolver" qu'EWF avait repris à son compte en 1978 avec un magnifique arrangement au relents funk complètement éloigné de la version pop de départ. L'assemblage et la structure que propose Leonid and Friends est proche de celle d'EWF mais avec un son plus incisif, je trouve, qui a bénéficié des possibilités de prises de son d'aujourd'hui bien plus performantes, avec également un atout de poids : une combinaison de très très belles voix, d'harmonies vocales poussées. Le petit plus supplémentaire : un chorus à la guitare plus riche que celui d'EWF. Les 2 petits moins, le groove de la basse et celui de la guitare rythmique moins présents chez Leonid and Friends qu’avec EW&F. C'est une chanson d'amour comme le texte le laisse entendre. « Alors je te vis tout à coup. T’ai-je dit que j’ai besoin de toi le moindre jour de ma vie ? Il faut que je te fasse entrer dans ma vie. » « Got to get you into my life » Le groupe Leonid and Friends sur Omega. On les écoute après quoi nous en viendrons au jeu et à la question du jour. Voilà ce que je souhaitais partager avec vous aujourd'hui sur les reprises de musiques et chansons. En anglais : les covers. Leonid and Friends - Got to get you into my life Chimène Badi - Ma liberté S.Demrey & J.Lahaie - Dans mon âme un beau soleil (Héritage) Liens: Chicago - If you leave me now https://youtu.be/-9_d-sFhmRM Leonid and Friends - Got to get you into my life https://youtu.be/6aJR_RBF23E Chimène Badi - Ma liberté https://youtu.be/8EfdWPSbJkw Beatles - Hello goodbye https://youtu.be/rblYSKz_VnI S.Demrey & J.Lahaie - Dans mon âme un beau soleil (Héritage) https://youtu.be/tjMccCexd3s Manifeste contre les covers, cette arnaque du siècle / Urbania.fr https://urbania.fr/article/manifeste-contre-les-covers-cette-arnaque-du-siecle... lire la suite
Emission du 10/06/2021
Vianney - Dabali « Dabali », une nouveauté dans ce direct qui nous a transporté sur les hauts plateaux d’Ethiopie ; une chanson de Vianney qui fait suite à sa participation à l’émission Rendez-vous en terre inconnue diffusée sur France 2. C’était le 25 mai dernier ! Après une chronique en deux volets consacrée à l’eurovision juste avant la semaine passée de la fête de la radio, très remarquable d’intérêt, je vous propose de changer d’air et de partir en terre girondine. Question genre donc, nous amorçons un virage à 90°. « Amour parfait » est le premier album que l’équipe louange de l’église Momentum a mis à la disposition du public au mois de novembre dernier. Et on verra un peu plus loin que c’est un album de confinement avec ses implications connectées en phase avec les besoins qu’a occasionné la crise sanitaire. Momentum est à priori un anglicisme qui exprime la notion de mouvement, l'élan ou encore l'impulsion, une dynamique indispensable. Momentum : absolument rien à voir avec les partis politiques hongrois et britannique, ni le jeu télévisé de stratégie et de résolution d'anagrammes de France 2 présenté par Nagui dans les années 2010. Il est question ici d’un projet musical d'église : celui de l'assemblée évangélique Momentum de Bordeaux située dans la périphérie nord de la cité portuaire garonnaise. Pas très loin du vaste parc de l'Ermitage. C'est une église moderne dans sa vision des choses, connectée on va dire, passionnée et très impliquée socialement. Toute une équipe de pasteurs et de bénévoles s'activent à faire vivre et briller les différents départements de cette église au profit du plus grand nombre. Sur leur site, cette communauté se définit ainsi : "En tant qu’église, nous croyons que Dieu peut déclencher un momentum dans notre vie, c’est à dire un moment où tout peut basculer : connaître le pardon, la guérison, la restauration et entrer dans notre destinée." Un des départements phares de cette église Momentum, c'est celui de la musique. Celui-ci est dirigé et dynamisé par Dan Luiten et son épouse avec là aussi toute une équipe de musiciens, chanteuses, chanteurs, arrangeurs, compositeurs et techniciens qui ont un même objectif : célébrer Dieu avec des chants et cantiques dans des sonorités actuelles et dans un langage qui dépasse, déborde la sphère de cet environnement chrétien. C'est dans cette vision et avec cette démarche d'ouverture qu'a été conçu ce premier album. Il peut être utile pour nos auditeurs qui ne le saurait pas et qui ne sont pas familier de ce genre, d'expliquer un tant soit peu ce qu'est la louange. Je l’avais déjà exprimé par le passé pour l’album Epiclèse en janvier dernier mais se répéter à parfois du sens. On pourrait définir donc la louange comme étant le fait de rendre hommage à quelqu'un, à quelque chose, qu'il soit humain ou divin. La louange se fait de diverses manières, selon les religions ou les coutumes de l'adorateur. Il peut s'agir d'offrandes, de chants ou de danses. L'adorateur le fait dans un acte de reconnaissance à Dieu. Un acte de reconnaissance à Dieu : voilà condensé en quelques mots une juste définition, je trouve et c'est bien ce qui transpire de cet album intitulé "Amour parfait" qui est sorti il y a déjà 7 mois.  Voici une description de cet opus, suggérée par l’équipe du pôle musique de l’église momentum: « C'est notre tout premier album. Il porte l’empreinte de notre église et bat au rythme du cœur de tous ceux qui ont œuvré pour le rendre possible. Les onze titres qui le composent se veulent congrégationnels, adaptés à l’église et chacun pourra s’emparer des paroles dans ses propres défis et sa foi.  Selon les Ecritures, la présence de Dieu demeure au milieu des louanges et nous prions pour qu’au travers de notre modeste contribution vous puissiez célébrer avec nous et toucher ce Dieu que nous aimons. » Fin de citation Dans le dossier de presse tout de bleu vêtu, on peut y lire aussi ceci : « La force de cet opus, c’est la diversité de ses auteurs et compositeurs. En effet, alors que le pôle Musique & Louange recèle de nombreux talents : quelques-uns ont déjà produit un ou plusieurs projets musicaux, Dan Luiten s’est fait le chef d’orchestre d’une équipe plus large. Ainsi, on compte parmi les auteurs de ces nouveaux chants des membres de l’église qui ne sont pas musiciens mais qui ont de belles choses à dire. En cela, « Amour Parfait » reflète la vie de notre assemblée. Une vie qui a été rythmée depuis deux ans par la volonté de propager celle-ci en ligne, d’être présents pour les nombreuses personnes qui n’ont pas d’église ou qui n’y vont plus. Cela a eu un impact sur la création de cet album. Dès le début, ces chants ont trouvé leur place au sein de soirées de prière en live sur Facebook et YouTube et nous avons été surpris de la ferveur qui s’en dégageait, de la façon dont ils touchaient les uns et les autres. » Ce projet était dans le cœur des pasteurs Patrice Martorano et Dan Luiten depuis des années. La ligne directrice de cet album, son objectif, c’est que chacun puisse faire l'expérience de la présence de Dieu. Pas seulement le dimanche, pas uniquement au sein de notre assemblée, assisté par la communauté qui nous entoure. Nous l’avons vécu durant cette année particulière : quand les rassemblements qui nous lient sont empêchés, il n’y a plus d’artifices mais Dieu seul. Ces chants nous rappellent que nous pouvons avoir la certitude que l’Auteur de l'Amour Parfait est à nos côtés, à chaque instant et quelles que soient les circonstances que nous traversons : dans nos épreuves, nos échecs, nos faux-pas. Jésus nous a promis qu'Il serait toujours avec nous. Nous espérons que vous serez emporté par le dynamisme et la joie qui se dégagent des chants « Au-delà » ou « Tu es vivant », transporté par la ferveur de « Souffle sur moi », « Amour Parfait » ou encore renouvelé par la foi de « Dieu de l’impossible ». L’album a été créé avec les musiciens et les conducteurs de louange de l’église et enregistré au Studio JMG, tout près de Bordeaux avec lequel nous travaillons depuis des années et qui a produit nombre d’artistes chrétiens francophones. Nous voulions y retrouver le son de Momentum, celui qui nous porte dans nos temps de célébrations chaque dimanche, et en même temps, le faire monter d’un cran, chercher l’excellence pour vous proposer des chants qui deviendront les vôtres. Alors, en préparant cette chronique, j’ai eu l’occasion d’écouter la présentation et le lancement vidéo de cet album. Et il se trouve que lorsque Patrice Martorano a vu Dan Luiten débarquer du Québec en 2010, tout de suite est né ce désir de lui faire faire un album de louange. Mais ça ne s’est pas passé aussi vite que souhaité au départ. Une grosse décennie s’est écoulée avant que le projet ne se concrétise. Et Dan Luiten de bien expliquer ; qu’il y avait la nécessité de fédérer les ressources musicales internes de l’assemblée plutôt que de solliciter des musiciens et chanteurs extérieurs en y apposant le label Momentum. Il fallait un vrai projet de l’église locale pour lui donner tout son sens et une portée plus grande. Voilà, j’en ai terminé avec ce que je pouvais dire de cette nouveauté discographique francophone déjà un petit peu ancienne. Une conclusion avec un bout de texte d’une des chansons : il y a une formidable réalité dans les paroles d’« Amour parfait » qui clôt l’album et que je vous propose d’entendre maintenant : « Du sommet des cieux, tu as vu nos cœurs orgueilleux. Nous étions loin, perdus. Tu es venu nous redonner Ta liberté Tu as changé l’histoire, donné Ta vie, tracé la voie, Réécrit notre histoire, tout accompli, rendu l’espoir. Ton amour parfait a tout renversé, remporté » Eglise Momentum - Amour parfait Liens : Vianney - Dabali https://youtu.be/TYWCGfofggg Eglise Momentum - Amour parfait (Feat Dan Luiten & Fabiola Vincent) https://youtu.be/CFBqgUiOTYg... lire la suite
Emission du 15/01/2021
Demain, il y aura 3 ans, disparaissait une des très belles voix américaines. De laquelle s’agit-il ? Un indice : c’est une voix gospel Second indice : Sister Act 2 Dernier indice : un des morceaux qui figure sur la bande son de ce film s’appelle « Oh happy day ». En réalité, si peu de personnes sont capables de citer le nom d’une chorale gospel et encore moins l’auteur de cette chanson, la plupart des français pensent immédiatement à la chanson « Oh happy day » lorsqu’on leur parle de gospel. En hommage à l’un des fondateurs du gospel moderne, retour sur l’histoire de ce morceau emblématique et de celui qui l’a longtemps porté : Edwin Hawkins. Il est décédé, il y a pile 3 ans, le 15 janvier 2018 à l’âge de 74 ans. Le chanteur était surtout connu pour ce succès « Oh happy Day » interprété avec son groupe « The Edwin Hawkins Singers ». Ce qui lui avait valu de décrocher le Grammy Award de la « Meilleure Prestation Gospel et Soul » en 1970 avec une chanson qui fût reprise dans plusieurs films comme « Sister act 2 », je l’ai dit, où figurait l’actrice phare de l’époque ; j’ai nommé Whoopi Goldberg. Les Grammy awards sont des récompenses de l’industrie du disque dans la musique chrétienne contemporaine très présente aux Etats-Unis, l’équivalent en France, des Angels awards ou les victoires de la musique. Mais alors qu’« Oh Happy Day » reste encore un tube contemporain, ses fondements remontent à quelques siècles en arrière. Si la chanson est largement rendue célèbre avec un film culte, le succès mondial de la chanson n’a pas attendu d’être cinématographique… L’histoire de cette chanson incontournable du répertoire gospel démarre au 18ème siècle avec la création d’un hymne par le théologien anglais Philipp Doddridge, un cantique sur le thème de l’amour et de la fraternité inspiré du livre des Actes des apôtres. Il sera arrangé une première fois par le musicien Edward Rimbault, un autre anglais, qui y rajoute un chœur. Sa version sera enregistrée en 1913 par le groupe « The Trinity Choir » sous le label Victor. Très apprécié, le chant et alors fréquemment utilisé pour des cérémonies religieuses comme les baptêmes ou les professions de foi, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. C’est toujours le cas et la tendance a même gagné l’hexagone depuis plusieurs années mais plutôt pour les mariages puisqu’il est presque systématiquement demandé encore aujourd’hui dans ce genre d’événement avec cette couleur musicale. La version Gospel devenue célèbre est née de l’arrangement d’Edwin Hawkins, alors qu’il était un jeune chef de chœur d’une chorale gospel d’Oakland en Californie, the Northern California State Youth Choir, composée, à l’époque, de 46 chanteurs entre 17 et 25 ans. Cette version d’Edwin Hawkins ne conserve alors que le désormais fameux refrain « Oh Happy Day, Oh Happy Day, when Jesus washed my sins away! », tandis que les versets originaux disparaissent. Utilisé pour la promotion locale de la chorale, le chant est repris par un DJ d’une radio de San Francisco qui parvient jusqu’aux oreilles du label Buddah Records. Une aubaine pour cette chorale rebaptisée « The Edwin Hawkins Singers », qui va enregistrer la chanson en 45 tours avec la voix soliste de Dorothy Morisson. « Oh Happy Day » fait alors le tour de la planète en 1969 en atteignant la quatrième place des charts aux Etats-Unis, un évènement pour un chant gospel et se hissant en première place en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Repris ensuite par les groupes légendaires du gospel comme The Golden Gate Quartet, The Brooklyn Tabernacle Choir ou The Sisters of Glory, le chant devient la référence mondiale de la musique gospel, ex-aequo peut-être avec « Amazing Grace ». Je vous reparlerai de ce cantique une autre fois : c’est aussi très intéressant ! « Oh Happy Day » est emprunté alors par de grandes icônes comme Joan Baez à Woodstock en 1969, Glen Campbell en 1970, Aretha Franklin, Ray Charles ou Elvis Presley mais aussi par l’italienne Laura Pausini, notre Florent Pagny national ou encore par Carole Fredericks et Nicoletta. En France, ce véritable « tube » rencontre un engouement particulier en même temps que la musique gospel dans les années 80 avec les tournées européennes de groupes comme le Golden Gate Quartet. Petite anecdote : je ne sais pas si vous vous souvenez mais en 1972, sur la scène du RAI Amsterdam, les Edwin Hawkins Singers ont chanté devant 5 000 personnes « Oh Happy Day » accompagnés d'un groupe d'enfants français ; les Poppys. Avant « Oh Happy Day », Aretha Franklin, Sam Cooke ou les Staple Singers avaient déjà sorti le gospel de l’église, mais aucune chanson destinée au marché entre guillemets religieux n’avait connu ce destin. Le leader du groupe, Edwin Hawkins, avait grandi dans une famille chrétienne, tout en écoutant du rhythm’n’blues et de la country. « Je crois que notre musique était un mélange et un croisement de tout ce que j’entendais à l’époque », expliquait-il en 2015. Après le succès de « Oh Happy Day », Edwin Hawkins qui était aussi un excellent pianiste a sorti des dizaines d’albums, reçu quatre récompenses Grammy Awards, et décroché encore quelques succès dont un en 1970, en accompagnant sur la chanson « Lay Down » la chanteuse américaine d’inspiration folk Mélanie dans la droite lignée d’une Judy Collins ou Joni Mitchell par exemple. Cette Mélanie-là qui est toujours un peu en activité est une artiste très prolifique qui a sorti un album par an tout de même pendant plusieurs décennies en restant complétement inconnue en France alors qu’elle a pourtant écoulé plus de 80 millions d’unités. J’en ai presque fini avec cet hommage à Edwin Hawkins. La version que je trouve la plus belle dans son interprétation est celle de l’intéressé : Edwin Hawkins accompagné de sa sœur Lynette lors d’une soirée live présentée par Paul Simon en 1987, un concert mémorable intitulé « The all stars gospel session » qui n’a malheureusement pas bénéficié d’un enregistrement de disque. Je me souviens encore très bien être tombé par hasard sur ce programme lors d’une retransmission nocturne à la télé un samedi soir d’hiver. Traduction : Oh quel jour heureux ! Oh quel jour heureux ! Quand Jésus a lavé, oh quand il a lavé, lavé tous mes péchés ou quand Il a emporté toutes mes fautes au loin. Oh quel jour heureux ! Oh quel jour heureux ! Il m'a appris à avancer, me battre, prier Et vivre dans la joie tous les jours Je rappelle que vous pouvez retrouver cette chronique avec pas mal de liens permettant de découvrir différentes versions d’« Oh happy day » sur notre site www.radoomega.fr dans la rubrique des chroniques de disque Denis. Liens: The Edwin Hawkins Singers  « Oh happy day » https://www.youtube.com/watch?v=BNYaivW9Zwk Paul Simon - The all stars gospel session 1987 https://www.youtube.com/watch?v=tIT2nWMidzg Sister Act 2 « Oh happy day » https://www.youtube.com/watch?v=6zT8AyfsFmA Nicoletta (live) « Oh Happy Day »  https://www.youtube.com/watch?v=mxVgsPXu8g8 Lay down Melanie & The Edwin Hawkins Singers LIVE '70 https://www.youtube.com/watch?v=IZ52lk9wjZI... lire la suite
Emission du 21/12/2020
Une des composantes importantes du folklore et des coutumes de Noël c'est incontestablement le chant. Hors, il en est certains qui ont laissé de belles traces dans l'histoire comme "Douce nuit, sainte nuit", "Stille nacht, heilige nacht" : un traditionnel autrichien classé au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco ou encore "Il est né le divin enfant" dont la mélodie dériverait d'un air de chasse français du XVIIe siècle, mais aussi cet incontournable « Les anges dans nos campagnes » qui nous vient apparemment du Languedoc aux alentours des années 1840 sous Louis Philippe (Monarchie de Juillet) et dont certaines spéculations feraient même remonter la partie latine au 2° siècle, avec peut-être une source écossaise pour le texte. Mais c’est un autre incontournable « Ecoutez le chant des anges ! », que je vous suggère de découvrir ce matin. Alors, la genèse de ce traditionnel de décembre que nous diffusons beaucoup actuellement est particulièrement intéressante. Apparu pour la première fois en 1739 dans le recueil "Hymns and Sacred Poems ", il présente les contributions lyriques de Charles Wesley puis celles de George Whitefield, avec une musique adaptée de "Vaterland, in deinen gauen" d’un des grands compositeurs classique de cette époque. Je vous dirai qui un peu plus tard à moins que vous n’ayez la réponse si vous connaissez parfaitement vos classiques. Il est utile d’ouvrir ici une toute petite parenthèse historique pour comprendre et situer le contexte de la création de ce chant. Charles est bien le frère de John Wesley, un homme de foi, théologien et évangélisateur anglais qui fut le déclencheur d'un mouvement spirituel dit de réveil au sein de l'Église anglicane d'Angleterre, connu sous le nom de méthodisme, un courant du protestantisme regroupant de nombreuses églises d'orientations diverses, mais trouvant leur inspiration dans la prédication énergique de John Wesley au xviiie siècle. Avec une insistance forte sur l'expérience de foi personnelle et une préoccupation sociale que l’on retrouvera par ailleurs en France du temps de Luther, Valdo, Calvin et bien d’autres et donc chez la plupart des mouvements issus de la reforme dont on a fêté il n’y a pas si longtemps les 500 ans. Le souci et l’action sociale sont alors très concrets car John Wesley organise des services sociaux et des écoles dans les quartiers pauvres qu'il visite. Il est aussi l'un des premiers et éloquents défenseurs de l'abolition de l'esclavage avec un peu plus tard, un autre évangélique et homme politique célèbre Wilberforce. Bref ! Suite à cet élan spirituel prodigieux et important, on dénombre aujourd’hui 40 millions de personnes se réclamant du méthodisme, ce qui n’est pas rien n’est-ce pas, et qui vont donc puiser parfois pour leur liturgie dans ces vieux cantiques écrits par Charles Wesley entre autres ! Il est bon de préciser que comme pour le mouvement spirituel morave de la fin du 18° siècle dans l’actuelle Tchéquie et du protestantisme en général, le chant d'assemblée jouera un rôle majeur dans ces églises méthodistes. Et donc son principal fournisseur de cantiques à cette époque sera ce Charles Wesley qui est surtout resté dans la mémoire collective comme celui qui en un demi-siècle a écrit environ 6 500 hymnes, dont ce "Hark! the herald angels sing" en français « Ecoutez le chant des anges ! » Si vous désirez aller un peu plus loin avec l’hymnologie du méthodisme, il y aura dans la rubrique dédiée aux chroniques un lien permettant de redécouvrir quelques-uns de ces vieux hymnes. Avec une influence musicale assez marquée renaissance // entre le médiévale et le baroque en gros // Vous verrez ou plutôt entendrez cela si vous vous rendez sur le site de la radio dans cette rubrique chronique de disques. https://www.youtube.com/watch?v=c7AIf--i1Y0 Mais revenons maintenant à nos moutons…… de l’étable de Bethléem ! Wesley, Charles donc, qui avait écrit la version originale du texte sous le nom d’"Hymne pour le jour de Noël", avait demandé et reçu au départ de la musique lente et solennelle, qui a depuis largement évolué. Le couplet d’ouverture original de Wesley par exemple n’a pas été gardé. Quant à la version popularisée, elle est le résultat de modifications apportées par diverses mains, notamment par Georges Whitefield contemporain de Wesley, qui a changé ce couplet d’ouverture, et par Felix Mendelssohn bien plus tard, oui ! C’est bien lui dont il s’agit : excusez du peu ! Dont la mélodie a été utilisée au final sur les paroles. Il se trouve que pendant les 120 premières années en gros, les mots ont été chantés sur plusieurs airs différents. En fait, c’est en 1840, cent ans après la publication du recueil « Hymnes et poèmes sacrés », que Mendelssohn composa une cantate pour commémorer l’invention des caractères métalliques mobiles de Gutenberg pour l’imprimerie, et c’est la musique de cette œuvre, adaptée par le musicien anglais William Hayman Cummings sur les paroles de "Hark! The herald angels sing", qui a propulsé le chant que nous connaissons aujourd’hui.  Il y a eu encore quelques petites modifications à une époque plus moderne jusqu’en 1961 pour être précis mais je ne vais pas m’étendre là-dessus. Alors pour la petite histoire et Marie Julie l’avait souligné jeudi dernier, Hark, c’est un vieux mot anglais devenu archaïque, désuet pour dire écoutez, plus précisément prêtez l’oreille ! Il y a donc une notion d’écoute attentive. Et pour se prêter à cet exercice, nous passerons tout à l’heure une version française dont le texte met bien en relief le récit de la naissance mais aussi le message de Jésus, avec des éléments puisés dans les évangiles de Luc et Mathieu. On ne va pas en faire la lecture puisque le chant résume assez bien cette histoire. Mais pour les minutes qui vont suivre, je vous propose un extrait en anglais, puisque c’est la langue d’origine de ce chant : Le morceau que j’ai choisi dure 5’15’’ dans une version labellisée rockprog par Neal Morse et le Prog World Orchestra. Histoire de casser un peu les codes, et de ne pas se limiter musicalement dans les figures de styles… Il existe très probablement quelques centaines de versions de ce chant de noël, repris à toutes les sauces : pop, soul, gospel, jazz, rock, vocal, instrumental, blues, country avec ou sans chorale, plus ou moins rapide, énergique mais aussi très émoussé parfois. Celle que je vous propose ici va peut-être en dérouter quelques-uns puisque j’ai choisi le style rock progressif je l’ai dit, peu familier du public, que j’affectionne particulièrement et qui sort donc des sentiers battus. Alors, je préviens tout de suite, concernant la dynamique proposée dans la version de ce standard, il ne faut surtout pas se fier aux apparences que l’introduction pourrait laisser entendre. Mais ça reste tout de même acceptable pour toutes les oreilles, je vous rassure tout de suite. Voilà, l’année prochaine à cette même époque et Dieu voulant, je vous conterai l’histoire du cantique de noël « Les anges dans nos campagnes », l’air utilisé pour "Angels we have heard on high" qui s’appelait auparavant "Angels from the realms of glory", un chant de Noël originaire, semble-t-il, du Languedoc mais écrit disent d’autres par le poète écossais James Montgomery. Nous essaierons de démêler alors le vrai du faux sur la véritable origine // If possible !! Si c’est possible ! Références musicales pour passage en direct : Neal Morse et le Prog World Orchestra. https://www.youtube.com/watch?v=9KhF35MIzqE Chanson : Écoutez le chant des anges ! Artiste : Hillsong France Album : Noël : Le Projet de Paix 2020 Les églises de France, de Belgique et de Suisse collaborent pour annoncer Noël en ligne avec « Écoutez le Chant des Anges ». 140 chanteurs de 85 églises toutes dénominations célèbrent la naissance de Jésus, signe de Paix et d’Espérance pour tous. Olivier Giroud qui nous lira un extrait de l’évangile de Luc chapitre 2 à la fin du clip (5’36’’) https://www.youtube.com/watch?v=BlBpAkT Heritage - « Ecoutez le chant des anges ! » https://www.youtube.com/watch?v=ZX8rFfX5Wp4... lire la suite
Emission du 17/12/2020
A l’heure où je partage cette chronique, toutes les professions qui touchent de près ou de loin aux domaines des arts sont touchées par la crise sanitaire et en particulier pour ce qui est de la musique : les disquaires, les prestataires de matériel, de concerts, les techniciens de studios mais aussi les attachés de presse, les producteurs, et bien évidemment les créateurs eux-mêmes, chanteurs, chanteuses, musiciens, musiciennes. L’avenir des artistes demeure plus incertain que jamais : annulation des concerts, report de nombreuses tournées et sorties d'albums remises en cause comme pour celui de Lilian Renaud prévu initialement dans cette période-ci. (J’avais parlé la semaine dernière du report de celui de Calogero alors qu’il est bien présent dans les bacs.) Les mauvaises nouvelles de ce genre s'enchainent donc dans l'univers de la musique. Pourtant, à l'image de certains artistes comme Amir, Louane, Fiori ou encore Cabrel et Vianney, Andrée Grise a décidé de ne pas reporter la sortie dans les bacs de “Demain j’irai mieux”, son deuxième album studio, qui aurait pu s’appeler dans la perspective générale de sa profession “Demain nous irons mieux” Trois ans après “Une femme qui croit en toi” son premier album, en 2017, encensé à juste titre par la critique, Andrée Grise poursuit donc sa route artistique métissée. La chanteuse parisienne regonflée à bloc, malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire, nous initie une fois de plus à l’exploration fertile d’une œuvre très personnelle, cultivant le mariage des genres, mêlant influences pop soul, gospel et folk, avec aussi des sonorités jazzy, zouks et exotiques, peu habituelles sous nos latitudes. Ce deuxième album, “Demain j’irai mieux”, vient confirmer et renforcer une démarche engagée sur le terrain de la créativité, de la foi avec l’envie de rendre à Dieu ce qu’Il lui a offert par le chant et la musique de louange. C’est frais, sincère, gai, plein de tonus mais sans exubérance et accessoirement plutôt esthétique. “Dis-moi que tu m’aimes”, dont le clip avait été publié durant le confinement veut nous emmener plus loin, dans des sentiers positifs balisés d’espérance. Voici le message qu’elle nous adresse : « Cet album, je le dédicace à tous les rêveurs, à tous ceux qui ont l’audace et le courage d’aller jusqu’au bout. A ceux qui disent oui, à ceux qui tombent et qui se relèvent, à tous ceux qui ont cette force, ce feu et cette rage de dire tu sais quoi ? Quoiqu’il arrive, demain j’irai mieux ». Dernièrement on a posé cette question à Andrée Grise en interview : « Demain j’irai mieux » est-il un album pansement ? C’est ce que vous avez besoin de vous dire : ça ira mieux demain ? Voici sa réponse que je trouve très belle : « Demain j’irai mieux » ce n’est pas un pansement ; c’est une proclamation de foi. Les synonymes qui me viennent sont, promesse, engagement, mission que l’on se donne à soi-même, aux autres et à ceux qui ne sont plus là. On a le choix dans la vie mais moi je n’ai pas le choix même si ma chair proteste ; mon âme se revendique créatrice, porteuse de vie et d’espoir. C’est de là que viennent ces chansons, ces louanges, ces textes. Ce désir d’avancer et de donner le meilleur. Parce-que d’autres l’ont fait avant moi et d’autres le feront encore. Je crois que demain ça ira mieux parce-que c’est ce que chaque nouveau jour me dit « Espère » C’est ce que j’enseigne à mes enfants ! On peut l’entendre sur le 6°morceau « Je te donne », un de mes préférés dans cet album. Peu importe si le monde, les gens, les pronostics crient l’inverse ou l’ignorent.  C’est l’héritage que l’on reçoit comme un gage, une alliance de vie et c’est ce que je transmets. Oui je le redirai encore : « Demain ça ira mieux ! » Oui, Andrée Grise, remplie d’une foi contagieuse très symptomatique va de l’avant, malgré la crise, malgré les vents contraires. Complètement affranchie d’idées carriéristes, elle a cette capacité à nous entraîner dans son courant d’ondes positives. Alors, procurez-vous vite cet album ananas chez votre disquaire préféré, puisqu’ils sont désormais réouverts et dégustez-le sans retenue ! J’ai hâte pour ma part de pouvoir retrouver Andrée Grise dans une salle de concert de l’aire urbaine, avec un public qui, fidèle et constitué sur ces trois dernières années, lui est déjà tout acquis. ... lire la suite

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